Céréales et oléoprotéagineux bio - Des prix orientés à la baisse, avec des exceptions
Les affaires sur le marché bio français s'effectuent au compte-goutte, en ce début de printemps.
Les affaires sur le marché bio français s'effectuent au compte-goutte, en ce début de printemps.
En cette fin mars, le marché bio est caractérisé par un réapprovisionnement au coup par coup, selon les espèces, aussi bien en France que chez nos voisins acheteurs, l’Allemagne, le Benelux et la Grande-Bretagne notamment. Et ce, d’autant plus que la quasi-totalité des couvertures sont déjà réalisées, dont une grande partie par contrats, et que la soudure avec la nouvelle campagne n’inquiète pas pour l’instant les opérateurs.
Déconversions et baisse des conversions en 2022
Malgré le bruit de fond, les déconversions en 2022 sont minimes : selon l’Agence Bio, le solde entre les entrées et les sorties en bio reste positif avec plus de 5 200 nouveaux contre 3 380 départs. Si les conversions ont été freinées, perdant 5 points et passant de 14 % à 9 %, les arrêts de bio n’ont que peu augmenté, passant du 4,7 % à 5,8 %, dont la majorité concernent des départs en retraite. Les déconversions concernent surtout les élevages de porcs, filière encore fragile, aux coûts de productions élevés. À moins d’aléas climatiques exceptionnels, les volumes bio devraient être présents pour la collecte 2023. Si la consommation intérieure ralentit, la demande des autres marchés européens, déficitaires en matières premières bio, apporte un ballon d’oxygène à la filière française.
Certains produits font de la résistance
Dans le contexte de volatilité du conventionnel qui enregistre un fort recul de ses cours, la prime bio se maintient, bien qu’influencée par ce repli général.
Les prix bio sur le marché physique restent globalement orientés à la baisse, sauf pour certaines espèces dont les stocks se réduisent, comme l’orge de mouture par exemple, les protéagineux (pois et féveroles) dont les volumes sont faibles, ou le sarrasin bio français prisé mais de plus en plus difficile à produire en raison des normes de qualité exigeantes, notamment sur les traces de datura.
Le soja pour l'alimentation humaine est lui aussi soumis à des normes strictes, selon les débouchés et les cahiers des charges : sa fourchette de prix, plutôt stable, varie selon le taux de protéines (variant de 40 % à 45 %), voire un peu plus exceptionnellement selon le calibre, le taux d’impuretés, l’humidité, etc.