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Transports
Le train, un moyen pour la France d’intégrer les nouvelles routes de la soie

Le transport ferroviaire de grains France-Chine est faisable et présente un certain nombre d’avantages. Mais de nombreuses difficultés, techniques et administratives, sont à appréhender.

© Didgeman (Pixabay)

« Pour développer le transport ferroviaire France-Chine, il faut cibler les régions intérieures de la Chine, où se trouvent d’importants bassins de consommation », a indiqué Xavier Wanderpepen, directeur de la Division transport ferroviaire Chine-Europe de la SNCF, lors d’une conférence au Salon international de l’agriculture à Paris, le 27 février. Ce dernier croit spécialement aux échanges d’orges et de malt entre les deux pays. « Bon nombre de brasseries chinoises se trouvent dans les terres et des villes accessibles par voies ferrées », précise-t-il. Autant d’arguments pour que l’Hexagone se greffe au projet des nouvelles routes de la soie développé par le gouvernement chinois depuis 2015, grâce au développement des échanges par trains. Mais elle aura fort à faire, sachant que « la France n’est officiellement pas dans le projet, contrairement à l’Europe du Nord », rappelle Xavier Wanderpepen.

Le train plus rapide que le bateau

Une étude de l’Association France Eurasie pour l’agroalimentaire (AFEAA) estime la durée du trajet vers la Chine à seulement 15-20 jours par voie ferrée, contre 35-55 jours par voie maritime. Le rapport estime que d’ici 5 à 10 ans, ce temps sera réduit à environ 10 jours. Selon l’AFEAA, le coût de transport maritime est de 0,10 à 0,15 €/kg de marchandise, et serait du même ordre pour le transport par train de céréales, « le vrac étant moins cher », explique Didier Delzescaux, directeur de l’Inaporc, partie prenante de l’étude de l’AFEAA. Toutefois, « le transport ferroviaire UE-Chine se fait par conteneurs d’habitude. Des produits agroalimentaires sont envoyés vers la Chine, et la Chine renvoie des ordinateurs, des pièces automobiles… Dans le cas de transport de céréales par simple wagon, la Chine ne pourrait renvoyer de produits en Europe », alerte Didier Delzescaux.

L’écartement des rails varie selon les pays. En Europe de l’Ouest et en Chine, il s’élève à 1 435 mm, contre 1 520 mm en Russie, obligeant un transbordement aux frontières, pouvant prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours, rapporte l’AFEAA. Heureusement, la problématique pourrait être résolue d’ici cinq à dix ans, certains opérateurs travaillant sur la mise en place de bogies à écartement mobile. Enfin, l’AFEAA relève que « les autorités russes doivent mettre en place leur système de scellés électroniques pour permettre le transit sur leur territoire des produits agroalimentaires européens sous embargo ».

 

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