Aller au contenu principal

Folle semaine pour les marchés céréaliers

BLÉ TENDRE : rallye haussier 
Les opérateurs ont assisté cette semaine à une explosion des prix sur fond de météo défavorable. Le temps chaud et sec laisse craindre une baisse des rendements. Ce risque a conduit les financiers à prendre position sur le marché à terme, ce qui a exacerbé sa réaction. Les premières coupes en Charente ont fait ressortir des baisses de rendement de près de 15 %, ce qui conforte le sentiment des opérateurs. L’estimation de récolte de 35,3 Mt avancée par le ministère est d’ailleurs jugée très optimiste. La sécheresse fait aussi des siennes en Russie, Ukraine, Kazakhstan et aux Etats-Unis… De quoi mettre de l’huile sur le feu. Il est difficile de fixer des niveaux de prix sur ce marché nerveux et réellement dans l’instantanéité. Notons que les cotations sont redescendues de leurs plus hauts. Les affaires sont peu fréquentes, avec des acheteurs qui font le dos rond dans l’attente d’une détente. Sur un marché très nerveux, les vendeurs se montrent eux aussi peu pressés de s’engager. Tous attendent la moisson. Dans le Sud-Ouest, la hausse des prix a fait fuir les consommateurs espagnols et le marché est au point mort. 

MAÏS : survolté
L’activité s’est concentrée sur le portuaire, moins animé en ce milieu de semaine. Le marché est très tendu et nerveux. Les cours évoluent vite, même si très peu d’affaires se traitent. De nombreux éléments expliquent cette fermeté, comme la météo canadienne et la mer Noire, ou encore les craintes sur les rendements français au Nord-Loire. Selon Agreste, la sole de maïs grain reculerait de 7 % sur un an à 1,6 Mha (-2 % sur la moyenne quinquennale). Cette diminution concernerait 18 régions sur 22, en particulier les deux principales, Aquitaine et Poitou-Charentes.

ORGE DE MOUTURE : fermeté
Comme en blé, le marché a affiché une extrême fermeté cette semaine. Les fabs et le portuaire ont généré une petite activité.

BLÉ DUR : inanimé
Comme pour l’ensemble des céréales à pailles, le marché du blé dur se montre ferme et peu animé. La moisson a démarré et la météo semble propice à sa bonne avancée. Les opérateurs attendent de mieux connaître la qualité pour s’engager. Les taux de protéines se révèleraient décevants dans le Sud-Est. Le Fob Séville s’affiche à 166 €/t.

ORGE DE BRASSERIE : très tendu
Le temps chaud et sec, susceptible d’affecter les rendements, a dopé les prix sur ce marché, en particulier en orges de printemps. Mais les prix montent dans le vide. Les échanges sont rares avec les opérateurs, et en particulier les vendeurs, attentistes.

FRETS : pénurie de cale en Europe
Alors que les indices de fret reculent cette semaine, les frets fluviaux reconduisent leur prix sur un marché intérieur très demandeur, notamment vers la Belgique. Toutefois, le manque de cale bloque les affaires.

TOURTEAUX : hausse en lin
L’activité est extrêmement limitée en tourteaux de soja, colza et tournesol. En tourteau de lin, la progression est toujours à l’ordre du jour, dans un contexte d’incer­titudes sur les rendements canadiens et français. Les récoltes de lin d’hiver sont bien avancées dans le Sud-Ouest et ont débuté dans le Centre-Ouest, avec des résultats très hétérogènes, de 12-15 q/ha à 25-27 q/ha. La sécheresse des mois d’avril et de mai et les températures très élevées au moment du remplissage font craindre une moyenne de rendement des plus faibles au niveau national.

PROTÉAGINEUX : en progression
Le marché des pois fourragers est tendu en sympathie avec les autres matières premières. L’activité est proche du néant.

ISSUES DE MEUNERIE : fermeté
Les cours des issues ont accompagné l’am­biance céréalière haussière, gagnant 10 euros sur les sons fins ! L’activité faible des moulins, et l’offre limitée qui en découle, expliquent également cette forte progression.

DÉSHYDRATÉS : de petits achats
Le marché des luzernes est moins offert. En pulpes de betterave, des affaires se traitent en ancienne campagne, en raison du coup de chaud actuel, et d’un manque de fourrages. Les prix ont grimpé avec ceux du blé. Il n’y a pas d’offre en nouvelle campagne.

CO-PRODUITS : net recul en poudre
Le marché des produits laitiers reste baissier. La poudre de lait accuse un fort recul de 100 euros la tonne en spot, tandis que le lactosérum reconduit sa cotation. Ce produit est également touché par la tendance baissière mais aucune affaire en disponible n’ayant été traitée depuis la semaine dernière, la cotation est reconduite. Le retrait des produits laitiers est dû à une consommation en aliments veaux éteinte, les besoins étant couverts, des exportations peu importantes et une bonne collecte laitière. En PSC, les corn gluten feed ont bien augmenté, accompagnant l’explosion du maïs. Les affaires se réalisent sur le très court terme. En pailles et fourrages, la récolte en paille d’orge a démarré. La sécheresse de printemps, après l’hiver long, entraîne une pénurie de fourrage dans l’ouest de la France, plus particulièrement dans la Sarthe, selon la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles). Elle demande une dérogation pour faucher les jachères.

PRODUITS DIVERS: à l’heure d’été
Le marché de la graineterie a été très calme cette semaine encore. Des cotations varient mais ne traduisent pas d’affolement sur le marché. Le marché des semences fourragères tourne en sous-régime. On rapporte des couvertures en graminées de type ray-gras anglais et d’Italie. En légumes secs, le Canada est pratiquement retiré du marché ; les pois chiches indiens sont en hausse. L’activité reste faible par manque d’offres.

OLÉAGINEUX : les craintes sur les récoltes soutiennent le marché
Le marché du colza a une nouvelle fois suivi une tendance haussière, porté par les inquiétudes sur les récoltes mondiales. Au Canada, les inondations et les importantes précipitations sont toujours d’actualité. La situation pourrait se compliquer avec l’arrivée d’attaques parasitaires sur les cultures. En France, les travaux ont démarré dans le sud et les échos ne seraient pas terribles. Le coup de chaleur et l’hiver très froid ont pesé sur les rendements. La production 2010 de colza se replierait, après trois années de hausse consécutives selon les dernières statistiques du service de la statistique du ministère de l’Agriculture (SSEP). Elle s’affiche à 4,6 Mt, soit en recul de 19 % par rapport au record de 2009. Sur le marché physique français, les affaires sont toujours limitées. Les cours du tournesol restent sur les mêmes niveaux. La sole de tournesol reculerait de 4 %, mais serait toujours supérieure à la moyenne quinquennale selon les dernières estimations du SSEP.

Les plus lus

Moisson 2024 - Première prévision de rendement de blé tendre par Arvalis et Intercéréales

La campagne culturale 2023-2024 (campagne commerciale 2024-2025) française s'est avérée exceptionnellement pluvieuse,…

Moisson 2024 : le point sur la qualité et les rendements en blé tendre et orge par région

Les diverses sources privées contactées par la rédaction de La Dépêche Le petit meunier rapportent en blé tendre et en orge,…

Moisson 2024 : la récolte de blé tendre attendue sous les 30 Mt pour la troisième fois en vingt ans

Les services statistiques du ministère de l'Agriculture (Agreste) tablent sur une production française 2024 d'orge à 1,29 Mt,…

Moisson 2024 : le rendement en blé tendre français serait-il surévalué par la Commission européenne ?

L’observatoire des cultures européennes, Mars, alerte sur l’excès d’eau en Europe de l’Ouest qui joue sur les rendements et…

Récolte de blé tendre particulièrement précoce, avec du blé Cesario
Moisson 2024 - La faible récolte céréalière française se traduit par un recul prévisionnel des exportations en 2024-2025

Pour FranceAgriMer, le niveau de la récolte de blé tel que publié par Agreste à 29,7 Mt est surestimé par rapport aux attentes…

Céréales : trois coopératives et un fabricant d'aliments s'unissent pour reprendre Avéal

Le groupe coopératif Avéal, basé en Saône-et-Loire, est en redressement judiciaire depuis décembre 2023.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne