La filière bioéthanol insiste sur sa durabilité et souhaite plus de soutiens
Rééquilibrer la fiscalité
Dans le cadre de la transition énergétique et de la 2e lecture de la directive européenne Énergies renouvelables, « nous aimerions être reconnus comme faisant partie des solutions aux côtés de l'électrique, du photovoltaïque, de l'éolien et du solaire », a déclaré Bruno Hot, président du SNPAA en introduction des 4e rencontres du bioéthanol le 19 novembre à paris. Les opérateurs de la filière présents ont réinsisté sur le fait que le facteur CASI (changement d'affectation des sols indirect) ne s'appliquait pas aux productions françaises et européennes. « Chez nous la production est durable ». Ils ont également mis en avant l'augmentation de productivité des cultures. « La filière betteravière gagne 1,7% de productivité depuis 20-30 ans. Avec le programme Aker, nous espérons arriver à une augmentation de 33,5 % », illustre Eric Lainé, de la CGB. « Sur les installations éoliennes ou photovoltaïques, on ne s'est pas posé la question du facteur CASI », remarque Jean-Yves Caullet, à la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire.
Olivia Le Boulch, de la DG Climat et Énergie à Bruxelles a confirmé que la Commission souhaitait arrêter les subventions aux biocarburants 1G après 2020, pour se concentrer sur des productions à base de matières non alimentaires, ce à quoi les opérateurs ont rappelé que la 2G n'était pas encore « économiquement viable ». Et Bruno Hot de souligner que « la 1G et la 2G sont imbriquées dans les bio-raffineries. »
Rééquilibrer la fiscalitéIl y a un problème de volonté, de cohérence des “actions publiques.
Par ailleurs, la filière revendique toujours plusieurs points. Entre autres, un rééquilibrage de la fiscalité entre l'essence et le gazole qui devrait passer de 16 à 14 ct/l après la mise en place de la nouvelle taxe sur le gazole de 2 ct pour compenser en partie l'abandon de l'Écotaxe. Les opérateurs souhaitent également l'homologation des kit flex-fuel afin de booster les ventes d'E85, à l'instar de l'Allemagne, la Suède et la Finlande, même si Jérôme Bignon, d'ePure concède qu'ils auraient pré-” féré « un développement direct de véhicules ». Autre demande, que les biocarburants ne soient pas soumis à la contribution énergie-climat. Globalement, « il y a un problème de volonté, de cohérence des actions publiques », a conclut Stéphane Demilly, président du groupe d'étude sur les biocarburants à l'Assemblée nationale.