Conseil spécialisé FranceAgriMer
Regain d'optimisme au sujet des exportations françaises de blé tendre, selon FranceAgriMer
Les experts de FranceAgriMer (Fam) confirment que l'ouverture du cahier des charges algérien aux blé tendre d'origine mer Noire ne devrait guère entamer les parts de marché de l'Hexagone.
Les experts de FranceAgriMer (Fam) confirment que l'ouverture du cahier des charges algérien aux blé tendre d'origine mer Noire ne devrait guère entamer les parts de marché de l'Hexagone.
La campagne française d’exportation de blé tendre démarre certes lentement, avec seulement 1,2 Mt expédiées depuis le début de la campagne (soit en 3 mois), contre 2 Mt l’an dernier sur la même période, rapporte FranceAgriMer (Fam) lors de la conférence de presse du 14 octobre suivant le conseil spécialisé des céréales. Mais cela pourrait s'accélérer, notamment grâce au dernier achat algérien. Une des raisons pour laquelle Fam a revu à la hausse ses prévisions d’exportation pour la campagne commerciale 2020/2021 de blé tendre français sur pays-tiers, passant de 6,6 Mt à 6,7 Mt. Les demandes dynamiques de l’Afrique Subsaharienne et de la Chine sont également responsables de la révision haussière de ces chiffres, indique l’organisme public.
Achat algérien de 0,5 Mt à 263,5 $/t C&F, dont du blé tendre français ?
Marion Duval explique que le dernier appel d’offres algérien (11 octobre) devrait déboucher le 14 octobre sur « l’achat de 500 000 t (des traders évoquent le chiffre de 600 000 t) de blé tendre à un prix moyen de 263,5 $/t C&F (chargements novembre) dont potentiellement de l’origine hexagonale, des Pays-Baltes et de l’Allemagne. Les origines russes ne seraient pas incluses ».
Fam confirme que l’ouverture du cahier des charges algérien aux blés mer Noire ne devrait pas changer grand-chose pour la France, tant les critères sont exigeants pour ses concurrents d'Europe de l'Est. Selon les données collectées auprès du marché, Fam indique que les qualités des blés russes sont généralement dans l’incapacité de répondre positivement aux demandes algériennes, soit un taux de grains punaisés compris entre 0,1%, et 0,5%, mais avec un taux de protéines à 12,5%, et une force boulangère (W) à 240 (cf. tableau). Des traders précisent que les russes sont capables de présenter des lots correspondant aux critères algériens, mais, garantir un W à 240 n'est pas, actuellement, intéressant financièrement parlant pour les exportateurs russes.
La Chine concentre actuellement 28% des débouchés français, tout comme l’Algérie, alors que cette dernière en représentait 64% l’année dernière à cette époque de l’année, précise Fam ! « Il semblerait que l’Algérie soit moins dynamique à l’achat cette année que l’an dernier à pareille époque. Le pays avait pris de l’avance dans ses achats lors de ces derniers mois, profitant de prix plus avantageux, et cherchait probablement à limiter ses dépenses en cette période de hausse des prix et de recul des revenus du pétrole », complète Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de Fam.
En raison de la révision à la hausse des exportations sur pays-tiers et à la baisse de la récolte hexagonale par Agreste (passant de 29,5 Mt à 29,2 Mt entre septembre et octobre), les réserves françaises de blé tendre de fin de campagne 2020/2021 tomberaient à 2,621 Mt, contre 2,928 Mt le mois précédent, selon Fam. Notons que Fam estime un léger recul de la consommation de la meunerie française (pour la panification) entre septembre et octobre, passant de 2,7 Mt à 2,68 Mt. « Il est possible que la consommation de la meunerie soit affectée par la Covid-19 », justifie Marion Duval.