Des stocks de céréales aux États-Unis attendus en hausse entre 2023-2024 et 2024-2025, selon l'USDA
Le département états-unien à l'Agriculture (USDA) organise son forum annuel ces 15 et 16 février 2024. Les disponibilités en céréales mais aussi en oléagineux pourraient encore s'alourdir au sein du pays de l'oncle Sam. Mais les chiffres sont à prendre avec prudence.
Le département états-unien à l'Agriculture (USDA) organise son forum annuel ces 15 et 16 février 2024. Les disponibilités en céréales mais aussi en oléagineux pourraient encore s'alourdir au sein du pays de l'oncle Sam. Mais les chiffres sont à prendre avec prudence.
La flambée des prix des grains en 2022, qui a débuté avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, semble loin désormais. Et ce ne sont pas les derniers chiffres de l'USDA (département états-unien à l'Agriculture) du 15 février qui vont plaider pour un retournement de tendance. Lors de son forum annuel organisé les 15 et 16 février, l'institution s'attend à une nette augmentation des stocks états-uniens de blé, de maïs et de soja entre les campagnes commerciales 2023-2024 et 2024-2025.
Plus précisément, si l'on commence à s'attarder sur le blé, l'USDA s'attend à une hausse des stocks de fin de campagne entre 2023-2024 et 2024-2025 aux États-Unis, qui passeraient de 17,9 Mt à 20,93 Mt. L'annonce de ces chiffres a fait pression sur les cours à Chicago, et par ricochet sur Euronext lors de la séance du 15 février. Le prix sur l'échéance mai du contrat à terme européen est passé en dessous de la barre psychologique des 200 €/t. Aujourd'hui 16 février, la baisse se poursuivait : l'échéance mai 2024 sur Euronext affichait 199 €/t à 12h27, contre 199,75 €/t la veille. Mais il faut prendre du recul quant à ces prévisions: la récolte aux États-Unis peut apporter son lot de surprises d'ici à l'été 2024, et bouleverser ces projections. La dynamique des exportations sont également à surveiller, pouvant alléger ou alourdir les bilans.
10 Mt environ de stocks supplémentaires de maïs aux États-Unis annuellement
En maïs, l'USDA table sur des stocks aux États-Unis à plus de 64 Mt en 2024-2025, contre 55 Mt environ en 2023-2024. Si la surface nationale est attendue en baisse entre 2023 et 2024, en raison de prix mondiaux pour le moment favorables au soja, elle atteindrait tout de même 91 millions d'acres (Ma), contre 94,6 Ma l'an passé. Mais ce scénario de remontée massive des stocks est basé sur des hypothèses optimistes. En effet, les rendements locaux remonteraient en 2024 à 181 boisseaux par acre (bu/a), contre 177,3 bu/a en 2023, compensant ainsi l'effritement des surfaces. Or, ce 181 bu/a constituerait un record. Par conséquent, il faut attendre de voir comment la météo va évoluer lors du printemps et de l'été 2024 aux États-Unis. Cela pourrait évidemment affecter les prévisions de stocks de fin de campagne 2024-2025. Tout comme la dynamique des exportations nationales, qui pourraient accroître les disponibilités ou au contraire les réduire.
Cela n'a pas empêché les prix sur Euronext de la graine jaune de décrocher, à 172,25 €/t à 12h27 le 16 février sur l'échéance juin 2024, contre 173,75 €/t en clôture le 15 février, et 175,75 €/t le 14 février.
En soja, comme pour le maïs et le blé, il s'agit de prendre les chiffres 2024-2025 avec prudence. Les réserves de fin de campagne 2024-2025 aux États-Unis sont espérées à 11,83 Mt, contre 8,57 Mt fin 2023-2024. Ces prévisions ont été élaborées sur l'hypothèse d'une hausse des assolements et surtout de rendements records notamment. En effet, le ratio de prix soja/maïs, pour le moment en faveur de l'oléagineux, inciterait les agriculteurs nationaux à en semer davantage. Les assolements aux États-Unis atteindraient 87,5 Ma en 2024, en hausse de 3,9 Ma par rapport à 2023. Les rendements atteindraient 52 bu/a, ce qui constituerait un point haut. Par conséquent, les chiffres sur les stocks et les rendements pourraient varier significativement en fonction de la météo courant mars-septembre 2024. Sans oublier le rythme des exportations états-uniennes, pour le moment réduit à cause de la concurrence brésilienne. Ce qui est susceptible d'alourdir ou de tendre les bilans locaux.