Cotidienne

Céréales - Des hausses timides en blé, des baisses timides en maïs

Les cours des principaux contrats à terme sur le blé ont légèrement progressé à Chicago le vendredi 9 août 2024, sur l’ensemble des échéances jusqu’à juillet 2025 et en particulier sur celles les plus rapprochées et les plus traitées. Phénomène un peu moins marqué sur Euronext, où les deux échéances les plus rapprochées et les plus traitées sont demeurées stables ; les suivantes, jusqu’en juillet 2025, ont timidement progressé. Les cours du maïs, tant outre-Atlantique qu’en Europe, ont cédé un tout petit peu de terrain sur l’ensemble des échéances. En France, les prix sur les marchés physiques sont demeurés stables en blé tendre, en blé dur et en orge fourragère alors qu’ils ont très légèrement reculé en maïs. 

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Si tous les opérateurs attendent désormais la publication du rapport Wasde de l’USDA sur l’offre et la demande agricoles mondiales ce lundi 12 août, ce sont les prévisions de production d’Agreste (service des statistiques du ministère de l’Agriculture en France) qui ont animé la séance de vendredi : la récolte hexagonale de blé est désormais vue à 26,3 Mt (surface récoltée en baisse + rendements très moyens à cause d’orages et de pluies au printemps et au mois de juillet), la plus faible depuis 40 ans (- 25 % comparé à l’an passé et – 24 % par rapport à la moyenne quinquennale). Du côté des orges, la production est abaissée à 10,4 Mt (- 15 % par rapport à l’an dernier, - 12 % par rapport à la moyenne sur cinq ans).

La confirmation d’un gros appel d’offres algérien (voir ci-dessous) a également animé le marché. Autres éléments de marché : prévisions à la baisse de la récolte de la République Tchèque, hausse de la production et des surfaces en Russie, les interrogations sur la météo aux États-Unis.

On notera également que la suspension d’importations de blé russe par la Turquie, qui doit durer jusqu’au 15 octobre, pourrait se prolonger au-delà selon certaines sources proches de ce dossier. Par ailleurs, pour certains observateurs du marché du blé, les prix bas atteints par les blés russes disponibles à l’exportation pourraient avoir atteint un plancher. Ce qui ne signifie pas pour autant une remontée des cours à court terme, loin de là : plusieurs analystes spécialisés ont fait observer que les stocks de blé russe sont importants, jusqu’à 20,3 Mt en juillet selon une estimation fournie par SovEcon (+ 21 % par rapport à la même période de l’an passé). Également dans l’actualité, la fin proche de la moisson en Ukraine (déjà 27,3 Mt de grains récoltés à ce jour) : en blé, la production s’élève à 20,935 Mt à ce jour selon UkrAgroConsult. Enfin, les taxes russes à l’exportation sont fixées à 257,3 roubles par tonne pour le blé pour la période du 14 au 20 août, soit un recul de 187,1 % (444,4 roubles du 7 au 13/08). À surveiller dans les prochains jours : les cours du blé indien car ils ont progressé assez significativement ces derniers jours et pourraient encore le faire dans ceux à venir. Cependant, certains vendeurs attendent que la hausse se poursuive, ce qui pourrait nuire à cette dynamique. Les acteurs du marché sont donc dans l’expectative, entre poursuite de la hausse et amorce d’une détente sur les cours. 

En orge, les prix d’achat des origines Ukraine sont en baisse, en raison d’une faible demande.

Les cours du maïs aux États-Unis ont évolué sur fond de ventes spéculatives et techniques : les conditions globales de culture US s’avèrent favorables dans l’ensemble des régions même si certaines zones commencent à enregistrer une petite baisse de l’humidité des sols. Pour la France, Agreste a également publié une première estimation pour la production de maïs grain : elle s’établit à 13,75 Mt (+ 9 % comparé à 2023 et + 5,6 % par rapport à la moyenne cinq ans). Côté Russie, les taxes à l’exportation pour le maïs sont fixées, pour la semaine du 14 au 20 août, à 344,5 roubles par tonne contre 0 précédemment.

Les cours du pétrole ont légèrement progressé vendredi, les investisseurs se montrant un peu soulagés par un indicateur économique meilleur qu'attendu aux États-Unis tandis que la prime de risque géopolitique reste en vigueur selon l’AFP.

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Fondamentaux :

• Brésil, maïs, exportations : 3,5 Mt de maïs en juillet 2024, soit – 16 % par rapport à juillet 2023 (source : service des douanes du pays) ;
• Tchéquie, blé, production : prévision à 4,6 Mt, soit - 40 000 t ;
• Russie, blé, production et exportations : prévisions respectivement à 83,8 Mt et 44,5 Mt contre 83,2 Mt et 44 Mt précédemment (source : Ikar). 

Commerce international : 

• Algérie, blé, achat : entre 600 000 et 700 000 t de blé meunier, origine inconnue, à un prix compris entre 250,50 et 252 $/t C&F ; chargement prévu entre septembre et octobre 2024 (source : OAIC) ;
• Corée du Sud, blé, achat : 68 000 t, origine sud-américaine.

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