Nutrition animale - Des tourteaux de colza à 42 % de protéines disponibles dans la nouvelle usine d'Ucal
Le nouveau site de trituration d’Ucal (Union des coopératives agricoles de l'Allier), géré par la filiale Ucal Stockage et Protéines, devrait tourner à plein régime d’ici à la fin de l’année 2022.
Le nouveau site de trituration d’Ucal (Union des coopératives agricoles de l'Allier), géré par la filiale Ucal Stockage et Protéines, devrait tourner à plein régime d’ici à la fin de l’année 2022.
Le 23 septembre dernier, l’Union des coopératives agricoles de l'Allier (Ucal) inaugurait sa nouvelle usine de trituration de graines oléagineuses : colza, soja, tournesol. Sa particularité : elle doit fournir aux éleveurs locaux des tourteaux de colza à 42 % de protéines (contre 34-36 % habituellement) et de tourteaux de tournesol à 34-36 % de protéines (contre moins de 30 % pour les tourteaux Low Pro). Comment ? Grâce à un impacteur, le premier de ce type en Europe, se targue l’Ucal, permettant le décorticage total de graines de colza et de tournesol.
Des graines de soja seront également triturées sur le site, précise un communiqué du groupe coopératif. Les tourteaux de soja issus du processus de trituration atteindront les 48 % de protéines, ajoute Stéphane Courrier, responsable de l’usine, gérée par la filiale Ucal Stockage et Protéines.
Capacité de trituration annuelle de 30 000 t par an
L’installation transformera chaque année 30 000 t de graines oléagineuses, dont « 11 000 t à 12 000 t de colza, idem en tournesol, et le reste en soja. Les graines sont produites localement, nous n’aurons pas recours aux importations. Le but est de réduire l’empreinte carbone au maximum, en rationnant au mieux les trajets de transport. À terme, nous souhaiterions triturer la même quantité de graine de soja que de tournesol et de colza », détaille Stéphane Courrier. Seules les graines de colza et de tournesol passeront par l’impacteur, celles de soja étant plus faciles à décortiquer.
Le projet remonte à 2019, et constitue un investissement de 9,5 millions d’euros. Le site tournera 330 jours par an, et sera géré par 6 salariés à temps plein. « Nous prévoyons environ un mois d’arrêt chaque année, entre le 15 juin et le 15 août », explique le responsable de l’installation, soit la période habituelle concernant les autres usines. Ce dernier ajoute que le site, qui a démarré courant juillet 2022, ne tourne pas encore à plein régime, ce qui devrait être le cas à la fin de cette année.
En attente de pouvoir fournir le débouché biocarburant
L’objectif est d’approvisionner les éleveurs locaux en tourteaux riches en protéines, et de valoriser les graines oléagineuses produites localement. Environ 21 000 t de tourteaux devraient être fabriqués chaque année, ainsi que 9 000 t d’huile « à destination de l’alimentation humaine et animale pour l’instant. Nous attendons l’habilitation pour pouvoir fournir le débouché biocarburant », indique Stéphane Courrier.
Les coques ou pellicules de colza et de tournesol issues du processus de décorticage, pourront également être valorisées en nutrition animale, apportant un peu de protéines et de matières grasses. « Mais cela concerne des volumes négligeables », tempère Stéphane Courrier.
L’usine, fonctionnant au gaz et à l’électricité, démarre en pleine période de flambée des coûts de l’énergie. Fort heureusement, « nous sommes couverts pour 2023 », rassure le responsable du site. Toutefois, « nous ne pouvons signer que des contrats annuels avec notre fournisseur, alors que nous préférerions signer sur quatre ou cinq ans. Ainsi, nous espérons que les prix se tasseront en 2024, mais on ne maîtrise pas la géopolitique », déplore Stéphane Courrier.