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Négociations GMS
La grande distribution réticente à des mécanismes d’indexation

La grande distribution, reçue le 23 février par le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire, représentée par la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), a exprimé de « sérieuses réserves » et s’est déclarée réticente à des mécanismes d’indexation des prix alimentaires sur les matières premières agricoles. Motif : ce serait un retour à une économie administrée. La veille, le ministre de l’Agriculture avait estimé qu’il était « extrêmement intéressant de travailler sur la proposition de la FNSEA d’avoir une indexation des coûts de production sur les prix des matières premières agricoles ».

« Nous ne pouvons prendre en compte que le prix de marché »
    « Nous avons signifié nos plus fortes réserves sur l’idée d’aller vers des mécanismes généralisés d’indexation, qui nous paraissent totalement anti-économiques », a déclaré Jacques Creyssel après cette réunion, qui était destinée à dresser un état des lieux des prix alimentaires, suite à l’augmentation du cours des matières premières agricoles. Ce type de mécanismes « nous ferait revenir à une économie administrée, dont nous avons heureusement réussi à sortir », a-t-il précisé. « Pourquoi ne pas les appliquer aussi aux coûts salariaux et à l’énergie ? », a-t-il ironisé. Pour lui, si on en vient à de tels systèmes, « on supprime le marché ». Le délégué général de la FCD a démonté le schéma proposé par la FNSEA : on aurait un prix de marché, auquel on ajouterait un prix administré, calculé à partir d’une indexation. « Dans notre optique, nous ne pouvons prendre en compte que le prix de marché », a-t-il précisé. Un moyen, selon lui, de le faire tout en évitant l’étranglement des éleveurs par la flambée des prix des céréales consisterait en des contrats entre filières agricoles, estimant nécessaire « une certaine solidarité » dans l’agriculture. À ce propos, la grande distribution « a toujours été favorable » à la contractualisation « et le montre », en signant des accords sur des bases volontaires, comme dans le secteur ovin et celui des produits laitiers. Pourtant, lors d’un débat organisé par le Syrpa (Syndicat national des professionnels de la communication et des rédacteurs de la presse agricole), le 21 février au Sia, Pierre-Alexandre Teulié, secrétaire général du groupe Carrefour, s’était dit prêt à « creuser » la solution de l’indexation, même s’il a estimé que ce n’est « pas évident ». Il répondait à Xavier Beulin, président de la FNSEA, qui portait cette aspiration du monde agricole. Pour le représentant de Carrefour, ce type de solution doit être réfléchi au plan européen. Citant l’exemple du porc espagnol ou allemand, 30 % moins cher, il considère qu’une indexation sur des prix uniquement français aurait pour effet de disqualifier les productions de l’Hexagone. D’où, selon lui, l’intérêt des travaux du G 20 sur les matières premières, car ils élargissent le champ de l’indexation.

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