COT'Hebdo Céréales
Légère baisse des prix du blé tendre, alors que l’Algérie continue de boycotter l’origine française
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 30 octobre et le 6 novembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 30 octobre et le 6 novembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du blé tendre sur Euronext et le marché physique français ont cédé un peu de terrain entre les séances du 30 octobre et du 6 novembre, conséquence notamment de la faible dynamique des exportations émanant de l’Union européenne. Une des raisons est le boycott par l’Algérie de l’origine française.
Lors de son dernier achat, les firmes hexagonales pouvaient participer, mais n’avaient pas la possibilité de proposer du blé français. Pour ne rien arranger, le journal le Figaro révèle le 7 novembre que l’Algérie menacerait toutes les opérations d’importation et d'exportation avec la France. Le dernier achat égyptien du 4 novembre a par ailleurs illustré le manque d’attractivité des origines hexagonales sur la scène mondiale. Le Gasc, l'Autorité générale en charge des approvisionnements de l'Égypte, s’est massivement tourné vers les origines d’Europe de l’Est. Rappelons que l'organisation gouvernementale a acquis 290 000 t, dont 120 000 t en provenance d’Ukraine, 120 000 t de Roumanie et 50 000 t de Bulgarie, à 273-275 $/t C&F, à charger en novembre-décembre. L’origine russe n’a pas non été retenue, mais les prix proposés par la Russie à 265 $/t FOB restent néanmoins inférieurs aux propositions françaises (supérieures à 270 $/t FOB). Les conditions de culture s’améliorent dans divers bassins de production mondiaux. En France, le temps plus sec est favorable aux semis des cultures d’hiver. En termes d’activité, les primes portuaires évoluent peu, tout comme celles sur le marché intérieur. La meunerie continue de manifester un intérêt à l'achat, mais sans se précipiter non plus. Les volumes de qualité restent difficiles à trouver. Les fabricants d'aliments pour animaux se couvrent sur le rapproché, afin de satisfaire leurs besoins pour la période des fêtes de fin d’année.
Tendance baissière confirmée sur les frets fluviaux
Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 30 octobre et le 6 novembre, après les hausses ponctuelles de la semaine passée. Quelques lots de céréales sont en cours de chargement, après moult analyses qualitatives. Les problèmes de qualité de la marchandise transportées sont nombreux, que cela soit en termes de charançon, d'ergot, de teneur en protéine et de poids spécifique. L'activité à l'exportation demeure morne. A tel point qu'on enregistre toujours des périodes de chômage technique chez certains chargeurs sur le port de Rouen. Certains organismes stockeurs de l’hinterland du port de Rouen et de Dunkerque ont même annoncé qu’ils n’effectueront aucun chargement de grains à partir du 15 novembre, soit un mois avant l’habituelle trêve des confiseurs de fin d’année. « Du jamais vu ! », s’exclame un spécialiste du transport fluvial.
Sur le Rhin, la navigation s’effectue normalement, sur la base de coûts de fret sans changement d’une semaine sur l’autre.
Kévin Cler et Karine Floquet
Maïs
La demande se manifeste
Les prix du maïs sur Euronext et par ricochet les places hexagonales ont quelque peu renchéri entre les 30 octobre et 6 novembre, suivant la hausse observée à Chicago. La demande internationale s’est manifestée de manière importante pour des origines états-uniennes ces dernières semaines, avant l’élection de Donald Trump à la tête du pays. Néanmoins, le dollar s’est renforcé par rapport aux autres monnaies, pénalisant l’attractivité des origines états-uniennes sur la scène internationale. Sur le marché physique français, des échanges sont rapportés, essentiellement sur les échéances rapprochées. La récolte prenant du retard, des acheteurs, notamment belgo-hollandais, doivent se recouvrir sur la période novembre-décembre. Les FAB français et espagnols se manifestent également. Toutefois, les bons échos de rendement font que les acheteurs ne se précipitent pas non plus.
Orge fourragère
Les primes portuaires progressent encore
Les prix de l’orge fourragère se sont légèrement replié d’une mercuriale à l’autre, dans le sillage du blé tendre. Notons que les primes portuaires ont succinctement progressé une nouvelle fois cette semaine, conséquence d’un courant de demande qui se maintient. Des affaires se sont concrétisées. Néanmoins, le marché reste globalement calme, surtout sur le marché intérieur. Les conditions de semis s’améliorent dans l’Hexagone, grâce au temps plus sec de ces derniers jours.
Orge de brasserie
Recul des prix
Les cours des orges de brasserie se sont effrités de manière plus marquée, toutes variétés (hiver et printemps) et récoltes (2024 et 2025) confondues. Ceci en raison de l’indolence du marché. Les conditions de semis s’améliorent dans l’Hexagone, grâce au temps plus sec de ces derniers jours.
Blé dur
Légère baisse des valeurs
Les cours du blé dur sont en recul dans l’ensemble d’une semaine sur l’autre, en raison de la concurrence internationale. Les prix au départ de l’Italie reculent, sachant que l’origine canadienne, de très bonne qualité, va arriver bientôt. Un courant de demande persiste dans l’Hexagone, sans que l’offre ne suive réellement.
La rédaction
À surveiller
Blé tendre
- Les opérateurs respectent-ils les prix minimums conseillés par les autorités ?
- Rapport de l’USDA du 8 novembre.
- Avancée des semis dans les pays de l’hémisphère nord.
- Rythme des exportations européennes, relations France-Algérie ?
Orges
- Maintien de la faiblesse des exportations françaises et de l’UE.
- Avancée des semis en France et dans les pays de l’hémisphère nord.
- Conditions de culture en Australie.
Maïs
- Rapport de l’USDA du 8 novembre : focus sur la production aux États-Unis, au Brésil et en Argentine.
- Avancée de la récolte hexagonale : le temps s’avère plus clément.
- Dynamique des exportations états-uniennes.
Kévin Cler