Export français de céréales – Révision à la baisse en blé tendre, selon FranceAgriMer
La Russie reste très compétitive sur la scène internationale, plombant les expéditions françaises de blé tendre. Les stocks de fin de campagne 2023/2024 sont mécaniquement revus à la hausse par FranceAgriMer (FAM).
La Russie reste très compétitive sur la scène internationale, plombant les expéditions françaises de blé tendre. Les stocks de fin de campagne 2023/2024 sont mécaniquement revus à la hausse par FranceAgriMer (FAM).
Contrairement à l’été 2022, la campagne estivale hexagonale d’exportation 2023 s’avère bien plus calme. Raison pour laquelle FranceAgriMer (FAM) a revu en net recul les perspectives d’expéditions nationales de blé tendre entre juillet et septembre 2023 sur l'ensemble de la campagne commerciale 2023/2024, passant de 17,389 Mt à 17,039 Mt.
Attention à la concurrence ukrainienne vers les destinations UE
Dans le détail, l’export vers les pays tiers régresse de 100 000 t, à 9,5 Mt sur la période, alors que celui vers les pays de l’UE décroche de 250 000 t, à 7,539 Mt. Pour les pays tiers, la raison est à chercher du côté de la très forte compétitivité des origines russes. « Le marché mondial du blé tendre est inondé par les Russes (…) Ils pourraient expédier 48 à 50 Mt selon divers analystes privés et publics », commente Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de FAM, lors d’une conférence de presse suivant le conseil spécialisé des céréales le 13 septembre 2023. Pour les destinations UE, les experts de FAM évoquent la forte concurrence émanant de l’Ukraine. « Nous avons revu en baisse nos projections d’expéditions française vers les Pays-Bas de 250 000 t. L’Espagne procède également à des opérations de substitution », déclare Adèle Dridi, chargée d’études économiques céréales de FAM.
Naturellement, le bilan français s’alourdit. Les stocks de fin de campagne commerciale 2023/2024 ont été révisés à la hausse, passant de 2,685 Mt à 2,913 Mt, un niveau légèrement inférieur à celui observé en 2019/2020 (3,063 Mt), mais supérieur à 2022/2023 (2,876 Mt).
Sur le marché intérieur, les changements ont été mineurs. Notons la hausse de la prévision de la consommation de la nutrition animale entre juillet et septembre de 50 000 t, à 4,45 Mt. Le poste meunerie n’a pas connu de modification.
En blé dur, le principal changement vient là aussi des fournitures françaises aux pays tiers et à l’UE, qui reculent respectivement de 20 000 t et 10 000 t, à 100 000 t et 760 000 t, compte tenu de la forte et surprenante concurrence émanant de Turquie, qui expédie sur l’Italie, client traditionnel de l’Hexagone. Les stocks 2023/2024 de fin de campagne remontent à 114 000 t, contre 70 000 t précédemment (165 000 t l'an passé).