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Agroindustrie
Groupe Avril : finances dans le vert, Saipol renoue avec les bénéfices

L’Ebitda du groupe Avril grimpe à 243 M€ en 2020, en hausse de 42,9 % par rapport à 2019. Toutefois, la pandémie de Covid-19 a engendré un manque à gagner de 33 M€, selon les dirigeants du groupe.

Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril.
© Groupe Avril

Malgré la pandémie de Covid-19, les principaux voyants financiers du groupe agro-industriel Avril sont aux verts en 2020. Si le chiffre d’affaires régresse légèrement entre 2019 et 2020, passant de 5 841 millions d’euros (M€), 5 766 M€, le résultat net du groupe grimpe, passant de 35 M€ à 59 M€, a indiqué la société lors d’un webinaire le 13 avril. L’Ebidta est en très nette progression : +42,9 %, à 243 M€, alors que le groupe français tablait sur un chiffre de 223 M€ un an auparavant. Plus en détail, Avril Végétal, incluant le triturateur Saipol, a dégagé un Ebidta de 93,2 M€, en hausse de 33,4 M€ par rapport à l’an dernier. Jean Philippe Puig, gérant d’Avril, a d’ailleurs souligné que « Saipol renoue avec les bénéfices pour la première fois depuis cinq ans ! ». Sofiprotéol, bras financier du groupe, a quant à lui dégagé un Ebidta de 80,7 M€, contre seulement 10 M€ en 2019, une performance exceptionnelle selon les dirigeants d’Avril.

Pour 2021, les dirigeants du groupe Avril ont déclaré se montrer confiants quant à sa santé financière, notamment du fait de la reprise économique mondiale attendue. Le groupe attend également beaucoup d’Olatein et de Prolein (spécialisés dans la protéine de colza à destination de l’alimentation humaine).

Flambée des huiles et développement de nouveaux produits à l’origine du redressement de Saipol

Jean-Philippe Puig, a quelque peu détaillé les raisons justifiant le regain de forme de Saipol. Une première vient du marché des matières premières, avec notamment la flambée des huiles. « La première partie de l’année a été très difficile, incluant le premier confinement, avec un pétrole à 0, un arrêt d’usines, et une consommation en carburant en berne. Puis, lors de la deuxième partie de l’année, les prix du pétrole sont repartis à la hausse. La consommation de carburant et donc de biodiesel a rebondi, et nous avons pu de nouveau dégager des marges », a-t-il précisé.

Autre justification : « notre stratégie a porté ses fruits », se réjouit Jean-Philippe Puig. Ce dernier fait référence au développement de l’Oléo 100, « avec lequel roule une flotte de plus de 2000 camions ». Ensuite, « les huiles prétraitées à destination des clients pétroliers ont connu un certain succès ». Jean-Philippe Puig a enfin salué la démarche Oleoze, qui a notamment permis de dynamiser le débouché nord-UE: « les clients du nord-UE, notamment l’Allemagne ou encore la Norvège, ont défini des objectifs en termes de réduction de gaz à effet de serre concernant leur utilisation de biocarburant, et non pas en termes de quotas d’incorporation de volumes, comme en France », rappelle le gérant d'Avril.

Concernant l’huile végétale destinée à l’alimentation humaine, les performances de Lesieur en France ont été bonnes, explique un communiqué du groupe Avril. Certes, la pandémie a pénalisé la consommation de la restauration hors foyer (RHF), mais ce phénomène a été contrebalancé par la hausse des ventes en GMS (Grandes et Moyennes Surfaces).

La baisse de la demande de la RHF a pesé sur l’activité nutrition animale

En revanche, l’activité nutrition animale du groupe, représentée par Sanders, a souffert en cette année 2020, indique Avril. Ceci en raison de la baisse de la consommation de la RHF, de la hausse des prix des matières premières entrant dans l’alimentation animale et des épizooties qui se sont développées en France.

Ceva Santé Animale et la bonne résilience du secteur Agri-Agro à l’origine des bonnes performances de Sofiprotéol

Du côté de Sofiprotéol, les bonnes performances s’expliquent notamment par les diverses prises de participation dans diverses sociétés, notamment Ceva Santé Animale, spécialisé dans l’élaboration de vaccins pour les animaux. « Sofiprotéol possède des participations dans des sociétés de l’Agri-Agro, secteur qui a plutôt bien résisté à la pandémie de Covid-19, justifiant ces bons résultats », détaille Jean-Philippe Puig.

Ainsi, malgré un manque à gagner de 33 M€ liée à la Covid-19, « le groupe Avril est en avance sur ses objectifs financiers à l’horizon 2023 », se félicite Jean-Philippe Puig, incluant notamment un Ebidta de 300 M€.

Cession de Matines et d’Abera en vue

Autre annonce de taille : « nous souhaitons céder nos activités découpe de porcs et œufs, soit les sociétés Matines (fabrication d’ovoproduits) et Abera (abattage-découpe de porcs), et ce dans les prochains mois », a déclaré Jean-Philippe Puig. Le géant agro-industriel français souhaite se recentrer sur d’autres activités, et  « devenir le leader des solutions végétales au service des transitions, qu'elles soient alimentaires, environnementales ou agricoles ». Les activités qu'Avril souhaite céder dégagent un chiffre d’affaires annuel d’un peu moins de 500 M€, et comprennent huit sites en France : six spécialisés dans le conditionnement d’œufs (appartenant aux entités Matines et Ovoteam) et deux spécialisés dans l’abattage-découpe de porcs (l'un dédié à l'abattage de porcs, appartenant à l'entité Abera, et l'autre dédié à la découpe, appartenant à la société Porcgros, dans laquelle Avril est actionnaire majoritaire, et cèdera donc l'intégralité de ses participations). Les sites en question emploient au total environ 930 personnes, précise le gérant d’Avril.

Si les résultats financiers ne se sont pas avérés bons pour les ovoproduits, poursuivant leur dégradation entre 2019 et 2020, l’activité transformation animale a en revanche connu un franc succès, « une année record », porté notamment par la forte demande chinoise, s’est exprimé Jean-Philippe Puig.

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