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Amérique du Sud
Blé : moissons record au Brésil et en Argentine ?

Les importations brésiliennes de blé se rétracteraient d’un demi-million de tonnes, tandis que l’offre argentine attendue, volumineuse, devrait présenter une qualité commerciale standard satisfaisante.

© Brun-O (Pixabay)

Les pools de semis et autres multinationales céréalières du Cône Sud, ces jours-ci, envoient leur chargé de culture Blé sillonner l’Argentine après avoir été en poste au sud du Brésil où la moisson touche à sa fin. Car elle démarre en fanfare en région pampéenne. Les entrepreneurs de travaux, eux aussi, migrent du nord au sud des Pampas, avec leur moissonneuse-batteuse, au fil d’une campagne qui culminera en janvier au sud-est de la province de Buenos Aires.

Cette année, des records de production sont attendus : plus de 8 Mt au Brésil, selon l’Institut national de statistiques brésilien (IBGE) ; et près de 21 Mt en Argentine, selon la Bourse du commerce de Rosario (BCR).

Puissance exportatrice de l'Argentine attendue

Logiquement, l’import brésilien de blé plafonnerait cette année à 6 Mt (-600 000 t par rapport à l’an passé), selon la Compagnie nationale d’approvisionnement alimentaire du Brésil. Celui-ci étant de loin le premier client des blés argentins (4 à 5 Mt par an), on notera que la rétraction de ce marché clef survient alors que les chargements de blé argentin reculent en Indonésie (deuxième débouché à l’export jusqu’à l’an dernier, avec 2,6 Mt vendues en 2020/2021) où l’origine australienne aurait récupéré sa place. On en déduit – hâtivement certes, car la moisson argentine commence – que celle-ci, en cette fin d’année, trouvera sa place au Maghreb.

D’après l’analyste Catalina Ferrari, « l’Argentine pourrait exporter 13 Mt de blé en 2022, les exportateurs en ayant déjà acheté plus de 9 Mt », informe-t-elle.

Pour la quatrième année consécutive, les blés argentins seraient au rendez-vous. Une donnée fraîche de la BCR permet de mieux comprendre cette constance. Dans la région pampéenne humide, le choix d’implanter la séquence blé/soja permettrait d’obtenir une marge brute moyenne envisageable de 868 $/ha sur un cycle agricole ; à comparer aux 867 $/ha donnés par un maïs (avec un rendement de 100 q/ha) ; aux 671 $/ha pour un soja de première culture (avec 40 q/ha) ; et aux 352 $/ha pour un blé seul (avec 40 q/ha).

Ces valeurs sont estimées en terrain en propriété, mais les écarts sont identiques en location, donnant une idée de la place du blé dans le planning des fermiers et des pools de semis, qui louent sur des baux courts les deux tiers de la SAU en Argentine, mais aussi dans les assolements des terres exploitées en propriété où le blé est une culture stratégique rien qu’au titre de couvert hivernal.

« Il est encore trop tôt pour jauger la qualité commerciale de cette récolte de blé argentine 2021/2022 sur la base d’échantillons », avertit Miguel di Rosso, de la chambre d’arbitrage de la Bourse aux céréales de Buenos Aires. Mais au regard d’une moisson généreuse et en l’absence de pépins climatiques, l’expert s’attend à des moyennes proches des précédentes. « Un taux de protéines de 10,5 à 11 % (à 13,5 % d’humidité), un temps de chute de Haldberg de 250 à 400 secondes maximum, un W de 230 en moyenne qui ne descend pas sous les 200 et un rapport P/L de 0,90 à 1,40 » prévoit-il.

 

 

 

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