Farine: des échanges mondiaux en nette hausse en 2004/2005
Les estimations du CIC, à 8,9 Mt, sont en léger repli par rapport aux chiffres avancés en mai dernier, mais en hausse sur 2003/2004 (+0,5 Mt).
SELON LE DERNIER rapport (25 août) du Conseil international des céréales (CIC), les échanges mondiaux de farine de blé (en équivalent grain) sont estimés à 8,9 millions de tonnes (Mt) en 2004/2005 (juillet-juin), en léger recul par rapport à ses estimations formulées en mai dernier mais 6 % de plus que le total révisé pour 2003/2004. Les estimations pour 2003/2004, à 8,4 millions de tonnes, ont d’ailleurs été sensiblement ajustées depuis le mois de mai. En particulier, les importations de la Libye, premier acheteur de farine de blé au monde, sont très inférieures aux estimations antérieures, et reculent à leur niveau le plus bas en cinq ans avec tout juste 0,9 Mt. Les expéditions à destination de l’Afrique sub-saharienne sont aussi inférieures aux attentes, avec des importations totales révisées à la baisse à 1,4 Mt, le niveau le plus faible depuis 1995/1996. Chez les principaux exportateurs, les estimations avancées pour l’Inde sont réduites à la lumière des nouvelles données officielles publiées pour 2003/2004.
Irak : forte hausse des imports
Les échanges 2004/2005 ont été stimulés par des expéditions en forte hausse à l’Irak, le total étant désormais placé à 0,45 Mt (0,14 Mt), dont environ les deux tiers sont importés de la Turquie. Des pénuries locales de blé, en grande partie attribuées à une perturbation des expéditions, ont entraîné des achats de farine beaucoup plus élevés. Les importations de l’Extrême Orient ont atteint un niveau estimatif de 2,1 Mt (1,9 Mt), avec une demande ferme notée dans un certain nombre de pays, y compris la Corée du Nord, Hong Kong et l’Indonésie. En Afrique, les expéditions vers la Libye sont jugées avoir affiché une modeste reprise, à 1,0 Mt, alors que de fortes ventes à l’Angola ont dopé les échanges sub-sahariens. On constate aussi une demande plus forte de la part de certains petits pays importateurs comme la Somalie, la Guinée, le Burkina-Faso et le Tchad. Les exportations par l’UE vers l’Afrique sub-saharienne ont affiché une augmentation particulièrement vive, avec des expéditions entre juillet 2004 et mars 2005 en hausse de 18 % sur la même période en 2003/2004. Les estimations d’importations par l’Europe ont été rognées de 0,1 Mt en raison des disponibilités intérieures beaucoup plus abondantes dans un certain nombre de pays, y compris la Roumanie et la Bulgarie. En Amérique du Nord et centrale, le total comprend une estimation plus basse pour Cuba et une plus élevée pour les Etats-Unis.
Les exportations de farine par l’Union européenne (25 Etats membres) sont estimées avoir essuyé un léger recul, à 2,2 Mt (2,3 Mt) en 2004/2005. Les estimations ont été abaissées de 0,3 Mt depuis le rapport du mois de mai. La quote-part de l’UE dans les échanges mondiaux de farine de blé a progressivement diminué, passant de 56 % en 1996/1997 à tout juste 28 % l’an dernier. La Turquie est devenue le deuxième plus gros exportateur de farine au monde, avec des expéditions qui atteignent 1,5 Mt, quelque 0,5 Mt de plus que les prévisions de mai du Conseil et le double du total de 0,75 Mt enregistré en 2003/2004. Sur la période juillet 2004 à mars 2005, les principales destinations ont été l’Irak, la Libye et la Georgie. Parmi les autres exportateurs, les estimations avancées pour les Etats-Unis ont été abaissées, les exportations 2004/2005 fléchissant à leur niveau le plus bas en quatre ans de 0,3 Mt (0,5 Mt). En revanche, les estimations avancées pour la Chine sont relevées à 0,5 Mt (0,4 Mt) en partie pour traduire des expéditions d’aide alimentaire beaucoup plus élevées à la Corée du Nord. Les exportations de farine de blé par le Canada atteignent leur niveau le plus élevé en dix ans avec 320.000 t (286.000 t).