Aller au contenu principal

La récolte française de colza déçoit, mais les prix dégringolent, conséquence de ventes techniques

 

L’évolution des cotations des oléagineux français (colza, tournesol) entre le 20 et 21 juillet 2023, expliquée par La Dépêche Le petit meunier. 

© REUSSIR SA

Les cotations de la graine de colza ont fortement régressé entre les 20 et 21 juillet sur Euronext et le marché physique français, suite à une série de ventes techniques. Ceux du canola à Winnipeg et de l'huile de palme à Kuala Lumpur ont également décroché. Et ce malgré une récolte française de colza qui déçoit.
 
Il faut savoir que les graines de colza ukrainiennes ne sont que peu exportées via les ports de la mer Noire, et partent surtout par trains, camions, voire péniches, d'après des sources privées. Sachant que les cultures de colza sont essentiellement situées dans l'ouest du pays, facilitant le transit via les voies intérieures/continentales, selon les mêmes sources privées.
 
Malgré ces informations, le marché se caractérise par une forte volatilité actuellement, lié à la géopolitique extrêmement instable. 
 
La baisse du canola à Winnipeg s'est également justifiée par une série de ventes techniques, les opérateurs jugeant le marché sur-acheté, sachant que la demande sur le marché physique locale ne serait actuellement pas débordante. Enfin, les autorités canadiennes ont revu à la hausse la production canadienne de canola entre juin et juillet.
 
Les prix de l'huile de palme à Kuala Lumpur ont eux aussi subi la pression de ventes techniques.
 
Les valeurs du soja à Chicago ont également cédé du terrain en nouvelle récolte (légère hausse en ancienne), mais dans des proportions bien plus faibles. La aussi, des ventes techniques sont survenues, mais les inquiétudes quant à une dégradation de l'état des cultures aux États-Unis a tempéré l'effritement des prix. Un élément de pression reste la bonne récolte attendue au Brésil. La situation en Argentine est attendue en amélioration pour l'an prochain, après le désastre cette année, selon les services détachés de l'USDA basés à Buenos Aires.
 
Sur le marché physique français de la graine de colza, les vendeurs sont peu présents. Le marché est perturbé par l'instabilité des prix. La récolte nationale s'avère plutôt décevante par rapport à ce qui était attendu à la fin du printemps. Un manque de luminosité a affecté davantage qu'espéré les rendements et les poids de mille grains dans certaines zones. Ainsi, la productivité à l'hectare ainsi que les taux d'huile ne devraient pas être mirobolants dans certains secteurs, et globalement moins bon que l'an dernier. Néanmoins, bien que le marché estime que la France n'obtiendra pas 4,6 Mt de graines de colza cette année comme le suppose le dernier rapport d'Agreste, la moisson devrait être correcte, dépassant les 4 Mt pour le moment, avec des rendements dans la moyenne quinquennale. En Allemagne, les volumes devraient être convenables également, faisant que les fondamentaux européens ne sont pour le moment guère tendus. Pour le marché mondial, tout dépendra de la situation canadienne.
 
Notons que la Fediol (association des triturateurs européens d'oléagineux) estime une hausse de la trituration européenne de colza et de tournesol entre janvier-juin 2022 et 2023.
 
En tournesol, les cotations sont reconduites. Là aussi, le marché physique français est caractérisé par une certaine rétention des vendeurs.

 

Fondamentaux :

  • Trituration, colza, UE : 9,331 Mt en janvier-juin 2023, contre 8,296 Mt en janvier-juin 2022 (source : Fediol) ;
  • Trituration, tournesol, UE : 2,978 Mt en janvier-juin 2023, contre 2,730 Mt en janvier-juin 2022 (source : Fediol) ;
  • Production, canola, Canada : 18,8 Mt en 2023 en juillet, 18,4 Mt en juin (source : autorités canadiennes);
  • Production, soja, Brésil : 156,5 Mt en 2023 (source : Abiove) ;
  • Production, soja, Argentine : 50,5 Mt l'an prochain (source : USDA).

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

<em class="placeholder">champ de blé au Minas Gerais, au Brésil</em>
Le blé sud-américain relève le défi du changement climatique

La disponibilité en eau, le renouvellement variétal et le non-labour sont les atouts dont disposent le Brésil et l’Argentine,…

Portrait de Gonzalo Rodera, conseiller au sein de la Coopérative agricole de Tres Arroyos, assis à son bureau
Commerce blé 2024-2025 : l’Argentine est en mesure de concurrencer la France sur le Maghreb

Un régime pluviométrique porteur dans les Pampas nourrit les espoirs des exportateurs qui préparent le retour en force du blé…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne