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Commerce international
Inflation alimentaire - Les demandes en blé meunier et en pain progresseraient dans certains pays

Des opérateurs d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient du marché du blé tendre se sont exprimés lors du Global Grain à Genève le 15 novembre (évènement se déroulant du 15 au 17 novembre).

© pixel1-Pixabay

L’inflation des produits alimentaires engendre dans certains pays, notamment d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, un report de la demande des populations sur des biens à base de blé meunier, dont le pain, selon des intervenants s’exprimant lors du Global Grain à Genève le 15 novembre (évènement se déroulant du 15 au 17 novembre). C’est par exemple le cas du Liban. « Nous observons une hausse de la demande en pain, dynamisant l’activité des moulins locaux, produit meilleur marché que les fruits, les légumes etc. », a déclaré Bachar Said Boubess, président directeur général des Moulins Modernes du Liban. Il précise que les Libanais sont des consommateurs moins férus de pain que d’autres pays, notamment la Turquie, l’Egypte ou encore le Maroc.

 

 

La situation économique dramatique du Liban a d’ailleurs requis l’intervention de la Banque Centrale Libanaise et de la Banque Mondiale, qui accordent des taux de change dollar/livre libanaise avantageux aux moulins nationaux important du blé tendre destiné à la fabrication de pain, remémore Bachar Said Boubess.

La demande en pain et par ricochet de blé de la part des meuniers s’avérerait également dynamique aux Emirats Arabes Unis, d’après Evgeniya Dudinova, directrice des achats d’Agthia Commodités, société regroupant de multiples activités, incluant la meunerie et le trading de grains : « nous observons une hausse de la demande en blé meunier de la part de nos moulins, qui tournent à plein régime ».

 

 

Une étude de la Rabobank présentée lors du Global Grain, croisant ses propres données avec celles de l’USDA, semble confirmer ces témoignages. La demande des pays du Moyen-Orient en blé - alimentation humaine grimperait de 826 000 t entre 2021/2022 et 2022/2023, et celle d’Afrique du Nord de 600 000 t sur la même période.

Mais les situations divergent selon les pays. En Tunisie, où les autorités locales interviennent massivement pour empêcher toute hausse nationale des prix du pain, « on ne constate pas vraiment de changement d’habitudes, la population étant déjà une importante consommatrice de pain », relève Medhi Zerzeri, membre du conseil d’administration des Grands Moulins de Tunis. En revanche, la hausse des prix du blé a obligé le gouvernement, les moulins et les boulangers à rationaliser leurs activités. « Les boulangers ont réduit le poids des pains, ainsi que la fenêtre de distribution journalière », prend-il pour exemple.

Un marché tunisien libéralisé ?

Medhi Zerzeri rapporte que la filière meunerie nationale souffre d’un problème structurel : les moulins, jugés trop nombreux, tournent en moyenne à 30% de leurs capacités actuellement. Certains d’entre eux sont menacés de disparition. « Le gouvernement pourrait également réduire ses interventions, et s’orienter vers davantage de libéralisation, au vu des importantes dépenses publiques qu’une telle politique engendre ». Jusqu’à ne plus voir d’appels d’offres de l’Office Tunisien des céréales dans les années à venir ? « Peut-être », répond-il.

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