Politique européenne
Le Royaume-Uni veut parler d’égal à égal avec l’Union européenne
Les négociations post-Brexit viennent tout juste de démarrer à Bruxelles. Petit tour d’horizon des volontés du gouvernement britannique avec comme horizon définitif le 31 décembre 2020.
Les négociations post-Brexit viennent tout juste de démarrer à Bruxelles. Petit tour d’horizon des volontés du gouvernement britannique avec comme horizon définitif le 31 décembre 2020.
Les négociations entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni sur leurs futures relations ont démarré lundi 2 mars à Bruxelles. Là où les négociateurs européens souhaitent un cadre politique global reposant en grande partie sur ce qui a existé entre le Royaume-Uni et l’UE, les Britanniques plaident pour un rapport tout à fait nouveau. « Il faut bien comprendre que nous sommes désormais deux systèmes juridiques indépendants et autonomes et que la coopération, certes amicale, doit s’entendre entre pays souverains et égaux » a expliqué Theo Rycroft, directeur des relations avec l’UE pour le ministère des affaires étrangères britannique, intervenant le 4 mars à Paris à l’invitation de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Il a précisé que son pays et ses citoyens voulaient désormais décider par eux-mêmes des lois et réglementations qui les concernent (« take control back home »).
Le Royaume-Uni promet que son retrait de l’UE ne diminuera pas son engagement internationaliste et qu’il continuera, plus que jamais, à travailler avec les pays européens pour assurer la sécurité de l’Europe.
Theo Rycroft a aussi insisté sur la très ancienne et très étroite relation de son pays avec la France : « Et elle le sera encore plus à l’avenir. Au final, la relation France Royaume-Uni dans le cadre de l’UE n’aura été qu’une goutte d’eau dans la très longue relation entre nos deux pays ». Il souhaite de l’ambition dans ces relations bilatérales comme à l’époque de la construction du tunnel sous la Manche tout en reconnaissant que certains sujets seront difficiles à négocier, comme la pêche.
Ni Singapour sur Tamise, ni dumping
Il a qualifié de "mythe" que Londres (la City) pourrait devenir un Singapour sur Tamise, c’est-à-dire une place financière très déréglementée, et de "fantasme" que le Royaume-Uni jouerait la carte du dumping fiscal, environnemental et social. À titre d’exemple, la nouvelle loi sur l’agriculture est présentée par Downing Street comme fondée sur "un système de contrats de gestion environnementale des terres" en lieu et place des "paiements directs aux agriculteurs en fonction de la superficie des terres agricoles qu’ils gèrent". L’accent sera mis sur les sols et de nouvelles dispositions seront prises pour l’utilisation des engrais.
Bien sûr, les négociations commerciales occuperont une bonne partie de l’avant de la scène. En matière de traité de libre-échange commercial, Theo Rycroft a plaidé en faveur de solutions qui ressembleraient plus à ce que l’UE et ses pays membres ont négocié avec le Canada (concessions réciproques) qu’à une situation à l’australienne (très libérale). Si le Royaume-Uni négocie un nouveau traité commercial de libre-échange avec les États-Unis, c’est au même titre que d’autres négociations avec d’autres pays ou zones économiques, ni plus, ni moins, selon le représentant britannique.
Theo Rycroft a assuré qu’il n’y aurait pas de nouveau report le 31 décembre 2020.