Aller au contenu principal

Eric Thirouin : « Les céréaliers ont conscience que la proposition de prix planchers n’est actuellement pas réaliste »

Le président de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé) veut que les promesses du gouvernement soient suivies d’effet, notamment la réinstauration de taxes à l’import sur les céréales ukrainiennes.

Eric Thirouin, président de l'AGPB.
© Jacob-AGPB

Le président de la République Emmanuel Macron avait jeté un pavé dans la mare le samedi 24 février, date d’ouverture du Salon International de l’Agriculture 2024 à Paris, en proposant des prix planchers pour tous les produits agricoles, incluant les céréales. Eric Thirouin, président de l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), ne se fait guère d’illusion : « Je ne suis pas contre des revenus garantis, mais en étant réaliste, ce système n’est actuellement pas applicable, et les agriculteurs en sont conscients. Je pense que cette déclaration a été faite à chaud, dans un climat de tension ».

Lire aussi : « Les prix planchers c’est l’application de la loi Egalim » : comment Attal nuance l’annonce d’Emmanuel Macron

Le président de l’AGPB rappelle que les prix des céréales ont décroché : le blé tendre s’échange en départ ferme à 165 €/t environ en France, pour un prix de revient à 220-240 €/t. Or, pour soutenir les prix à un niveau soutenable pour les céréaliers, « il faudrait 5,6 milliards d’euros de subvention étatique, juste pour le blé. Chiche ? (…) En soit, proposer un ancien système de prix plancher, qui équivaudrait à des subventions à l’export et des taxes à l’import, comme à l’époque de l’ancienne PAC (Politique agricole commune) me conviendrait, mais il faudrait que l’Europe soit d’accord, et ce n’est clairement pas la tendance ».

Eric Thirouin plaide pour une solution plus simple et applicable à court terme : la réinstauration de taxes sur les importations ukrainiennes. « Cela nous avait été promis, mais la France avait voté contre auprès de la Commission européenne, mais on nous a ensuite expliqué que c’était pour mieux avancer par la suite. Or, les promesses doivent être suivies d’actes ! », prévient-il. 

Dans tous les cas, le gouvernement ne semble pas avoir insisté sur l’instauration de prix planchers pour les céréales depuis l’ouverture du SIA le 24 février dernier, ni avoir remis à l’ordre du jour l’instauration d’indicateurs de prix, de clauses de renégociation, etc., selon Eric Thirouin. « Je n’ai pas eu de nouvelles. Et de toute façon, nous avons démontré que ce n’est pas applicable pour notre filière céréalière, soumise au marché mondial. (…) Les annonces du gouvernement ces derniers jours qui souhaite soutenir notre agriculture nous réjouissent dans l’ensemble mais il faut des actes. Dans le cas contraire, la colère dans les campagnes ne se calmera pas. »

 

 

 

Les plus lus

Christoph Büren, président du Groupe Vivescia (à gauche de la pancarte) et David Saelens, président du groupe  Noriap (à droite de la pancarte) ont signé au SIA 2025 un accord de partenariat portant sur la duplication du programme Transitions.
Salon de l'agriculture 2025 : Noriap rejoint le programme d’agriculture régénérative Transitions initié par Vivescia

Lors du Salon international de l’agriculture 2025, le groupe coopératif Vivescia et la coopérative Noriap, ont signé un accord…

De gauche à droite, Christophe Congues, président d’Euralis, et Philippe Saux, son directeur général.
Euralis enregistre un résultat net négatif sur la campagne 2023-2024

Face à une conjoncture difficile marquée par la contraction des marchés et la baisse des prix, notamment des céréales, le…

Evolution de l'état des sols en terme d'humidité
Tour de plaine des cultures d'hiver 2025 : faut-il craindre l’excès d’eau ?

Les récentes pluies en abondance inquiètent sur certains territoires alors que les travaux dans les champs doivent reprendre…

Silos de stockage au milieu d'un champ.
« L’excès pluviométrique de cet hiver est source d’inquiétude pour les céréales d'hiver et le colza »

Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales, revient sur les conditions de semis et l’état des cultures en cette…

Yannick Carel (Arvalis), Patrick Jouannic (Soufflet Négoce), Charles Neron Bancel (Panzani), Clément Roux (Durum) et Nicolas Prevost (Emeric) lors de la table ronde marché du blé dur organisée par Arvalis lors de la journée blé dur du 6 février 2025
« Les prix du blé dur devraient rester stables jusqu’à la fin de la campagne », selon Patrick Jouannic de Soufflet by Invivo

Lors de la journée filière blé dur, organisée par Arvalis le 6 février dernier, une table ronde a rassemblé des acteurs du…

Tas de graines de soja avant nettoyage.
Alimentation animale : le soja non déforestant "mass balance" en passe de devenir la norme en France

Le marché européen du soja se segmente selon les lieux d’origine, mais surtout en fonction des caractéristiques imposées par…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne