Bilans céréaliers FranceAgriMer
[Covid-19] Nouvelle révision à la hausse des exportations hexagonales de blé tendre sur pays tiers, selon FranceAgriMer
FranceAgriMer estime que les expéditions françaises de blé tendre hors-UE atteindraient 13,3 Mt en mai sur 2019/2020, contre 13,2 Mt en avril. Les stocks de fin de campagne sont en hausse néanmoins, face à une consommation intérieure en recul.
FranceAgriMer estime que les expéditions françaises de blé tendre hors-UE atteindraient 13,3 Mt en mai sur 2019/2020, contre 13,2 Mt en avril. Les stocks de fin de campagne sont en hausse néanmoins, face à une consommation intérieure en recul.
Les exportations françaises de blé tendre sur pays tiers maintiennent leur dynamisme sur la campagne 2019/2020. D’après FranceAgriMer (Fam), elles atteindraient 13,3 Mt – un record rappelons-le – selon ses prévisions du mois de mai, contre 13,2 Mt en avril. Ceci s’explique notamment par l’optimisme des opérateurs concernant « la prolongation de la suppression des droits de douanes par le Maroc sur les importations de blé tendre », a expliqué Marion Duval, adjointe au chef de l’unité Grains et Sucre de l’organisme public, lors d’une conférence de presse virtuelle suivant le conseil spécialisé Grandes cultures-marchés céréaliers le 13 mai.
Quelque 11,67 Mt de blé tendre expédiées entre le 1er juillet 2019 et le 11 mai 2020 !
Selon les données de Reuters rapportées par Fam, les expéditions hexagonales de blé tendre hors UE entre le 1er juillet 2019 et le 11 mai 2020 atteignent 11,67 Mt, et 9,222 Mt jusqu’à fin mars 2020, contre 7,162 Mt entre le 1er juillet 2018 et fin mars 2019, confirmant leur très bon rythme. Si les chargements sur l’Algérie ont un peu de retard par rapport à l’an dernier (4,16 Mt sur juillet 2019-mars 2020, en repli de 8 % par rapport à l’an dernier sur la même période, et 4,817 Mt jusqu’au 11 mai), ceux vers le Maroc sont en hausse de 65 % sur juillet 2019-mars 2020, à 1,378 Mt (1,749 Mt au 11 mai). La destination chinoise reste très prisée, avec une hausse de 638 % des volumes expédiés entre les neuf premiers mois de l’ancienne et de la présente campagne, à 0,964 Mt, et 1,294 Mt au 11 mai.
Taux de fret au plus bas au départ de la France
Autre motif d’optimisme pour l’origine française, « le taux de fret au départ de la France vers l’Egypte est presque au même niveau que celui depuis la Russie vers l’Egypte : 7 $/t concernant le trajet France-Egypte et 8 $/t concernant le trajet Russie-Egypte », détaille Marc Zribi, chef de l’unité Grains et Sucre de Fam. Et ce, alors que la Russie a rempli son objectif d’exportation sur la présente campagne dès la fin avril et que l’Ukraine est en passe de l'atteindre.
Toutefois, les exportations nationales 2019/2020 vers l’UE régressent légèrement (de 7,738 Mt à 7,608 entre avril et mai), compte tenu « de la faiblesse de la compétitivité du blé tendre face à d’autres céréales (maïs surtout) en formulation », pointe Marion Duval. La consommation des fabricants d’aliments pour animaux français est également revue à la baisse sur la même période, passant de 5,1 Mt à 5 Mt. Pour ces raisons, les stocks hexagonaux de fin de campagne sont attendus à 2,864 Mt, contre 2,610 Mt précédemment.
Signalons que la consommation de la meunerie française (regroupant les postes panification, biscotterie, biscuiterie et pâtisserie industrielle) a été maintenue à 3,730 Mt entre avril et mai. « Nous n’avons pas encore de données suffisantes pour évaluer les effets du Covid-19 sur l’activité meunière nationale. Nous avons constaté une forte hausse de la demande au début du confinement, qui a ensuite dégringolé », justifie Marion Duval.
Tensions Chine/Australie : la France gagnante sur le marché de l’orge ?
En orges, les exportations françaises sur pays tiers en 2019/2020 sont revus en légère hausse d’un mois sur l’autre de 50 000 t, à 3,650 Mt. « Le regain de tensions commerciales entre la Chine et l’Australie pourrait redonner des opportunités à la France », soutient Marc Zribi. Celles sur l’UE augmenteraient du même ordre, à 3,778 Mt, compte tenu de « l’attractivité en formulation aux yeux des consommateurs nord-UE », argue Marion Duval. La consommation des fabricants d’aliments pour animaux français est maintenue à 1,4 Mt. Toutefois, les exportations de malt, calculées en équivalent grains, régressent de 30 000 t entre avril et mai, à 1,370 Mt. Les réserves de fin de la présente campagne reculent de 30 000 t environ d’un mois sur l’autre, à 1,85 Mt. Fam rappelle que le CIC (Conseil internationale des céréales) estime la baisse du commerce mondial de malt de 3 % d’une campagne sur l’autre, liée à l’épisode de Covid-19.
En maïs, la consommation des fabricants d’aliments pour animaux est attendue à 2,7 Mt, en hausse de 50 000 t par rapport à avril, compte tenu de la bonne compétitivité de la graine pour la nutrition animale française. Les exportations sur l’UE sont revues en hausse d’un peu plus de 100 000 t, à 3,28 Mt, les fabricants d’aliments pour animaux du nord-UE jugeant le produit compétitif. Les stocks hexagonaux de fin de campagne 2019/2020 régressent de 200 000 t entre avril et mai, à 2,2 Mt.
Nouvelle méthodologie concernant l’évaluation des stocks nationaux de blé dur français
Du côté du blé dur, une nouvelle méthodologie a été employée par Fam afin d’établir des disponibilités et des stocks nationaux de fin de campagne plus conformes à la réalité. « Nous prenons la moyenne olympique des ajustements, c’est-à-dire une moyenne établie sur les cinq dernières années, en enlevant les plus hauts et plus faibles scores, que nous ajoutons aux disponibilités de fin de campagne », détaille Marion Duval. Selon ces calculs, les réserves hexagonales de blé dur de fin de campagne 2019/2020 s’établiraient à 0,215 Mt, contre 0,364 Mt en 2018/2019. Les exportations sont revues en hausse de respectivement 50 000 t et 10 000 t sur l’UE et les pays tiers, à 1,05 Mt et 0,27 Mt, compte tenu de la forte demande internationale.
Fam évalue la hausse de la consommation de pâtes dans le monde de 5 % entre 2018/2019 et 2019/2020, avec pour principal exportateur mondial la Turquie, et comme principal importateur les Etats-Unis. L’épisode de Covid-19 a notamment déclenché des importations plus importantes des pays africains, du Japon, de la Chine et de l’Arabie saoudite, dont ont profité l’UE et la Turquie.