Tour de plaine
Environ 700 000 ha de tournesol en France en 2022, selon Terres Inovia
La flambée des prix des engrais et la hausse des coûts de l'irrigation pourraient inciter les agriculteurs hexagonaux à se tourner davantage vers le tournesol, culture peu exigeante en intrants. Par ailleurs, les cultures de colza se développent pour le moment dans de bonnes conditions.
La flambée des prix des engrais et la hausse des coûts de l'irrigation pourraient inciter les agriculteurs hexagonaux à se tourner davantage vers le tournesol, culture peu exigeante en intrants. Par ailleurs, les cultures de colza se développent pour le moment dans de bonnes conditions.
« Selon les données de Terres Inovia, collectées sur le terrain, nous espérons des assolements français 2022 de tournesol au-dessus de la barre des 700 000 ha », déclare Thibault Ledermann, responsable communication des relations terrain de la Fédération des producteurs d'oléagineux et protéagineux (Fop). Cela correspondrait à une stabilisation des surfaces par rapport à 2021, qui s'élevaient à 698 000 ha, d'après le rapport d'Agreste (services statistiques du ministère de l'agriculture) du 9 février.
Si la prévision de l'institut technique Terres Inovia se confirmait, il s'agirait d'un chiffre plus optimiste que celui anticipé par Agreste, qui expliquait dans son rapport mensuel de février s'attendre à un recul de la sole nationale de 3% par rapport à 2021.
La carte du tournesol s'étend...
L'optimisme actuel des intervenants de la Fop pour les futurs semis de tournesol s'explique par la hausse des coûts des intrants et de l'énergie, jouant notamment sur le coût de l'irrigation. « Le tournesol est moins exigeant en azote et irrigation que le maïs », rappelle Arnaud Rondeau, responsable technique des relations terrain de la Fop. Ajoutons à cela des prix rémunérateurs. « La carte du tournesol s'étend. On en retrouve désormais en Normandie, en Picardie, plus à l'est du territoire... Des régions qui sont historiquement peu ou pas habitué à voir du tournesol », se réjouit-il.
Une pression Altise qui diminue par rapport à l'an dernier
Concernant le colza, les représentants de la Fop rapportent des conditions de cultures pour le moment meilleures que l'an dernier à pareille époque. « Les conditions de semis ont été optimales, avec des pluies régulières, sans excès. Puis, l'hiver a été doux, la biomasse est bonne. Et surtout, la pression Altise semble plus faible que l'an dernier », souligne Thibault Ledermann.
Les bonnes conditions de semis de colza ont permis aux plantes de gagner en robustesse au moment de l'arrivée des ravageurs, justifiant en partie les meilleures conditions que l'an dernier, précisent les spécialistes de la Fop. Aucun retournement de parcelle ou de casse majeure n'a été rapporté.
La flambée des prix des engrais et leur manque de disponibilité ont conduit Terres Inovia « à intensifier ses efforts de conseils de fertilisation auprès des producteurs. De nombreux webinaires ont été organisés afin d'expliquer les meilleures manières de fertiliser, et d'apporter la juste dose au bon moment », complète Thibault Ledermann.
La sole de colza française 2021 (récolte 2022) est évaluée à 1,1 Mha environ selon les données de Terres Inovia, soit un chiffre similaire à celui d'Agreste (1,157 Mha).