Agrial continue ses investissements malgré le contexte inflationniste
Si l’exercice 2022 a été marquée par des coûts de l’énergie prohibitifs et une inflation galopante, l’année 2023 sera encore plus compliquée à gérer.
Si l’exercice 2022 a été marquée par des coûts de l’énergie prohibitifs et une inflation galopante, l’année 2023 sera encore plus compliquée à gérer.
Outre la création de valeur au service des productions animales et les nouvelles ouvertures de magasins de distribution rurale, les investissements engagés en 2022 ont permis à Agrial de déployer son ambitieux programme de réduction de consommation d’énergie. Cette démarche est rendue possible par les bons résultats engrangés en 2022. Le groupe coopératif a de fait augmenté son chiffre d’affaires de 15 %, à 7,2 milliards d’euros, tout en stabilisant son résultat net à 62 millions d’euros. « L’année 2022 a une fois de plus démontré que notre organisation multispécialiste autour de 5 branches d’activités et 11 productions offre un gage de stabilité et que la solidité de notre gouvernance permet de franchir ces moments chahutés », a déclaré Arnaud Degoulet, président d’Agrial, dans un communiqué en date du 12 juin. Par ailleurs, ces chiffres « confirment la pertinence de l’ambitieux plan d’investissements entrepris, qui s’est de nouveau élevé à près de 180 millions d’euros en 2022, dans la droite ligne de la dynamique enclenchée en 2021 », souligne le groupe coopératif.
Des actions en faveur du climat
L’enjeu climatique étant primordial pour les productions agricoles, Agrial continue à travailler un certain nombre de thématiques majeures dans les mois à venir afin d’accompagner les exploitations de ses adhérents, comme la résilience, le développement des protéines végétales, l’autonomie énergétique ou encore le stockage du carbone.
Sur la base d’une empreinte carbone mesurée en 2019 à 6,7 millions de tonnes équivalents CO2, le groupe coopératif s’est lancé pour défi de diviser par deux ses émissions directes de gaz à effet de serre sur son périmètre opérationnel et de réduire de 35 % son empreinte carbone d’ici 2035. Agrial a défini quatre grands leviers pour diminuer son empreinte carbone, dont 85,5 % concernent l’amont et les matières premières, 6 % les emballages et déchets, 3 % les transports et 2,5 % les énergies. Il s’agit d’accélérer la transition agroécologique et soutenir le déploiement de pratiques agricoles à impact positif pour la planète comme la séquestration du carbone, de garantir des emballages écoresponsables et tendre vers zéro déchet organique, d’optimiser le transport des produits et favoriser les motorisations et carburants les plus vertueux, et de renforcer la réduction et le verdissement des consommations d’énergies. Des résultats sont déjà visibles. Le groupe coopératif a vu sa consommation d’électivité et de gaz diminuer de 7,8 % depuis 2016 et ses émissions de CO2 liées aux énergies réduire de 10 % depuis 2019. De plus, en 2022, le mix énergétique du groupe coopératif comprend 7,6 % d’énergies renouvelables.
Les efforts d’Agrial se portent également sur la réduction de l’usage de l’eau, comme le montre les importantes économies effectuées par la Brasserie Lancelot, basée dans le Morbihan. L’installation d’une station d’épuration et l’utilisation du système de nanofiltration Nereus ont permis de réutiliser dans le process 80 % des eaux usées, l’eau filtrée retrouvant les caractéristiques de l’eau potable. « La brasserie fait ainsi figure de modèle dans la profession, en utilisant beaucoup moins d’eau que la moyenne par litre de bière produit », souligne le groupe coopératif.
Une année 2023 qui s’annonce compliquée
« Nous sommes entrés en 2022 dans une spirale inflationniste, qui a impacté les matières premières mais aussi les salaires, les intrants ou encore le coût de la ressource financière. Pour préserver les grands équilibres économiques d’Agrial et de l’ensemble de la filière, la seule solution est l’augmentation des prix de vente auprès de nos clients, ce que nos équipes commerciales ont commencé à faire sur la plupart de nos marchés. Cela reste une nécessité en 2023 », a déclaré Ludovic Spiers, directeur général du groupe coopératif, dans son Rapport intégré 2022. Et ce, d’autant plus que, si Agrial a réussi à contenir la hausse des coûts énergétiques en 2022, le groupe coopératif « subira des augmentations significatives en 2023, que les équipes achats essaient de rendre supportables ».
Arnaud Degoulet, président d'Agrial, n’est guère plus optimiste : « Les marges de manœuvre sont faibles, car les prix augmentent à la même vitesse que les charges… L’enjeu est donc très clair pour 2023 : dans toutes les productions, éviter au maximum un effet ciseau, qui serait dramatique si les prix se mettaient à baisser ou stagner alors que les charges continueraient d'augmenter ! »