Nutrition animale
Fefac : une position européenne qui convient aux industriels, quoique…
Le projet de développement des productions européennes de protéines de la Commission européenne satisfait la Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux (Fefac). Mais son président demande l’harmonisation de règles.
Le projet de développement des productions européennes de protéines de la Commission européenne satisfait la Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux (Fefac). Mais son président demande l’harmonisation de règles.

Pour la Fefac (Fédération européenne des fabricants d’aliments pour animaux), il est pertinent de lancer un grand plan pour les protéines. Toutefois, l’Union européenne restera toujours dépendante des importations et il ne faudrait donc pas négliger de travailler sur la durabilité des productions internationales. « La qualité des protéines végétales européennes constitue la clé d’entrée sur le marché de la nutrition animale », a expliqué Nick Major, président de la Fefac, lors du symposium de Vienne (Autriche) le 22 novembre. Autre point souligné par la Fefac, l’hétérogénéité dans les mentions valorisantes. « Le premium “non OGM” peut aider sur des niches, mais nous avons besoin d’une harmonisation urgente des spécificités des animaux “nourris sans OGM” qui diffèrent d’un pays à l’autre. Pour le bio, qui est encore plus restrictif, la question de l’interdiction d’usage des acides aminés synthétiques aboutit au blocage de la flexibilité des formulations, ce qui peut aboutir à un excès de protéines et, donc, à l’augmentation des excrétions de nitrates. »
Enfin, la Fefac pointe la diversité des apports protéiques déjà valorisés par les industriels et le taux d’autosuffisance des pays européens qui varie selon les matières premières. Ainsi, les céréales, dont les pays de l’UE sont autosuffisants à plus de 90 %, contribuent à hauteur de 40 % des besoins protéiques des animaux. La situation est très différente pour les tourteaux de soja : l’UE est effectivement dépendante à près de 95 % des importations, mais ces tourteaux contribuent de moins en moins à la couverture protéique (29 %). Pour le tourteau de colza qui couvre 9 % des apports protéiques, l’UE en est à 85 % d’autosuffisance. Pour le tourteau de tournesol dont les versions High Pro montent en puissance (5 % de la part protéique), l’autosuffisance européenne atteint 47 %. L’UE est autosuffisante en graines oléagineuses et en légumineuses, même si leur contribution à la couverture protéique est faible. Pour les autres coproduits des industries agroalimentaires et du bioéthanol, qui apportent plus de 11 % des besoins en protéines, l’UE est autosuffisante à 85 %. Enfin, pour les matières premières d’origine animale réservées à certaines catégories d’animaux (produits laitiers notamment mais aussi insectes en aquaculture), l’UE est autosuffisante à plus de 95 % et elles contribuent à hauteur de 1 à 2 % des protéines incorporées dans les formules d’aliments.