COT’Hebdo Céréales
Légère baisse des prix sur Euronext, la concurrence russe continue de faire pression
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 31 juillet et le 7 août 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 31 juillet et le 7 août 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du blé tendre ont quelque peu reculé sur Euronext entre le 31 juillet et le 7 août. La bonne compétitivité des origines russes maintient une certaine pression sur les valeurs.
De plus, les surfaces de printemps auraient augmenté en Russie. Aux États-Unis, les moissons d’hiver et de printemps devraient être abondantes. Les annonces d’appels d’offres par l’Égypte et l’Algérie le 6 août ont certes tempéré le mouvement baissier, mais les offres d’Europe de l’Est sont bien placées, laissant peu de place pour les origines de l’UE à court terme. Toutefois, la campagne commerciale est loin d’être terminée. Des sources privées indiquent que l’Égypte se couvre dès maintenant, craignant une remontée des cours dans les mois qui viennent. La chute des bourses mondiales le lundi 5 août a également participé à la baisse des valeurs. En France, Argus Media-Agritel a annoncé la plus faible récolte de blé tendre depuis 41 ans, tablant en 2024 sur un chiffre de 25,17 Mt, soit un recul de 27 % par rapport à la moyenne établie sur les cinq dernières années, et en recul de presque 10 Mt par rapport à 2023. Le rendement moyen est attendu à 5,93 t/ha, soit un chiffre encore plus bas que celui d’Arvalis et Intercéréales début juillet, qui émergeait à 6,4 t/ha. Bien entendu, d’autres pluies sont tombées depuis, dégradant encore les potentiels. En termes d’activité, les échanges restent réduits, que ce soit en portuaire ou sur l’intérieur. Les meuniers sont plutôt bien couverts, et s’occupent davantage à gérer les soucis de qualité. La nutrition animale se couvre essentiellement sur le rapproché, justifiant le fait que les primes sont généralement plus élevées sur les échéances août-septembre que sur octobre-décembre.
Toujours aussi peu de dégagement vers Rouen
Les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué, en raison d’une activité désespérément calme. Le fait que les dégagements de céréales sur le port de Rouen soient faibles à cette époque avec des qualités très hétérogènes (protéine, poids spécifique) pèse sur l’activité. Rien n’est à signaler sur la partie Rhin/Moselle.
Kévin Cler et Thierry Michel
Maïs
Peu de variations
Les cours du maïs ont finalement assez peu varié entre le 31 juillet et le 7 août, tiraillés entre divers éléments haussiers et baissiers. L’Ukraine pourrait connaître un recul annuel de sa production de 6 à 8 Mt selon les sources consultées. Aux États-Unis en revanche, la situation semble bonne. Au niveau hexagonal, on rapporte un petit courant d’affaires à destination des FAB bretons, ces derniers s’étant couvert sur du août-septembre, justifiant la hausse de la prime. Sur la nouvelle récolte, le marché est bien plus calme. Les conditions de cultures en France sont pour le moment bonnes.
Orge fourragère
Évolution indécise des prix
Les prix de l’orge fourragère ont eu tendance à régresser en portuaire, et à se stabiliser voire légèrement renchérir sur l’intérieur. L’activité reste déprimée, que ce soit en portuaire ou sur l’intérieur. On rapporte simplement quelques affaires à destination des FAB.
Orge de brasserie
La concurrence européenne pèse sur les valeurs françaises
Les prix des orges de brasserie ont cédé du terrain. Ceci en raison de la forte concurrence émanant des pays européens. Les tarifs pratiqués au Royaume-Uni, au Danemark, en Suède et en Allemagne seraient plus attractifs que ceux au départ de l’Hexagone. La récolte est faible, et les calibrages décevants, mais la qualité française est jugée bonne : les taux de protéine sont globalement satisfaisants, tout comme l’état sanitaire.
Blé dur
Cours stables
Les tarifs du blé dur sont assez stables d’une mercuriale à l’autre. La concurrence internationale s’annonce une nouvelle fois féroce. La Turquie pourrait de nouveau récolter plus de 4 Mt de blé dur. De son côté, la Russie obtiendrait des volumes aux alentours des 2 Mt, avec toutefois des interrogations sur les qualités. Les moissons devraient être abondantes aux États-Unis. Attention néanmoins : une dégradation des conditions de cultures est rapportée au Canada, en raison du déficit hydrique dans certains secteurs (spécialement l’ouest du pays : l’Alberta et le Saskatchewan).
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Fin des récoltes en France, quid des volumes et de la qualité ?
- Attention aux précipitations en Russie, qui ont dégradé les qualités des blés de printemps.
- Début de remontée des prix au départ des ports russes, quid de la suite ?
- Rapport USDA du 12 août, focus sur les productions en Russie, dans l’UE, aux États-Unis.
Orge
- Dynamique de l’activité portuaire française, pour le moment au point mort.
- Avancée des récoltes d’orge de printemps dans l’Hexagone.
Maïs
- Rapport USDA du 12 août : focus sur la production états-unienne, argentine, brésilienne, ukrainienne, chinoise.
- État des cultures dans l’Hexagone.
Kévin Cler