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Coopérative agricole
Chiffre d’affaires en légère hausse pour Arterris en 2019/2020

Après un exercice 2019/2020 sous le signe de la Covid-19, Arterris mise sur les diversifications, la qualité et des nouveaux marchés.

Mie’Nutie, une baguette 100 % blé dur occitan lancée par Arterris en 2020.
© Arterris

Pour son exercice 2019/2020 clos au 30 juin 2020, le groupe coopératif Arterris a publié un chiffre d’affaires de 1 013 M€ (contre 998,4 M€ l’an passé). Le résultat net part du groupe s’élève à 3,167 M€ (contre -6,462 M€ en 2018/2019). C’est ce qui ressort des annonces faites le 14 décembre 2020 par vidéo interposée. L’assemblée générale d'Arterris aura lieu le 20 janvier 2021.

Fort de ses 1 297 salariés, l e pôle agricole a réalisé un chiffre d’affaires de 630 M€. Les métiers du grain pèsent pour 258 M€ de chiffre d’affaires, avec une collecte de 978 000 t (dont 30 % de blé tendre, 27 % de blé dur, 12 % de maïs ou encore 10 % de tournesol).

Dans le rapport annuel, Daniel Gerber, président de la commission Collecte et Marchés, note que « les rendements record de la collecte d’été ont été compensés par une collecte d’automne décevante. Au final, le volume total n’atteint que 87 % de celle de 2017/18, année de référence. En termes de qualité, les récoltes ont globalement été bonnes ».

Arterris a bien sûr subi la crise de la Covid-19 et de ses conséquences (confinements, achats alimentaires…). Du coup, le ralentissement de la production industrielle et l’arrêt de la restauration hors foyer ont entraîné une forte baisse du prix des matières premières, selon le groupe coopératif. Dans ce contexte, le blé dur a fait « exception grâce au soutien permis par la forte consommation des ménages en pâtes et semoules ».

Par ailleurs, les productions en grande culture s’orientent « de plus en plus vers le développement de filières et la production sous cahiers des charges/chartes de production. Ce phénomène s’accélère d’ailleurs suite à la crise sanitaire. Les deux grands axes de développement sont la réduction de résidus de produits phytosanitaires et la diminution des émissions de gaz à effet de serre ».

Collecte plombée par la météo mais le bio se porte bien

Le rapport précise aussi que la collecte a été plombée par les intempéries. « Les semis des cultures d’hiver sur notre territoire se sont faits dans de très mauvaises conditions en raison d‘une pluviométrie excessive. En conséquence, la sole d’hiver a diminué de 8 %. Ce recul est compensé par une hausse des surfaces des cultures de printemps. Mais cette substitution se fait par des espèces dont le rendement est inférieur et nous attendons une baisse significative de 8 % du volume prévisionnel de collecte pour la récolte 2020/2021 par rapport à 2019/2020 », écrit Daniel Gerber dans le rapport annuel.

A noter également que cet exercice aura vu le bio gagner du terrain.  « Le rythme des conversions en agriculture biologique dans le sud-ouest du territoire reste soutenu avec un gain annuel d’environ 3 000 ha pour le groupe », précise le rapport. Au final, la collecte bio s’élève à 21 300 t, dont 7 800 t en blé tendre, 2 300 t en orge, 1 800 t en tournesol, 1 300 t en blé dur, 800 t en maïs ou encore 100 t en sorgho.

Les semences perturbées par les aléas climatiques

Le secteur Semences et Légumes secs affiche un chiffre d’affaires de 98 M€ sur 19 700 ha de cultures. Si le maïs semences a souffert de la chaleur, pénalisant la fécondation, les productions de semences hybrides en bio (maïs et tournesol) ont réalisé « une percée » sur l’exercice. Le sorgho se porte plutôt bien. Côté semences autogames en céréales à paille, les volumes ont progressé de 5 % mais, en raison de semis qui n’ont pas pu se faire dans les délais requis, Arterris a enregistré un taux de retour de 20 % en intra-groupe.

Du côté des pois chiches, les ventes ont perdu 0,8 M€ de chiffre d’affaires. « En cause : des prix moins bien valorisés auprès des industriels de l’agroalimentaire entraînant une baisse de l’assolement de cette production auprès des producteurs. Cette diminution de surface a pour conséquence directe la réduction de la consommation des semences », écrit Benoît Dal, responsable du secteur Semences. La crise sanitaire et la fermeture administrative des restaurants a également fait baisser les volumes commercialisés de haricots et de lentilles, de 20 %. « À l’avenir, le label IGP en cours de finalisation devrait nous permettre de trouver de nouveaux débouchés commerciaux auprès de conserveurs régionaux », selon Benoît Dal.

La branche Alimentation animale a connu une « bonne dynamique » sur l’exercice 2019/2020, avec un chiffre d’affaires de 44,7 M€ et des volumes commercialisés s’élevant à 132 000 t. A noter une innovation sur ce segment : l’installation, sur les cellules d’aliments du bétail, de capteurs (fabriqués par la jeune entreprise toulousaine Nanolike) donnant en temps réel le niveau des stocks et qui permettent de déclencher une alerte pour un réapprovisionnement en moins de 72 h.

Qualité et développement de nouveaux marchés en meunerie

Le pôle agroalimentaire a réalisé un chiffre d’affaires de 331 M€, grâce à ses 666 salariés. L'activité Meunerie représente 26,3 M€ de chiffre d’affaires, 63 500 t de farine commercialisée et 600 t de blé écrasé par jour. Bien sûr, l’arrêt de la restauration hors foyer pendant les confinements a entraîné une baisse de la consommation de pain.

Arterris rappelle qu’elle travaille « avec des blés durs et tendres cultivés exclusivement en région Occitanie par les agriculteurs de la coopérative », afin de pouvoir proposer aux industriels et aux consommateurs « une filière vertueuse blé-farine-pain » de type CRC (culture raisonnée contrôlée). Elle a également mis en place une action d’accompagnement HVE (haute valeur environnementale) pour ses grandes cultures.

La coopérative se lance aussi sur trois nouveaux marchés. D’abord, celui du levain CRC, où elle devient fabricant « de levain inactivé de blé dur d’origine naturelle », produit à partir des farines CRC régionales ; ensuite, celui des petits conditionnements pour la farine dont l’organisation de la commercialisation est en cours (« avec la pénurie des paquets de farine d’1 kg dans les rayons des magasins, nous avons reçu des demandes de petits conditionnements et nous avons donc proposer à la vente des sacs de 10 kg », précise le rapport annuel) ; enfin, celui des coproduits des blés tendres CRC (son, remoulage, germes de blé) qui sont désormais valorisés en alimentation humaine pour la fabrication du pain complet (« De quoi améliorer notre rentabilité et répondre aux attentes des industriels »).

Le pôle Distribution, avec 252 salariés, a engrangé un chiffre d’affaires de 53 M€. Pendant l’exercice 2019/2020, on notera le lancement de la marque « De Vous à Nous », qui commercialise des productions des adhérents de la coopérative : pâtes issues des blés durs de la région tout comme les lentilles ; l’arrivée sur le marché de « Mie’Nutie », une baguette 100 % blé dur occitan ou encore le lancement en septembre d’une bière baptisée Espigal (100 % orge origine Lauragais, Tarn, Ariège et Tarn-et-Garonne et brassée par la Malterie Occitane, filiale d’Arterris).

Lire aussi : "De Vous à Nous"

Dernière activité née, la création de la société Vegedry, en partenariat avec le groupe Ciacam (leader français de la vente de légumes secs), pour commercialiser, probablement en juin 2021, des farines de légumineuses qui permettront à Arterris de se placer sur le marché des légumineuses et des protéines végétales. Parallèlement, la coopérative développe sa marque Terra Occitana, qui propose une gamme variée de légumes secs (haricots de Castelnaudary, haricots rouges, pois chiche, lentilles vertes, blondes ou corail), cultivés de la plaine lauragaise jusqu’aux pieds des Pyrénées. « Cette marque existe depuis 2009 mais nous sommes en train de la retravailler et d’en assurer la relance localement en grande distribution », précise Leïla Veillon, directrice Marketing d'Arterris.

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