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COT'Hebdo Céréales
Léger repli des cours du blé tendre, face à la compétitivité de l’Europe de l’Est

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 11 et le 18 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Léger repli des cours du blé tendre, face à la compétitivité de l’Europe de l’Est
© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont cédé un peu de terrain entre les séances du 11 et du 18 septembre sur le marché à terme européen Euronext et par ricochet sur le marché physique français. Ceci en raison de la toujours intense compétitivité des origines d’Europe de l’Est, et tout particulièrement de la Russie. Les exportations russes restent très dynamiques.

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De plus, l’analyste SovEcon a relevé quelque peu ses prévisions de récoltes locales, passant de 82,5 Mt à 82,9 Mt, compte tenu de rendements meilleurs que prévu dans la partie asiatique du pays. 

Au niveau hexagonal, le marché reste caractérisé par une indolence marquée. Le portuaire génère toujours aussi peu d’affaires, justifiant le peu d’évolution dans les primes, compte tenu de la faible compétitivité française actuelle par rapport aux origines d’Europe de l’Est. Le départ région paie toujours mieux que le rendu portuaire. 

Sur le marché intérieur justement, la meunerie a des besoins à couvrir, mais les vendeurs se montrent encore très discrets. Il faut dire que, comme c’est le cas depuis plusieurs mois, les échéances éloignées rémunèrent mieux que celles en rapproché. Quant à la nutrition animale, quelques affaires d’épicerie sont signalées en Bretagne, en Vendée, le Sud-Ouest, etc. L’absence d’intérêt des fabricants d'aliments pour animaux belges et espagnols nuit au rythme des échanges, tout comme celui des Espagnols. Ces derniers s’intéressent toutefois au blé meunier hexagonal. 

FranceAgriMer a abaissé ses prévisions de stocks de fin de campagne 2024-2025 entre juillet et septembre 2024, passant de 3 Mt à 2,7 Mt. Mais le marché avait déjà intégré depuis longtemps cette donnée. Ensuite, l’organisme public a fortement révisé à la baisse sa projection d’export sur pays tiers, passant de 7,5 Mt à 4 Mt sur la même période.

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Sénalia ne s’attend pas à une reprise des exportations céréalières avant le début d’année prochaine

Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 11 et le 18 septembre, en raison d’un manque cruel d’activité depuis le début août, et ce jusqu’à nouvel ordre. Les prix du transport par voie d'eau devraient diminuer d'ici la fin du mois de septembre, voire le début du mois d'octobre. 

Sur le port de Rouen, Sénalia réfléchit à mettre le personnel de son terminal céréalier en chômage technique, au vu de la baisse drastique des opérations de manutention de ces dernières semaines. Certains employés pourraient être repositionnés sur les activités de diversification du groupe, à savoir les oléagineux (Saipol), le cacao (Cargil, Barry Callebaut), le sucre et le bioéthanol (Tereos). Le prestataire de service s'attend à une reprise des exportations céréalières en début d'année prochaine.

Sur le bassin du Rhin, les prix sont également nominalement reconduits.

Kévin Cler et Karine Floquet

Maïs

La logistique se complique dans le Sud-Ouest

Les prix du maïs ont peu évolué entre le 11 et le 18 septembre. Sur le marché intérieur, les échanges se font discrets. Seules quelques petites affaires sont rapportées (Bretagne, Vendée, etc.). Dans le Sud-Ouest, des opérateurs évoquent la fermeture de tunnels routiers reliant la France et l’Espagne, à cause des récentes intempéries. Ainsi, la logistique risque de se compliquer. Il se pourrait que cette situation dure plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Les valeurs en ancienne récolte restent fermes, afin d’inciter les vendeurs à se positionner, car il ne reste peu de volumes, alors qu’une demande existe, notamment de la part de l’Espagne. L’autre objectif est d’inciter les producteurs à couper avec des grains plus humides.

Orge fourragère

Atonie globale

Les cours de l’orge fourragère ont cédé un peu de terrain, dans le sillage du blé tendre. Les primes portuaires sont inchangées, face au manque d’activité à l’export. L’origine française est toujours trop onéreuse par rapport à ses concurrents. Le marché intérieur n’est guère plus actif, bien qu’on rapporte des transactions à destination des FAB dans le Sud-Ouest.

Orge de brasserie

Cours haussiers

En orge de brasserie, signalons la progression des prix en variété de printemps sur le marché physique français entre le 11 et le 18 septembre.

Blé dur

Le bilan français s’alourdit quelque peu

Les cours du blé dur ont renchéri, compte d’un certain intérêt qui se réveille, pour des lots de qualité, alors que l’offre n’est pas débordante. FranceAgriMer a relevé ses prévisions de stocks finaux sur la campagne commerciale 2024-2025 en France, passant de 107 000 t à 155 000 t entre juillet et septembre 2024, compte tenu de la baisse des perspectives d’exportations. La concurrence fait rage, notamment celle émanant de Turquie et du Canada. Notons qu’un bateau états-unien contenant 21 600 t de blé dur a été rejeté au port de Bari en Italie.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Maintien de la compétitivité de l'origine russe.
  • Y aura-t-il de nouvelles attaques sur les cargos ukrainiens de céréales, voire… russes ?
  • Dynamique de l’activité portuaire hexagonale, qui reste morne.
  • Maintien de la demande des meuniers français.

Orges

  • Affaires portuaires toujours au point mort, pour combien de temps encore ?
  • Niveau de la concurrence émanant d’Europe de l’Est.

Maïs

  • Avancée de la récolte états-unienne, attention aux pluies attendues.
  • Avancée des semis brésiliens, ralentis par le déficit hydrique.
  • Maintien de la compétitivité brésilienne et ukrainienne.
  • Maintien du courant de demande espagnole.

Kévin Cler

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