Exportations céréalières - Le port de la Rochelle affiche une baisse de 16,4 % en 2022-2023
Les silos portuaires rochelais Sica Atlantique et Socomac espèrent de meilleurs résultats pour la campagne qui débute, au vu des premiers échos de récolte en céréales à paille.
Les silos portuaires rochelais Sica Atlantique et Socomac espèrent de meilleurs résultats pour la campagne qui débute, au vu des premiers échos de récolte en céréales à paille.
Si le tonnage de grains chargés par les terminaux de Port Atlantique La Rochelle ne s’élève qu’à 3,3 Mt en 2022-2023, contre 3,9 Mt la campagne précédente, il reste toutefois dans la moyenne des tonnages enregistrés au cours des quinze dernières années.
Exportations au départ de Port Atlantique La Rochelle | ||
En tonnes | Campagne 2022-2023 | Campagne 2021-2022 |
Blé tendre | 2 094 824 | 1 906 784 |
Blé dur | 119 749 | 672 205 |
Orge | 810 469 | 783 580 |
Maïs | 211 628 | 547 252 |
Oléagineux | 70 190 | 45 341 |
Total | 3 313 092 | 3 962 066 |
Source : Port Atlantique La Rochelle, au 30 juin 2023. |
Un manque de compétitivité
Si les exportations de grains de Sica Atlantique n’enregistrent qu’une baisse de 6 % entre les campagnes 2021-2022 (2,4 Mt) et 2022-2023 (2,2 Mt), « pour Socomac (filiale de Soufflet Négoce by InVivo), l’année 2022-2023 se finit très en retrait par rapport à l’année dernière avec un volume atteignant en fin de campagne 1,2 Mt [contre 1,7 Mt en 2021-2022, NDLR] », déclarait Jean-François Lépy, directeur général de Soufflet Négoce by InVivo, à l’occasion de la Bourse maritime agricole La Rochelle-Pallice, qui s’est déroulée le 23 juin.
Selon le dirigeant de Soufflet Négoce by InVivo, plusieurs facteurs expliquent cette situation particulière : « Tout d’abord, nous avons subi un taux de performance de notre programme train très dégradé qui a effectivement conduit à perdre un volume d’environ 150 000 t de céréales. La sécheresse marquée de l’été 2022 a impacté la récolte de maïs, la plus faible depuis vingt ans. Ainsi nos volumes de maïs ont été particulièrement impactés. Enfin, la place portuaire de La Pallice a souffert d’un déficit de compétitivité relative par rapport à d’autres ports de la façade atlantique et du Nord de la France, ce qui a conduit à un repositionnement de certains volumes ».
Une campagne à deux vitesses
Le profil de cette campagne 2022-2023 a été très déséquilibré, puisque près de 63 % des tonnages ont été chargés de juillet à décembre 2022 et donc seulement 37 % sur le premier semestre 2023.
« Sur les espèces aussi, ce déséquilibre est notable, car les blés représentaient près de 77 % des volumes au deuxième semestre 2022, quand ils n’en représentent que 48 % au premier semestre 2023 », commentait Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique, lors de la Bourse maritime agricole La Rochelle-Pallice. En termes de destinations, l’Afrique de l’Ouest est le principal client de Port Atlantique La Rochelle, avec un retour remarqué du Maroc à côté des destinations plus traditionnelles que sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire le Cameroun et le Ghana. A noter que l’Angola, l’Egypte et le Yémen ont également été approvisionnés au départ du port rochelais. « Les orges contrairement aux blés passent de 17 % au deuxième semestre 2022 à plus de 37 % au premier semestre 2023, chargées à destination de la Chine », souligne le dirigeant de Sica Atlantique. Les autres espèces, comme le maïs et le tournesol, sont bien présentes mais dans de moindres proportions, et ce, à destination de l’Union européenne.
Des perspectives favorables pour 2023-2024
« Tous nos espoirs se portent maintenant sur la nouvelle récolte 2023-2024 qui se présente sous des auspices meilleurs pour les céréales à paille, tout au moins équivalente à la récolte précédente », soulignait, le 23 juin, Vincent Poudevigne.
Un avis partagé par Jean-François Lépy qui affirmait, le même jour, que la campagne qui débute « sera très certainement différente ». De fait, les premières coupes d’orges dans l’hinterland du port rochelais présentaient « des rendements supérieurs à la moyenne et des qualités correctes avant les pluies, ce qui est de bon augure pour la moisson de blés ». Quant aux cultures semées au printemps, même si l’épisode sec du mois de mai a pu susciter quelques inquiétudes, le retour des pluies et des orages ont été bénéfiques lorsqu’il n’y a pas eu de dégâts. « Mais les mois d’été sont encore devant nous, avant d’avoir une vision plus précise des productions de l’automne [maïs et tournesol, NDLR] », tempérait le dirigeant de Soufflet Négoce by InVivo.