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Filières animales
La tension sur les protéines conduit les Fab à revoir leurs tarifs à la hausse

Les filières de productions carnées se trouvent prises en étau entre une forte hausse des prix des matières premières et des prix en rayons revus à la baisse.

L’IPAA a bondi de 21 % au premier trimestre 2011, alerte le pôle Animal de Coop de France, dans un communiqué du 6 avril. Cette progression des coûts de production, liée en grande partie aux tourteaux de soja, « contraint aujourd’hui les fabricants d’aliments à répercuter ces hausses de prix matières premières dans leurs tarifs d’aliments », indique l’organisation. Mais en bout de chaîne, l’évolution des prix des productions animales aura du mal à suivre le mouvement.

Le tourteau de soja renchérit de 100 €/t en trois mois
« Au 31 mars 2012, l’indice IPAA dépasse de plus de 30 points le niveau enregistré fin décembre 2011, et retrouve ainsi les plus hauts niveaux de prix observés lors de la flambée des cours de 2007/2008, sans pour autant atteindre encore les sommets du début d’année 2011 », indique Coop de France. Et, à 173,99 au 11 avril, l’indice a depuis engrangé 2,5 points supplémentaires. « Après une détente relativement continue durant toute l’année 2011, les cours des matières premières pour l’alimentation animale ont repris leur progression à la hausse depuis début janvier », et en particulier les sources de protéines. A 281 €/t départ Montoir mi-décembre, le cours du tourteaux de soja s’affiche désormais à 380 €/t. Le cours du blé tendre rendu Pontivy/Guingamp a pour sa part progressé de 181,5 e/t à 211,5 €/t sur la même période, soit un bond de près de 17 %.
Les différents indices de coûts de production en filières animales traduisent également cette reprise des cours : la référence Ifip, pour la production porcine, s’est hissée de 1,197 à 2,02 €/kg et l’Itavi poulet de 150,89 en décembre, à 168,50 en mars. « À ces hausses, il convient d’ajouter celle du prix des carburants, qui impacte fortement les coûts d’approche des matières premières en usine et de livraison des aliments en élevage », insiste Coop de France. Face à « ce retournement de marché, intervenu début janvier », la nutrition animale revalorise logiquement ses prix de vente d’aliments.

Négociations défavorables avec les GMS
Cette tension des cours met la filière en difficultés. Les négociations des transformateurs avec la grande distribution ont en effet été réalisées avant ce raffermissement. Tablant sur une poursuite de la détente, « lors des négociations, des prix à la baisse ont été acceptés », explique Christian Marinov, directeur de la Confédération française de l’aviculture (CFA). Dans ce nouveau contexte, ces « baisses tarifaires concédées à la grande distribution sont inacceptables ». Cette « dégradation entre les prix de vente sortie abattoirs de volailles et les coûts de production crée les conditions de l’ouverture de nouvelles négociations tarifaires », estime la CFA dans un communiqué du 4 avril.
La Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes (Fict) souligne pour sa part, dans un communiqué du 3 avril, que le prix de la viande porcine payé par les charcutiers a augmenté de 22 %, par rapport à janvier 2011, et celui de certaines pièces de découpe de plus de 20 %. Mais « la grande distribution refuse une fois encore de tenir compte des réalités économiques », dénonce la Fict. Pour rappel, l’accord du 3 mai 2011, signé par les distributeurs, les industriels et les éleveurs permet de réenclencher les négociations tarifaires en cas de « variations excessives des prix de l’alimentation animale ». S’il oblige les signataires à se rassembler autour de la table pour de nouvelles négociations, la modification des tarifs n’est, elle, pas obligatoire.

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