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COT’Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
La récolte française de colza moins dramatique qu’en blé tendre

L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 17 et le 24 juillet 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

La récolte française de colza moins dramatique qu’en blé tendre
© Généré par l'IA

La récolte française de colza se poursuit, avec un rendement estimé moins bon que l’an passé. Le marché s’attend à une récolte autour des 3,7-3,9 Mt (Agreste étant à 3,9 Mt). Dans l’Est, le rendement tourne autour des 32 q/ha (29,5 q/ha en moyenne nationale selon Agreste). Les vendeurs sont un peu rassurés par la récolte finalement moins mauvaise qu’attendu. En revanche, aucun problème de qualité n’est à signaler.

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Vendeurs et acheteurs sont rares et le marché est calme, même si quelques affaires se traitent. Les prix étaient volatils sur Euronext et ont gagné 11,50 €/t entre le 17 et le 24 juillet. À noter que l’échéance août n’est désormais plus utilisée, et les primes se calculent par rapport à novembre sur juillet-septembre. Celles-ci remontent quelque peu cette semaine. L’activité se concentre désormais sur les échéances octobre-décembre. Les révisions en baisse du rendement en Allemagne par l’association des coopératives allemandes et au global dans l’UE par la Commission européenne ont stimulé la hausse des prix.

Le rendement européen est ainsi estimé par le JRC-Mars à 5,76 t/ha, en baisse de 4 % par rapport à 2023. Les plus fortes baisses d’un an sur l’autre se concentrent sur la France, l’Allemagne et la République tchèque.

Le contexte haussier concerne également les oléagineux en Amérique du Nord, où la météo chaude et sèche commence à inquiéter pour le soja états-unien et le canola canadien. Les agriculteurs états-uniens peu vendeurs en récolte 2023 et les bonnes marges de trituration ont soutenu les prix. La demande chinoise est d’ailleurs moins dynamique en soja et se concentre sur l’Amérique du Sud, avec 75 cargos de soja brésilien achetés par le géant asiatique selon des rumeurs, ce qui a limité l’envolée des cours de la graine nord-américaine. Le recul du cheptel porcin serait à blâmer pour la baisse de demande de la Chine.

Du côté de l’huile de palme, les prix ont suivi ceux de l’huile de soja à la hausse. Le dynamisme des exportations malaisiennes sur le mois de juillet soutient les prix, de même que la hausse des incorporations d’huile de palme dans les biocarburants en Indonésie, qui devrait occasionner un recul du disponible exportable de ce pays.

En tournesol, la récolte s’annonce compliquée en Roumanie où le Ministère de l’agriculture a lancé une indemnisation exceptionnelle. La vague de chaleur a également touché l’Ukraine, et les rendements devraient reculer d’un an sur l’autre dans ces deux pays (-12 % en Roumanie d’après la Commission européenne, -2 % en Ukraine selon APK-Inform).

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Sur le marché physique français, les prix ont gagné 10 €/t sur octobre-décembre et 5 €/t sur janvier-mars. Le marché était calme dans l’attente de la récolte.

Adèle d’Humières

Protéagineux

Faible offre française

Les cours du pois fourrager sur le marché physique français sont fermes, conséquence de la très faible offre française disponible. L’activité sur le portuaire est inexistante. Les vendeurs préfèrent orienter le peu de marchandise qu’ils ont vers les industriels locaux, l’export s’avérant moins rémunérateur.

Tourteaux

Renchérissement en soja et colza

Les prix des tourteaux de soja et des tourteau de colza ont gagné du terrain sur le marché français, respectivement + 10 €/t et + 6 €/t entre le 17 et le 24 juillet. Les primes pour le tourteau de soja non OGM progressaient sur la semaine, s'établissant à 205 €/t sur l'échéance août-septembre (+15 €/t), à 200 €/t sur l'échéance octobre (+5 €/t) et à 196 €/t sur l'échéance novembre (+1 €/t). L’activité est moins soutenue et s’est concentrée sur le tourteau de soja. Les cours du tourteau de tournesol ont eux cédé 1 à 2 €/t dans le Nord et entre 15 et 20 €/t dans le Sud.¶

Issue de meunerie

Échanges limités par des difficultés logistiques

Les prix des issues de meunerie sur le marché francilien ont évolué de façon contrastée entre le 16 et le 23 juillet, sur un marché vendeur impacté par des difficultés logistiques. Les sons fins (farine et pellet) ont perdu 5 €/t alors que la farine basse renchérissait dans les mêmes proportions. Les cours du remoulage demi-blanc se sont stabilisés sur la période. Ces deux dernières issues, en raison de leur qualité de produits de niche, ont mieux résisté. Plus que le ralentissement de l’activité meunière en cette période estivale, c’est le manque de camions, accaparés par les moissons, et les restrictions de circulation en Île-de-France à la veille des Jeux olympiques Paris 2024 qui ont conduit à un repli des échanges. Les prix du son fin farine en Bretagne ont perdu 2 €/t entre le 17 et le 24 juillet, dans le sillage du marché francilien mais dans une moindre mesure. La demande des fabricants d’aliments pour animaux locaux permet de soutenir quelque peu les prix. En départ Isère, un contrat en fin blé tendre s’est traité à 118 €/t, soit 7 €/t moins cher que la précédente affaire conclue.

Coproduits de l’amidonnerie

Évolution contrastée des cours

Les prix de la drêche de blé départ Lestrem gagnent 5 €/t entre le 17 et le 24 juillet. La demande est inexistante et le marché est très calme. Les cours des drêches de maïs gagnent entre 1 et 2 €/t sauf sur le rapproché sur Gand où les prix s’inclinent de 9 €/t. Il y a peu d’activité sur ce produit. Les prix du corn gluten feed gagnent 10 €/t entre le 17 et le 24 juillet. La demande est atone sur ce produit.

Coproduits laitiers

Repli tarifaire

Sur le marché physique français, les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale ont reculé sur le disponible entre le 18 et le 25 juillet. Les cotations enregistrées correspondent aux réservations effectuées sur le mois d'août.

Farine de poisson

Flambée de l’origine scandinave

En farine de poisson, les prix en origine Amérique du Sud n’ont pas évolué entre le 17 et le 24 juillet, sur un sur marché physique français à l’activité réduite. La cotation de la marchandise scandinave, plus riche en protéines, a de nouveau grimpé, augmentant de 50 €/t sur la semaine, le marché étant très tendu.

Produits déshydratés

Rien à signaler

Les prix de la luzerne déshydratée sur le marché physique français n’ont pas évolué entre le 17 et le 24 juillet, sur un marché des plus calmes. Les deuxièmes coupes se poursuivent tant bien que mal entre deux averses.

Les prix de la pulpe de betterave déshydratée sur le marché physique français n’ont pas évolué entre le 17 et le 24 juillet, sur un marché des plus calmes. Quelques petits tonnages se traitent. La baisse des cours du blé pèse sur les cotations en pulpe de betterave.

Pailles et fourrages

Marché calme

Les prix des pailles sur le marché physique français n’ont pas évolué entre le 17 et le 24 juillet, sur un marché très calme. Les opérateurs sont dans l’attente des résultats de récolte. Les moissons de céréales à paille avancent doucement en cette période d’averses intermittentes.

Les prix du foin de Crau sur le marché physique français n’ont pas évolué entre le 17 et le 24 juillet, sur un marché très calme.

Adèle d’Humières et Karine Floquet

À surveiller

Soja

 

  • Niveau des marges de trituration aux États-Unis, pour le moment bon.
  • Faible pression vendeuse de la part des producteurs états-uniens.
  • Conditions de culture aux États-Unis.
  • Fin des récoltes en Argentine et au Brésil.
  • Situation politique aux États-Unis.

 

Colza

 

  • Attention au temps chaud et sec qui dégrade les cultures de canola au Canada.
  • Dynamique de la demande des triturateurs canadiens.
  • Avancée des récoltes de colza en France et en Allemagne.

 

Tournesol

 

  • Attention à la vague de chaleur qui frappe l’Ukraine, la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie.
  • Dynamique des exportations d’huile de palme malaisienne.

 

Kévin Cler

Rédaction Réussir

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