Cargill et Le Gouessant - Des clés pour faire face à des crises de long terme en nutrition animale
Au Feed Info Summit de Vienne (Autriche), les dirigeants de Cargill Nutrition Animale et Le Gouessant, Adriano Marcon et Rémi Cristoforetti participaient le 22 septembre à une table ronde sur le futur de la nutrition animale. Ils croient fermement à l’avenir de l’élevage même si les turbulences imposent aux organisations de s’adapter rapidement.
Au Feed Info Summit de Vienne (Autriche), les dirigeants de Cargill Nutrition Animale et Le Gouessant, Adriano Marcon et Rémi Cristoforetti participaient le 22 septembre à une table ronde sur le futur de la nutrition animale. Ils croient fermement à l’avenir de l’élevage même si les turbulences imposent aux organisations de s’adapter rapidement.
Energie, volatilité des devises et des matières premières, épizooties qui fragilisent des territoires entiers… La nutrition animale fait face à de nombreux challenges. « Nous ne sommes pas organisés pour faire face à de telles volatilités. Il faut donc nous transformer pour être capables de nous adapter car nous faisons face à des crises sur le long terme », résume Rémi Cristoforetti, DG de la coopérative Le Gouessant, qui participait le 22 septembre à Vienne (Autriche) à une des tables ronde du Feed Info Summit. aux côtés, notamment, de Adriano Marcon, PDG de Cargill Nutrition Animale et des dirigeants de fournisseurs d’additifs (Mark Lyons d’Alltech, Christie Davis de DSM, Dan Meagher de Novus, Irit Ben-Dov de Miloubar).
En 2024, les dirigeants craignent les épizooties, notamment l’influenza aviaire et la fièvre porcine africaine tout en espérant la diffusion d’une vaccination de protection. La France est d’ailleurs particulièrement scrutée par toute la communauté internationale pour voir comment la vaccination des canards, prévue à partir du 1er octobre va se dérouler. Autre tendance massive au niveau international, la lutte contre l’antibiorésistance passe par le développement de solutions nutritionnelles et, donc, plus de R&D. Viennent ensuite les questions de la main d’œuvre, partagée dans de nombreux pays et qui impose le recours à plus d’automatisation voire à l’intelligence artificielle, du développement durable avec le besoin d’une cohérence dans la quantification etc. « Tout est beaucoup plus complexe et beaucoup plus global comme on le voit avec l’influenza aviaire qui est présente partout alors qu’elle était régionalisée auparavant », constate Adriano Marcon. « Il existe aussi une vraie peur de la récession avec l’inflation mais aussi une possible déflation qui pourrait impacter fortement les produits animaux. Mais nous avons aussi devant nous de formidables opportunités de R&D sur le microbiome pour que la nutrition animale contribue encore plus à la santé des animaux ».
Nous ne devons pas perdre de temps. La manière dont nous allons nous adapter va être cruciale aussi pour attirer des talents
Pour Rémi Cristoforetti, il faut aller vite. « Nous ne devons pas perdre de temps. La manière dont nous allons nous adapter va être cruciale aussi pour attirer des talents afin de répondre à ce qui nous attend ». Il s’inquiète notamment de la baisse du segment des produits biologique : « il va falloir être bon sur les produits conventionnels sans perdre notre capacité sur les segments spécifiques. Demain, nous aurons besoin d’être présents sur tous les segments. Et pour cela, nous devons prendre soin de nos salariés et sortir de nos habitudes. Nous avons ainsi investi dans une entreprise fondée par des purs mathématiciens ».
Même vue d’un futur agile chez Cargill Nutrition animale : « Nous devons nous concentrer sur les demandes des consommateurs. Pour une entreprise comme la notre, présente dans 36 pays, cela passe par le soutien à l’implication des équipes de terrain qui sont capables d’innover concrètement pour répondre localement. Cela passe aussi par plus de numérique pour optimiser les formulations mais aussi pour aider les exploitations dans le management et pour mieux comprendre le comportement des animaux afin de réduire encore et encore le gaspillage des nutriments ». Pour le dirigeant, l'année 2024 sera meilleure que 2023. « Nous devons rester optimistes. Certaines zones géographiques progressent pour améliorer leur autonomie. Nous devons être fiers de notre industrie ». Rémi Cristoforetti est un peu moins optimiste : « 2024 va rester difficile. On ne sait toujours pas ce qui va devenir la norme et nous devons donc rester pragmatique tout en ayant une vision à long terme ça nous avons une mission : que tout le monde ait à manger dans son assiette. L’élevage est un point essentiel pour cela. Il est nécessaire dans nos assiettes mais aussi pour l’avenir de l’agriculture ».