Le Momagri défend la spécificité du secteur agricole
Grâce au modèle qu’il a conçu et dont il assure maintenant la promotion, le Momagri milite pour « un système de régulation des marchés agricoles » et considère « l’agriculture comme un secteur spécifique et stratégique », qui ne peut être géré comme une autre activité au sein de l’organisation mondiale du commerce. Pour défendre cette position, le Momagri a mis au point un nouveau modèle pour valider leur position. « Ce modèle à vocation stratégique fonctionne selon le principe de la théorie des Jeux ». Il est destiné « aux Etats et aux institutions internationales ».
D’autre part, le Momagri entend créer « une boussole de la politique agricole mondiale ». A l’image des agences de notation financières, sociales ou environnementale, cette « agence d’évaluation et de notation NRA (NDLR : Nouvelles Régulation Agricoles) sera la pierre angulaire du dispositif d’information et de prescription au service de la régulation mondiale agricole ». « Elle délivrera des avis et des recommandations qui contribueront à définir les prix d’équilibre et les seuils d’alerte, préconisera les modes de régulations appropriés, notera les différents pays en fonction de leurs politiques agricoles et environnementales, et mettra à la disposition des autres organisations internationales, et notamment de l’OMC et de la FAO, ses analyses et ses prévisions ». Enfin, l’agence NRA « développera et mettra à jour des indicateurs clés qui pourront être économiques, sociaux, climatiques et environnementaux, énergétiques, financiers et monétaires ».
Le mouvement pour une organisation mondiale agriculture est né d’une initiative française issue de la coopération et plus particulièrement de dirigeants de coopératives du secteur des grandes cultures (Pierre Pagesse, président de Limagrain, en est l’un des principaux fondateurs). Il regroupe aujourd’hui des personalités d’horizons très divers au sein d’un « think thank » dont l’objectif est de « concevoir une autre agriculture mondiale innovante et garante des traditions culturelles » au travers de la « construction d’une politique agricole mondiale ».