Céréales et oléoprotéagineux bio : un marché engorgé peu actif
Fin février, le marché des grandes cultures bio tourne au ralenti, avec peu d’affaires, autant vers les débouchés intérieurs qu’à l’export.
Fin février, le marché des grandes cultures bio tourne au ralenti, avec peu d’affaires, autant vers les débouchés intérieurs qu’à l’export.
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Les exécutions des contrats prennent du retard, malgré des frémissements de reprise de la consommation enregistrés par les transformateurs et les distributeurs en France. Si Biofach, le salon mondial de l’alimentation et de l’agriculture à Nuremberg en Allemagne, tenu mi-février, confirme l’intérêt de l’Allemagne et du Benelux pour les origines France, les prix en face sont encore revus à la baisse, proposés en « rendu » sans majoration. La reprise du marché bio allemand, affichant un chiffre d’affaires total de 16,1 milliards d’euros en 2023, ainsi que celui de l’Autriche ou de la Suisse sont néanmoins des signaux positifs pour le secteur bio. Cependant, la dégradation des prix du blé tendre conventionnel provoque un attentisme des acheteurs européens quant à leurs réapprovisionnements, et leurs prises de position, incluant la bio dans la spirale baissière. Une tendance accentuée par des origines de l’Est, polonaise et ukrainienne, très compétitives.
Des prix rémunérateurs difficiles à négocier pour la récolte 2024
Dans ce contexte, les derniers bilans de FranceAgriMer parus début février confirment une fin de campagne 2023-2024 en bio très lourde en céréales, avec des stocks finaux des quatre principales espèces en hausse de 15 %. L’engorgement du marché reste élevé, suscitant des inquiétudes sur sa capacité à négocier des prix rémunérateurs pour les producteurs sur la prochaine campagne, même si le niveau d’implantation et la part des déconversions restent inconnus. Malgré des déclassements en conventionnel en hausse de 250 % en blé tendre, pour atteindre 67 000 tonnes, les volumes bio restent excédentaires, avec un stock final de plusieurs mois. En blé tendre cependant, sur une collecte totale de 425 000 tonnes (identique à la campagne précédente), les utilisations enregistrent, en meunerie, une baisse contenue à 4 % et, en alimentation animale, un statu quo par rapport à l’an passé. Des signes de reprise du marché se font sentir, stimulée par la campagne nationale BioRéflexe déployée en crescendo sur toute la France.
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