Marché international des grains
Exportation de grains : Bordeaux Port Atlantique affiche un premier semestre augurant d’une bonne campagne céréalière
Les exportations de maïs démarrant sur les chapeaux de roue, la place portuaire bordelaise espère exporter aux environs de 675 000 t de céréales en 2021/2022, contre 485 000 t l’exercice précédent.
Les exportations de maïs démarrant sur les chapeaux de roue, la place portuaire bordelaise espère exporter aux environs de 675 000 t de céréales en 2021/2022, contre 485 000 t l’exercice précédent.
Sur le premier semestre 2021/2022, les exportations céréalières Bordeaux Port Atlantique s’élèvent à 270 000 t au 30 novembre, quasi exclusivement à destination des Etats membres de l’Union européenne. Dans le détail, il s’agit de 170 000 t de maïs, 75 000 t de blé tendre et 25 000 t d’orge/sorgho. Il faut savoir que « le gros de l’activité du port de Bordeaux concerne le maïs, à partir du mois de novembre, les premiers mois de la campagne étant davantage centrés sur le blé tendre », souligne Thibault Guillon, chargé de développement à Bordeaux Port Atlantique. Ainsi, à fin novembre, 70 % de l’objectif de chargement en blé tendre pour la campagne 2021/2022 (120 000 t) est déjà atteint.
A fin juin, Thibault Guillon espère atteindre entre 650 000 t et 700 000 t de céréales exportées, ce qui représente « un niveau d’activité très correct pour Bordeaux Port Atlantique ». A titre de comparaison, sur l’ensemble de la campagne 2020/2021, ont été chargées 485 000 t de céréales, dont 403 t de maïs, 63 000 t de blé tendre et 19 000 t d’orge/sorgho. « En règle générale, le maïs représente, sur un exercice commercial, près de 70 % du tonnage exporté, contre 25 % pour le blé tendre et 5 % pour l’orge et le sorgho », explique le chargé de développement.
Boom sur les exportations de maïs
La campagne de blé tendre en cours est qualifiée de moyenne, par Thibault Guillon. Ces résultats s’expliquent par les mauvaises conditions météorologiques qui ont caractérisé l’itinéraire technique (gel tardif et de précipitations abondantes à la récolte), entraînant une détérioration des rendements sur l’hinterland du port bordelais, selon ce dernier.
En revanche, « la campagne de maïs commence plutôt bien, avec pas moins de 82 000 t chargées en novembre (contre 17 000 t sur la même période l’an dernier), ce qui ne s’était pas vu depuis quelques années », s’enthousiasme le représentant du port bordelais. Ce démarrage en trombe est à mettre sur le compte de rendements très favorables cette année sur la zone d’approvisionnement des trois terminaux céréaliers du port de Bordeaux, à savoir les silos d’InVivo à Bassens et Blaye, et le silo de SPBL (Silo portuaire de Bordeaux Letierce) à Bassens.
Une activité Maïs fortement dépendante des marchés
« Nous sommes, certes, très dépendants de la collecte de maïs de notre hinterland, avec une sole de maïs régionale qui tend à baisser au profit des surfaces oléagineux, mais également de la consommation intérieure », rappelle Thibault Guillon. Le port de Bordeaux ne réceptionne que le « reste à exporter » de sa zone d’approvisionnement.
Autrement dit, une fois que les industriels hexagonaux se sont alimentés, le reliquat de la production part à l’exportation, via les terminaux à grains de Bassens et Blaye. A titre d’illustration, le maïs produit dans le quart Sud-Ouest de la France est plus ou moins transformé en éthanol et en aliments pour animaux, en corrélation avec l’écart de prix existant entre le blé tendre et le maïs. « Ainsi, en 2020/2021, le volume de maïs chargé sur le port de Bordeaux n’a pas été limité par la demande mais par le tonnage disponible à l’exportation, la consommation intérieure ayant été importante », explique le chargé de développement.
Sur 2021/2022, au vu de l’abondante récolte, le port bordelais devrait disposer d’un bon volume de maïs disponible à l’exportation, qui augure « une bonne campagne », selon Thibault Guillon. Malheureusement, c’est également le cas d’autres pays européens, comme l’Ukraine, qui concurrence la France chez nos voisins directs. Il faut préciser que « 80 % des exportations céréalières du port de Bordeaux partent sur l’Union européenne. Les 20 % restants sont expédiés sur les pays tiers, principalement le Maghreb, voire sur d’autres destinations ponctuelles comme le Japon, Cuba ou l’Afrique subsaharienne », détaille le représentant de Bordeaux Port Atlantique.
Une logistique fluide et des installations performantes
Si la majorité du préacheminement des grains s’effectue par la route, auprès d’agriculteurs et de petites coopératives, les silos portuaires n’ont pas rencontré de réelle problématique de transport. La voie ferrée, qui complète le schéma logistique, n’a également pas été pénalisée. Côté navires, la disponibilité en bateaux (des caboteurs de 4-10 000 t aux gros porteurs de 20-30 000 t) n’a pas posé de soucis particuliers. C’est davantage le haut niveau du fret maritime qui aurait pu limiter les exportations, souligne Thibault Guillon.
Rappelons que le projet européen Gironde XL, dont les travaux se sont terminés en 2020, a permis d’augmenter le tirant d’eau afin de faciliter l’accès des installations bordelaises aux gros porteurs. « Ce programme d’amélioration ouvre des perspectives de développement au grand port maritime de Bordeaux, qui peut dorénavant accueillir plus facilement les gros porteurs », se réjouit le chargé de développement. Ces derniers sont rapidement remplis, grâce aux cadences de chargement des portiques des silos de Bassens, qui s’élèvent entre 1 000 et 1 200 t/h. Ces installations représentent 550 000 t de capacité de stockage, auquel il faut ajouter les 150 000 t du silo de Blaye.
Doublement des exportations oléagineuses