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Alimentation animale : l'année 2022 sera encore plus tendue, selon Nutrinoë

Après une baisse de 2% des volumes d’aliments pour animaux produits en Bretagne en 2021, les fabricants bretons réunis au sein de Nutrinoë s’attendent à une année 2022 encore plus difficile.

Hervé Vasseur, président de Nutrinoë.
© Yanne Boloh

A l’occasion de l’assemblée générale publique de Nutrinoë, jeudi 9 juin au Château d’Apigné (Le Rheu, Ille-et-Vilaine), son président Hervé Vasseur a souligné les craintes en volume qui pèsent de nouveau sur les productions des fabricants d’aliments pour animaux. « Au niveau européen, le contexte des matières premières auquel s’ajoute l’impact sanitaire des foyers de grippe aviaire, la baisse de la demande des marchés et les instabilités sur les marchés internationaux liées à la guerre en Ukraine génèrent de la complexité et des incertitudes et, donc, un projection de réduction de volumes d’activité en 2022 ». 

La Bretagne en est la preuve vivante, même si elle n’a été que très peu concernée par l’influenza aviaire. Et les opérateurs ne voient pas trop d’embellie possible dans les mois à venir.

Une baisse des volumes de 1,9 % en 2021

Au global, en 2021, les fabricants bretons ont produit 7,266 Mt d’aliments en baisse de 1,9 % par rapport à 2020. « Sur les dix premiers mois de la campagne, c’est-à-dire de juillet 2021 à avril 2022, nous sommes en retrait de 2,9 % et le recul s’accentue puisque sur la période janvier à avril 2022, nous enregistrons -3,4 % », résume le président.

« C’est inquiétant car, la nutrition animale étant un marqueur des élevages dans leur globalité, cela veut dire qu’il existe une réelle déprise des productions animales en Bretagne. » L’ensemble du Grand Ouest, c’est-à-dire la Bretagne avec les deux régions voisines (Pays de la Loire : 3,77 Mt en 2021 à +1 %, Normandie : 0,74 Mt à -4 % en 2021) représentent toujours plus de la moitié des productions nationales (12,09 Mt sur 20,6Mt), à 58,6%.

Mais l’espèce emblématique des fabricants d'aliments bretons enregistre l’un des reculs les plus importants : le porc (72 % de la production nationale dans les quatre départements bretons) affiche ainsi -2,8 % en 2021 et - 4,6% sur les quatre premiers mois de 2022. Les vaches laitières décrochent également : après une progression de 4% en 2021, elles sont en baisse de 1,3% pour la période janvier-avril 2022 par rapport à la même période de l’année précédente.

Porcs, vaches, volailles : la baisse touche tout le monde

Le segment des volailles de ponte est à -0,5 % en 2021 (-0,7 % pour la période janvier-avril 2022). Celui de la dinde ne se sort pas de la crise (-11,8 % en 2021, -7,3 % sur janvier-avril 2022). L'aliment pour poulet reste en recul (-2,9 % en 2022, -2,6 % pour janvier-avril 2022).

Celui du canard, quoique sur des volumes bien moindres, est le seul à progresser puisque la Bretagne a partiellement fourni le marché laissé vacant par les zones touchées l’hiver dernier : +20,8 % en 2021, +13 % sur janvier-avril 2022. Mais cette embellie devrait cesser avec le retour en production des élevages du Sud-Ouest et de Vendée. 

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