Bières : Kronenbourg sur tous les créneaux
Le brasseur alsacien vise de nouveaux consommateurs avec des produits aromatisés ou sans alcool, qui concourent à sa croissance. Ils nécessitent moins de céréales.
La brasserie d’Obernai (Bas-Rhin) présentait le 18 avril ses nouveautés, s’inscrivant dans le courant de diversification des produits de la profession. En effet, si la marque Kronenbourg fait le tiers du chiffre d’affaires de Carlsberg France, 932 M€ en 2016, ce ne sont plus les bières blondes standards (pils) qui tirent le marché, mais les aromatisées et les sans-alcool. L’entreprise constate une remontée de la demande de bières sur le marché français, de l’ordre de 3 % de mieux par an en volumes, après trente années de déclin progressif. Cela se traduit, en valeur, par une croissance des ventes de 13 % depuis 2014, contre 9 % pour l’ensemble du marché. Et le nombre des consommatrices augmente plus vite (+5 %/an) que celui de l’ensemble des buveurs de bière (+4 %/an).
Le sans-alcool tire la demande
En France, ce sont les bières sans-alcool qui font les beaux jours du brasseur, ainsi que les bières aromatisées. À l’image de celle à la myrtille de chez Skol et Grimbergen, les deux marques sœurs. Cependant, il en faut pour tous les goûts, et Kronenbourg a aussi redonné vie à un produit d’entrée de gamme datant de 1922, la Tigre Bock, du nom d’une brasserie strasbourgeoise lui appartenant à l’époque. À l’opposé, en gamme dégustation, elle ressort une Triple Grimbergen, renforcée en houblon, à 8 degrés d’alcool, qui se positionne 20 % au-dessus du tarif du demi-classique.
Marc Vermeulen, président-directeur général de Kronenbourg, s’est dit satisfait de l’offre française de qualité en orges brassicoles et malts, tout en soulignant qu’il reste des productions à développer en houblon pour approvisionner la demande croissante. Un brasseur de Carlsberg notait que ce n’était pas le cas sur d’autres marchés, comme la Russie ou l’Asie du Sud-Est, où la bonne orge est moins facile à trouver. Mais la bière étant un produit pondéreux, il faut une brasserie locale pour exister sur un marché, a souligné le PDG.
Quant aux petits brasseurs indépendants, l’industriel y voit des laboratoires d’idées nouvelles qui amènent une « dynamique au marché », plus que des concurrents. Avec 7 Mhl de capacité à Obernai, Kronenbourg pèse 40 % de la production française.