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Durabilité
La Coopération agricole vise Zéro Emission Nette en 2035

Lors d’une conférence-débat, la Coopération agricole a annoncé son objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2035. Un objectif ambitieux qui passera par l’innovation, la formation et des financements adaptés.

La recherche et l’innovation pour mettre au point des solutions de décarbonation sont essentielles.
© Véronique Bargain

« D’ici 2035, l’objectif pour la Coopération agricole est d’atteindre Zéro Emission Nette de carbone par la réduction des gaz à effet de serre et le stockage carbone », a déclaré Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, lors d'une conférence dédiée le 18 février. En France, 25 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont dues à l’agriculture, dont 50 % aux bovins (méthane), le reste surtout aux engrais (protoxyde d’azote) et au secteur aval.

Pour Jean-Marc Jancovici, expert Energie-Climat, « le modèle actuel basé sur des chaînes logistiques longues ne peut perdurer. Il faut déspécialiser les régions pour raccourcir ces chaînes. Il faudrait aussi deux fois moins de vaches en France et que les consommateurs payent la nourriture à son juste prix. Les ingrédients dans l’alimentation des Français ne représentent que 2 % de leur budget ». Le calcul et la mention sur les étiquettes de l’empreinte carbone des produits pourraient faciliter cette évolution.

Préserver la compétitivité des entreprises

La recherche et l’innovation sont essentielles et impliquent des financements. Des crédits carbone pour le stockage carbone par le sol sont une solution à moyen terme. A court terme, des financements sont possibles par le Plan de relance. « Deux tiers des investissements liés à la décarbonation ne peuvent se faire de façon compétitive. Quelque 1,2 Md€ du Plan de relance visent donc à financer des projets pour améliorer l’efficacité énergétique, réduire les GES ou pour la substitution de chaleur. Le passage du gaz à la biomasse peut ainsi bénéficier d’aides à l’investissement et d’aides au fonctionnement pendant quinze ans, pour compenser l’écart de prix avec le gaz », note Thomas Courbe, directeur de la direction générale des entreprises du ministère de l’Economie.

Le Plan de relance peut aussi servir pour les agroéquipements (robot de désherbage...). Et d’autres financements sont possibles. La région Occitanie expérimente ainsi des contrats de développement durable avec des agriculteurs et des coopératives. La transition protéique semble également centrale. « Il faut réintroduire de l’élevage en zone céréalière et augmenter la part de légumineuses dans les rotations », estime Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Autre point essentiel : la formation et l’adaptation des compétences des agriculteurs et des conseillers. Enfin, la création de valeur est indispensable. « Une montée en gamme est nécessaire. Il faut aussi cesser la guerre des prix qui détruit de la valeur », a déclaré le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie.

La plupart des coopératives se sont engagées dans la transition énergétique. Cristal Union vise à baisser de 40 % ses émissions de GES d’ici 2030. Eureden a engagé un programme pour développer la production de protéagineux en Bretagne. « Un facteur clé est de préserver la compétitivité des entreprises en créant de la valeur, en répondant à tous les marchés et en réduisant les distorsions de concurrence », insiste Dominique Chargé.

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