COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Prix du colza en baisse mais renchérissement du soja
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 11 et le 18 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 11 et le 18 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix des principaux contrats à terme sur le colza sur Euronext et sur les marchés physiques ont perdu un peu de terrain cette semaine, notamment en raison d’un vif décrochage des cours de son homologue le canola coté à Winnipeg : cette semaine, ce dernier a atteint un plus bas niveau sur l’échéance novembre 2024, au plus bas depuis quatre ans.
La récolte canadienne pèse sur le marché et l’action antidumping ouverte par la Chine dans ce domaine a créé un mouvement de panique sur les marchés. Le recul du pétrole après l’alerte due à la tempête Francine sur le sud des États-Unis a aussi joué un rôle baissier. Le colza a cependant su rebondir en fin de semaine. Les semis d’hiver démarrent lentement en Ukraine et ceux réalisés en France ont du mal à pousser correctement dans certaines régions.
Le soja a plutôt progressé cette semaine. La demande mondiale est forte. La bonne récolte et les bons rendements envisagés aux États-Unis correspondent aux besoins du marché actuellement mais les opérateurs s’interrogent sur les futures campagnes au Brésil et en Argentine, où la météorologie n’incite pas à l’optimisme.
L’huile de palme cotée en Malaisie a rebondi très fortement, enregistrant ses plus forts gains journaliers depuis fin juillet, sur fond de forte dégradation des conditions météorologiques dans le nord du pays. On enregistre aussi une forte hausse des huiles chinoises.
En tournesol, les prix ont eu tendance à reculer un peu sur la période considérée. Certains observateurs expliquent que la tendance pourrait être haussière sur les marchés mondiaux : les transformateurs sont tous à la recherche de graines à écraser face à une baisse probable de la production russe et un recul assez important de l’offre ukrainienne.
Thierry Michel
Protéagineux
Tendance baissière
Les cotations du pois fourrager sur le marché physique français sont très difficiles à évaluer, justifiant la large fourchette de prix affichée. La tendance de fond serait toutefois plutôt baissière. Des valeurs sous les 300 €/t sont évoquées. Certes, l’offre est très réduite, mais la demande l’est encore plus. En féveroles, les cours se font également rares, face au manque de liquidité des marchés. « La production de pois protéagineux, purs ou mélangés, serait en recul de 29 % sur un an en 2024, passant sous le seuil des 0,5 Mt. Les pluies continues et les maladies ont impacté des parcelles entières non récoltées, réduisant le rendement global à 28,9 q/ha, proche du niveau bas de 2016 (28,6 q/ha) », indique la conjoncture mensuelle d'Agreste dédiée aux grandes cultures. Dans le détail, la production de pois protéagineux purs en 2024 s’élève à 336 000 t (-30,7 % d’une année sur l’autre) et celle en mélange pois-céréales à 134 000 t (-25 %).
Tourteaux
Renchérissement
Les prix des tourteaux de soja sur le marché physique français ont progressé entre le 11 et le 18 septembre, en raison d’une hausse des primes à l’origine et du renchérissement de la graine et du tourteau de soja sur le CBOT. La prime en tourteau de soja non OGM a grimpé, d’une semaine sur l’autre, pour atteindre + 200 €/t sur septembre et octobre, + 205 €/t sur novembre et + 207 €/t sur décembre. En tourteau de colza et de tournesol, les cotations ont également suivi une tendance haussière. Le marché est assez calme, nombre d’intervenants participants au Space, le salon international de l’élevage, à Rennes.
Issues de meunerie
Hausse des prix du son breton
Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France n’ont pas évolué entre le 10 et le 17 septembre. Le marché se cherche, en cette année de mauvaises récoltes céréalières, en volume comme en qualité, avec des blés à faible poids spécifique.
En Bretagne, les prix du son fin farine ont progressé de 7 €/t entre le 11 et le 18 septembre, l’offre étant limitée face à une demande présente. En départ Isère, les prix du son sont nominalement reconduits d’une semaine sur l’autre, faute de nouvelle affaire traitée.
Coproduits de l’amidonnerie
Évolution contrastée des prix
Les prix des drêches de blé ont reculé de 5 €/t pour passer sous la barre des 200 €/t sur Lestrem au 18 septembre. Ils suivent la baisse tarifaire du blé tendre sur la semaine. Les prix de la drêche de maïs ont quant à eux progressé de manière un peu moins marquée (+2 €/t à +3 €/t), du fait de la hausse des valeurs des tourteaux.
Les cotations du corn gluten feed à Lestrem n'ont pas évolué entre le 11 et le 18 septembre, à 223 €/t. Le marché reste très calme.
Coproduits laitiers
Statu quo
Les prix de la poudre de lait et de la poudre de lactosérum à destination de l'alimentation animale sur le marché physique français ont été nominalement reconduits sur la semaine du 12 au 19 septembre, faute de nouvelle affaire traitée en disponible. Aux Pays-Bas, le marché est en revanche très animé sur le court et le long terme.
Farine de poisson
Renchérissement de l’origine scandinave
En farine de poisson, les prix sur le marché physique français ont enregistré une forte baisse entre le 11 et le 18 septembre, en raison de bonnes disponibilités prévues pour les semaines à venir.
Produits déshydratés
Chute du prix en luzerne
Le prix de la pulpe de betterave déshydratée en départ Marne est nominalement reconduite entre le 11 et le 18 septembre, sur un marché calme. Les vendeurs ne veulent pas abaisser leur prix et les acheteurs les augmenter. Les usines de déshydratation démarrent progressivement leur activité.
En luzerne déshydratée, les prix ont perdu 30 €/t entre le 11 et le 18 septembre sur le marché physique français.
Pailles et fourrages
La paille manque, les prix montent
Les prix des pailles et fourrages sur le marché physique français n'ont pas évolué entre le 11 et le 18 septembre, le marché demaurant calme. En foin de Crau, la troisième coupe est en cours dans le sud-est de l'Hexagone.
Thierry Michel et Karine Floquet
À surveiller
Soja
- Avancée de la récolte aux États-Unis, attention aux précipitations à venir.
- Dynamique des exportations états-uniennes.
- Perspectives de semis au Brésil en Argentine.
- État des cultures et avancée des moissons dans l’Hexagone.
Colza
- Niveau des surfaces semées en France et en Ukraine.
- Nouvelles prévisions de production au Canada et en Australie.
- Niveau des prix au départ du Canada et de l’Australie.
- Dynamique des importations de l’UE.
Tournesol
- Avancée des récoltes hexagonales.
- Dynamique des exportations depuis les pays de l’Europe de l’Est.
- Prix au départ de l’Ukraine.
- Niveau des valeurs de l’huile de palme à Kuala Lumpur.
Kévin Cler