Alimentation animale : baisse des fabrications de 0,2 % à l'échelle mondiale en 2023
La production mondiale d’aliments composés pour animaux s’est légèrement contractée en 2023, pour partie en raison de l’efficacité croissante des aliments, selon la dernière enquête Alltech.
La production mondiale d’aliments composés pour animaux s’est légèrement contractée en 2023, pour partie en raison de l’efficacité croissante des aliments, selon la dernière enquête Alltech.
La production internationale d’aliments pour animaux a atteint 1,29 milliard de tonnes en 2023, selon le relevé réalisé pour la 13e année consécutive par Alltech, auprès de 27 000 usines d’aliments dans 142 pays. Cette estimation enregistre pour la première fois une légère contraction (-0,2 %) qui représente 2,6 Mt de retrait. Le fournisseur d’additifs note que ce repli est pour partie lié à l’amélioration de l’efficacité de la nutrition animale grâce « aux systèmes de production intensif qui utilisent la nutrition animale, la gestion des élevages et diverses technologies pour réduire l’ingestion des animaux tout en conservant le même niveau de production de produits animaux (lait, œuf, viande). Les marges très serrées des fabricants d’aliments pour animaux et des entreprises alimentaires contribuent aussi au ralentissement des volumes de produits animaux produits », détaillent les rédacteurs de l’étude. L’inflation ainsi que la modification des habitudes alimentaires des consommateurs, la hausse des coûts de production et les tensions géopolitiques constituent également des raisons de la tendance baissière en volumes.
Chine, Etats-Unis, Brésil, Inde représentent 50 % des fabrications mondiales
Les dix principaux pays producteurs, qui représentent ensemble 63 % de la production mondiale, enregistrent des tendances variables : Chine (262,7 Mt ; +0,76 %), Etats-Unis (238,09 Mt, -1,13 %), Brésil (83,32 Mt, +1,84 %), Inde (52,83 Mt, +13,43 %), Mexique (40,42 Mt, +0,02 %), Russie (35,46 Mt, +3,83 %), Espagne (27,53Mt, -11,88 %), Vietnam (24,15Mt, -9,63 %), Japon (23,94 Mt, -1,15 %) et Turquie (23,37 Mt, -11,48 %). Les quatre leaders (Chine, Etats-Unis, Brésil, Inde) parmi lesquels seuls les Etats-Unis régressent, pèsent désormais près de la moitié des volumes.
Hausse des volumes en volaille, baisse en porcin et bovin
La volaille, largement en tête, progresse toujours grâce au poulet de chair (385,04 Mt, +3,5%) qui représente près de 30 % des volumes des aliments pour animaux internationaux, les aliments pour pondeuses étant quasiment à l’équilibre (170,88Mt). Pour 2024, les experts d’Alltech s’attendent à une poursuite de la croissance si le secteur parvient à maîtriser les hausses de coût de production (matières premières et énergie) et à poursuivre ses efforts d’efficacité en élevage (baisse de l’indice de consommation).
Les aliments pour porcs, confrontés à de nombreux défis, se rétractent de 1,23 % à 320,8 Mt. Seule l’Amérique latine parvient à progresser alors que les leaders historiques (Europe, Asie-Pacifique et Amérique du nord) ont du mal à se redresser, notamment la Chine et l’Asie du Sud, qui se remet très doucement de la fièvre porcine africaine. Les défis restent nombreux et complexes, les experts ne s’avouent pas très optimistes quant à une inversion de tendance en 2024.
Les volumes d’aliments pour vaches laitières perdent 2,3 % à 126,23 Mt, en raison principalement du ciseau entre l’augmentation des coûts de production et un faible prix du lait ce qui incitent les éleveurs, dans de nombreuses régions du monde, soit à réduire leur cheptel, soit à se tourner vers des sources non commerciales d’alimentation. En 2023, seule la région Asie-Pacifique a enregistré une croissance de ses volumes d’aliments pour vaches laitières.
Quant aux aliments pour bovins viande, ils sont les grands perdants à -4,3 % (117,49 Mt) avec une recomposition mondiale : la région Asie-Pacifique est désormais passée devant l’Europe en production.
L’aquaculture (-4,4 % à 52,09 Mt) et les petfood (+0,74 % à 34,96 Mt) complètent le tableau.