Tour de plaine maïs/tournesol
Des rendements français 2017 à 95-100 q/ha en maïs ?
Les opérateurs contactés et Arvalis s’attendent à une bonne récolte de maïs français pour 2017. En tournesol, les premières coupes sont satisfaisantes.
Oublié le cataclysme de 2016, place à 2017 ! S’il est bien entendu encore tôt pour faire des bilans définitifs, la coupe de maïs grains en France n’ayant pas encore commencé, les avis qui remontent du terrain sont assez unanimes : les rendements devraient être bons, voire très bons, en 2017, si aucune catastrophe météo ne survient durant septembre-octobre. « Dans l’ensemble, la campagne s’est bien déroulée, avec des semis précoces au mois d’avril. Ensuite, les pluies sont tombées à point nommé lors de la floraison, du remplissage des grains… », explique Gilles Espagnol, responsable national Filière maïs chez Arvalis. « Les rendements nationaux 2017 pourraient atteindre 95-100 q/ha [92,6 q/ha selon Agreste en août]. On s’attend à de très bons résultats en Alsace, en Aquitaine et en Occitanie. La région Rhône-Alpes devrait décevoir, à cause de la sécheresse […] Il n’y a pas d’alerte à la mycotoxine pour le moment », précise l’expert. Un bémol à ce positivisme : les prix actuellement déprimés, qui affectent la rentabilité de la culture, tempère Gilles Espagnol.
100 à 110 q/ha chez Vivadour ?
Grégory Moulis, responsable Service céréales chez Vivadour (Sud-Ouest), confirme que les cultures de maïs évoluent dans de bonnes conditions dans son secteur. « La collecte, qui commence mi-septembre au nord du Gers en maïs grains, s’annonce 10 % supérieurs à la moyenne des cinq ans dans les parcelles irriguées, soit 110 q/ha. En maïs précoce non-irrigué, on projette 20-25 % de rendement au-dessus de la moyenne, soit 100 q/ha ». Le spécialiste juge pour le moment les parcelles relativement saines. Il ajoute que le risque de mycotoxine sur le maïs précoce a été bien couvert.
Philippe Vincent, directeur céréales chez Agrial (Normandie), attend des rendements d’un assez bon niveau. « Les agriculteurs font de très bons ensilages, mais reste à voir quelle part sera dédiée au maïs grain dans cette région d‘élevage ». Selon lui, les surfaces ont baissé en maïs par rapport à 2016, mais la coopérative pourrait récolter 170 000 à 190 000 t (200 000 t en 2015).
Antoine Grasser, directeur des Mises en marché chez Acolyance (Marne), espère lui aussi une belle année en maïs par rapport à 2016. « Nous nous attendons à un rendement correct dans la Marne et l’Aisne, à 8-9 t/ha, soit dans le haut de la moyenne. » Il ajoute que « les agriculteurs qui font de l’ensilage pour l’élevage ont rempli leurs silos, et comme les maïs sont très beaux, ils transfèrent des surfaces vers le maïs grain ».
En tournesol, le rendement 2017 s’annonce bon également. « Les premiers retours dans l’Ouest et le Sud sont positifs », signale Ahmed Ben Hassine, président de Comsolea. Ce dernier estime la coupe pour le moment achevée à 10-15 % en moyenne dans ces secteurs. « Il y a une certaine hétérogénéité, mais, globalement, les conditions ont été idéales : il a plu suffisamment avant la floraison de juillet et fait suffisamment chaud après », ajoute ce dernier. Pour le moment, des rendements à 28-33 q/ha sont rapportés. Ce que confirme Mathieu Godet, responsable de la zone Centre-Ouest (Poitou-Charentes, Sud-Centre, Vendée…) chez Terres Inovia. « Nous avons des rendements à 25-35 q/ha selon les situations […] On pourrait facilement dépasser les chiffres d’Agreste de début août (1,251 Mt). »
« Ce sera mieux que d’habitude, ajoute Jean Raimbault, responsable de la zone Sud-Ouest chez Terres Inovia. Nous avons d’habitude 22-23 q/ha. Nous devrions avoir 24-25 q/ha [...] La collecte est faite à 20-30 % chez nous, et on se rend compte d’une certaine hétérogénéité. »
Tendance de fond baissière en tournesol
Selon Ahmed Ben Hassine, les prix de la graine de tournesol, actuellement autour de 330 €/t (récolte 2017), pourraient tomber au seuil psychologique des 300 €/t dans les semaines à venir. « La récolte en France s’amorce bien. En mer Noire, ça semble positif pour le moment. » Le spécialiste tempère toutefois ses propos, en rappelant que les récentes pluies ont ralenti la coupe en France, et que les cours de l’huile ont bien rebondi depuis quelques mois (785 $/t début juin, 805 $/t début septembre sur Rotterdam). La collecte n’en est qu’à son début, beaucoup de choses peuvent encore se passer.