Filière Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie
[Coronavirus Covid-19] Les boulangeries artisanales en sursis
Avec une baisse d’activité moyenne comprise entre 40 et 60 %, les boulangers artisanaux peinent à maintenir leur activité dans un contexte de désertion des consommateurs
Avec une baisse d’activité moyenne comprise entre 40 et 60 %, les boulangers artisanaux peinent à maintenir leur activité dans un contexte de désertion des consommateurs
Des pertes de chiffre d’affaires dépassant parfois largement 50 %, c’est ce que rapporte le secteur de la boulangerie artisanale, depuis le début du confinement annoncé par les autorités françaises. Certes les premiers jours ont vu un regain d’activité chez les artisans, confirmé également par l’ANMF (meunerie française), mais il s’est rapidement estompé. « Dès le troisième jour, la fréquentation a commencé à chuter chez les artisans. Nous entendons des baisses de chiffre d’affaires allant de 20 à 80 %, pour une moyenne comprise entre 40 % et 60 %. Ce sont surtout les achats de produits de type viennoiserie-pâtisserie et snaking qui ont très lourdement chuté avec le confinement, qui limite les achats jugés futiles et ceux du repas de midi », détaille Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française (CNBPF).
Côté meunerie, une baisse d’activité est aussi rapportée par apport à la première semaine de confinement (lire la Une de La Dépêche-Le Petit Meunier du 20 mars). Redoutée, la baisse de la demande est intervenue très sèchement, peu après le pic. « À partir de la deuxième semaine, l’activité a été beaucoup moins soutenue », confirme Lionel Deloingce, président de Moulin Paul Dupuis. Le meunier déclare avoir perdu environ 30 % d’activité. Le marché est maintenant très segmenté, avec des situations très différentes selon l’emplacement géographique et les stratégies commerciales des boulangeries. À Paris, certaines boutiques sont quasiment à l’arrêt, voire fermée pour celles travaillant dans les quartiers de bureaux. En province, et notamment dans les villages, les artisans semblent mieux tenir le coup.
Tout n’est pas perdu pour la boulangerie artisanale, à condition de gérer au mieux ce temps de confinement. « Les banques acceptent des reports de prêts et l’état a prévu des aides. Il faut gagner du temps », estime Dominique Anract. « Mais il y aura de la casse, de nombreuses boulangeries ne tiendront pas le choc », regrette Lionel Deloingce.