Exportations de blé tendre français vers l’UE attendues en nette hausse entre 2022/2023 et 2023/2024, selon FranceAgriMer
Les déboires des récoltes de céréales espagnoles sont pour beaucoup dans le relèvement des perspectives d’exportations françaises de grains chez nos voisins européens.
Les déboires des récoltes de céréales espagnoles sont pour beaucoup dans le relèvement des perspectives d’exportations françaises de grains chez nos voisins européens.
FranceAgriMer (FAM) a présenté ses premiers bilans céréaliers français prévisionnels pour la campagne commerciale 2023/2024. Il en ressort une forte progression des exportations de blé tendre vers les pays voisins de l’UE d’un an sur l’autre, passant de 6,384 Mt à 7,789 Mt. En revanche, celles sur les pays-tiers régressent, passant de 10,1 Mt à 9,6 Mt.
« La demande de l’Italie, de l’Irlande, du Bénélux mais surtout de l’Espagne et du Portugal est attendue en hausse, en raison notamment des mauvaises récoltes enregistrées au-delà des Pyrénées », s’est exprimée Adèle Dridi, chargée d’études économiques céréales de FAM, lors de la conférence de presse suivant le conseil spécialisé grains et grandes cultures le 12 juillet en visioconférence. Concernant les pays-tiers, la révision à la baisse des expéditions nationales s'explique par de moindres achats chinois mais aussi l'intense concurrence russe. Toutefois, la demande chinoise est très incertaine, rapportent les experts de FAM. « Il est difficile de prévoir ce que va faire la Chine. Environ 25% de leur récolte de blé sera déclassée en utilisation pour l'alimentation animale ou industrielle (biocarburant). Ainsi, vont-ils davantage importer? Où l'Etat décidera-t-il de remettre des stocks publics sur le marché ? », interroge Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre de l'organisme public.
La moisson française 2023 devrait être meilleure que 2022. « Il y a une pointe de déception qui domine. Mais nous n'en sommes qu'au tout début des récoltes, et globalement, les volumes et les qualités sont bons », commente le président du conseil spécialisé grains et grandes cultures de FAM Benoît Piètrement. Il n'en reste pas moins que le bilan national 2023/2024 devrait se tendre quelque peu par rapport à 2022/2023, spécialement du fait de la progression attendue de la demande de l'UE. Les stocks de fin de campagne sont en effet attendus à 2,668 Mt, contre 2,794 Mt l'an dernier.