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COT'Hebdo Céréales
Les achats et appels d’offres internationaux soutiennent le prix du blé

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 15 et le 22 janvier 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

épis de blé, maïs et cours
© Généré par l'IA

Les cours du blé ont connu une évolution contrastée sur Euronext au gré des fluctuations de la parité euro/dollar et des déclarations de Donald Trump sur les taxes à l’importation avec les partenaires commerciaux des États-Unis. Ils ont tout de même clôturé la semaine en hausse de 2 €/t entre le 15 et le 22 janvier sur Euronext. Des pluies sont prévues en France, et celles-ci pourraient dégrader l’état des sols déjà gorgés d’eau. La révision en hausse de la récolte européenne par Stratégie Grains n’a pas réussi à peser sur les prix. Du côté de l’Égypte, l’agence Mostakbal Misr aurait signé des accords avec des fournisseurs européens, mais cela ne l’aurait pas empêchée de contracter des volumes importants de blé auprès d’un opérateur russe, information qui a été démentie dans l’immédiat par le syndicat russe des producteurs et exportateurs de grains. Notons que le Royaume-Uni a développé un système d’identification du grain provenant des zones ukrainiennes occupées par la Russie, qui sera mis à disposition de l’Ukraine dans un accord de coopération.

Lire aussi : Donald Trump prend son temps sur les taxes douanières

Les marchés mondiaux du blé ont également été largement soutenus par les nombreux appels d’offres et achats internationaux de la part des pays importateurs, qui ont profité de la baisse des prix de la semaine passée. Le Japon, la Thaïlande, la Corée du Sud et la Jordanie ont ainsi acheté des volumes de blé tendre. Les températures froides sur les zones de culture du blé aux États-Unis ont également soutenu les cotations de la céréale dans le pays. Le maintien du chiffre de production de blé et l’augmentation de la prévision de stocks mondiaux par le CIC ont en revanche freiné la hausse.

Sur le marché physique français, les primes remontent légèrement sur le portuaire en rapproché, avec le retour de la demande en Asie et au Moyen-Orient. Le marché intérieur est calme, avec une présence mesurée des fabricants d’aliments à l’achat. Du côté des blés amidonniers, l’activité est relativement soutenue en récolte 2025, pour un transport par train ou camion. Sur la récolte en cours, le peu de disponibilités ne permet pas de remplir des trains.

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Adèle d’Humières 

Maïs

Le spectre des guerres commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires soutient les cours

La semaine du 15 au 22 janvier a été agitée par les déclarations contradictoires de Donald Trump sur la potentielle mise en place de taxes à l’importation auprès de la Chine, du Canada, du Mexique et de l’Union européenne. Les cours du maïs ont finalement clôturé en légère hausse sur le CBOT et Euronext par sympathie. Les dernières déclarations de Trump suggèrent que des taxes pourraient être imposées sur les produits chinois à hauteur de 10 %. D’autres devraient également concerner les produits canadiens et mexicains à partir du 1er février. Mais les conditions climatiques en Argentine continuent de retenir l’attention des marchés. Après des pluies peu abondantes le week-end dernier, d’autres plus conséquentes devraient arroser le pays dans les prochaines semaines, en lien avec la régression du phénomène La Niña d’ici au printemps, ce qui pourra apporter du soulagement aux cultures de maïs. Comme en blé, la demande internationale soutenait les cours, avec des appels d’offres de l’Iran, de l’Algérie (pour des origines sud-américaines), et des ventes exceptionnelles des États-Unis à l’exportation. L’annonce par Donald Trump de la relance de la production de voitures à essence et de la possibilité d’un mandat d’incorporation d’éthanol à 15 % a satisfait l’industrie états-unienne de l’éthanol. La Chine soigne cependant ses relations commerciales avec l’Ukraine. Le maïs et les orges ukrainiennes seraient ainsi privilégiés dans les achats chinois.

Sur les places hexagonales, le marché reste très vendeur en maïs et les primes s’en ressentent quelque peu sur le marché intérieur. L’activité est très erratique sur Nantes et La Pallice. La situation ne devrait pas s’améliorer dans les semaines à venir, alors que les problèmes de mycotoxines continuent de freiner la commercialisation. Quelques volumes se font à l’export vers la Belgique. À l’inverse, la demande se presse sur l’été mais les vendeurs se font rares.

Orge fourragère

De la demande en portuaire fait remonter les primes

On constate un regain d’activité sur le portuaire, avec des chargements d’orges en direction de la Jordanie, de la Libye et surtout du Maroc. La demande se concentre sur le rapproché et sur les ports de Rouen et La Pallice, l’activité étant plus réduite sur Dunkerque. Les vendeurs se font rares, et on constate toujours de la rétention de la part des agriculteurs. L’écart de prix entre orge et blé fourrager s’est réduit. Les acheteurs internationaux sont eux aussi présents en orge, avec des appels d’offres de l’Iran et de l’Algérie. La demande rebondit dans les ports ukrainiens, où les prix de l’orge sont maintenant à équivalence avec ceux du blé fourrager et du maïs. L’Australie n’est pas en reste, avec plus de 500 000 t en attente de chargement pour la Chine.

Orge de brasserie

Statu quo

Les prix des orges de brasserie sur le marché physique français ont eu tendance à encore reculer un peu entre le 15 et le 22 janvier. Le marché est très calme cette semaine.

Blé dur

Marché calme

Le marché du blé dur est resté calme entre le 15 et le 22 janvier. Les acheteurs espagnols sont moins présents et la demande italienne se concentre sur des bonnes qualités qui ne sont pas disponibles sur Port-la-Nouvelle et dans le Sud-Est. À noter la mauvaise récolte mexicaine pourrait poser problème pour l’approvisionnement de l’Algérie sur la soudure entre les deux campagnes.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Confirmation de l'achat égyptien en blé ?
  • Prix français à l'exportation et concurrence de l'hémisphère Sud.
  • Réchauffement des relations diplomatiques entre Paris et Alger ?
  • Incertitude sur la demande chinoise.

Orges 

  • Compétitivité de la France à destination d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
  • Intérêt acheteur belge : débouchera-t-il sur des affaires ?
  • Possible retour en formulations, à la faveur de la réduction de l'écart avec le blé fourrager.

Maïs 

  • Réaction du Mexique et de la Chine aux projets de taxes de Donald Trump.
  • État des cultures en Argentine.
  • Déroulement de la récolte brésilienne.

Adèle d'Humières

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