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Nutrition animale
Snia : la tension sur les matières premières s’accentue pour les fabricants d'aliments du bétail

La progression continue des cours et la rupture possible cet automne des approvisionnements en soja non OGM inquiètent les fabricants d’aliments pour animaux qui alertent les filières : ils ne pourront pas absorber les hausses ni fournir de nouveaux cahiers des charges en non OGM.

 

De gauche à droite : Stéphane Deleau (Valorex), président de la commission RSE du Snia, François Cholat (Maison Cholat), président du Snia, Pascal Pringault (RAGT Plateau Central) et Philippe Manry (Sanders/Avril Nutrition animale), vices-présidents du Snia.
© Yanne Boloh

De 5 % à 10 % de hausse des prix d’aliments selon l’espèce, à répercuter jusqu’aux consommateurs : la progression continue des cours de matières premières ne peut plus être absorbée par les fabricants d’aliments pour animaux, dont les résultats nets moyens sont inférieur à 1 %, a prévenu François Cholat, président du Snia (Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale), lors de la conférence de rentrée du syndicat, le 2 septembre. Après une progression de l’indice IPAA* de 100 à 130 en douze mois, il ne voit pas d’éclaircie à court terme et ne se montre guère optimiste. Si la contraction des volumes de production d’aliments pour animaux en France (-0,4 % en 2020, -0,9 % au premier semestre 2021) est déjà une source d’inquiétude, l’actualité est donc surtout dominée par la question des approvisionnements.

Le segment du bio et le local sous tension

La tension est encore supérieure sur les segments spécifiques, le non OGM et le bio notamment. Pour ce dernier, qui progresse encore en volume, la question est de sécuriser non seulement la fraction protéique mais tout le panier des matières premières. La croissance des marchés de produits animaux ne s’accompagne pas en effet d’une augmentation dans les mêmes proportions des productions végétales. Le Snia veut, d’ailleurs, lancer un indicateur spécifique sur ce secteur pour objectiver les augmentations des cours dans un univers peu fluide.

Pour Philippe Manry, directeur général de Sanders et Avril Nutrition animale, vice-président du Snia, la question du non OGM est très révélatrice de la prudence nécessaire dans les obligations des cahiers de charges imposant des contraintes de nature ou d’origine, à l’heure de la montée des demandes en approvisionnements locaux. « La prime non OGM est passée de 75 €/t à 280 €/t voire 290 €/t en juin et par moment, nous n’avons même pas de cotation car il n’y a aucune disponibilité. Nous pourrions même avoir une rupture dès le mois de novembre. » Les fabricants d’aliments demandent donc à toutes les filières tentées par le non OGM, AOP laitières en tête, de ne pas se précipiter car ils veulent pouvoir déjà fournir les cahiers des charges engagés.

C’est la même situation pour la demande de « local » qui flambe depuis le confinement aussi pour l’alimentation des animaux d’élevage. « Les industriels ont engagé la réflexion sur leur capacité, collective, à définir le concept de local : le canton, la région, la France, l’UE ? », explique Pascal Pringault, directeur commercial de RAGT Plateau Central, vice président du Snia. Une céréale espagnole est elle plus ou moins locale qu’une céréale venue du Cher pour une usine du Sud-Ouest ? Il faudra, en tout état de cause, déterminer le cadre en cas d’aléa climatique ou de tension voire de rupture, comme l’illustre le non-OGM.

* Indice des prix des matières premières entrant dans l’alimentation animale, calculé par La Dépêche  - Le Petit Meunier.

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