Aller au contenu principal

Coopération agricole
1,3 Md€ de chiffre d'affaires en 2020 pour la branche agricole d’Agrial

La branche agricole de la coopérative a moins souffert que les autres segments d’activité. L’activité globale a légèrement reculé.

Le président Arnaud Degoulet (à droite) et le directeur général Ludovic Spiers se disent "confiants, prudents et sereins" pour 2021 pour la coopérative Agrial.
© Philippe Delval

En 2020, la branche agricole de la coopérative normande Agrial a réalisé un chiffre d’affaires d’1,3 Mrd€, soit une progression de 3,5 % par rapport à 2019, et la branche boissons (qui comprend notamment du cidre, du cola mais aussi de la bière), est restée stable avec 377 M€ de chiffre d’affaires.

Pour la première (qui regroupe notamment 7 800 adhérents producteurs de céréales mais aussi les activités élevage de bovins, multiplication de semences et agroéquipements), c’est plus la mauvaise récolte qui a posé problème que la crise sanitaire, avec une collecte finale d1,3 Mt. « En productions végétales, la collecte d’été 2020 est l’une des plus faibles jamais observées et accuse un retrait de près de 500 000 tonnes par rapport à 2019, soit plus de 35%. Cette baisse résulte d’une part de la réduction significative des surfaces emblavées dans les conditions extrêmement pluvieuses de l’automne 2019, d’autre part de rendements très décevants voire catastrophiques sur une bonne partie du territoire compte tenu des épisodes de sécheresse. Heureusement, avec plus de 200 000 tonnes de maïs collectées, la bonne récolte d’automne compense partiellement les performances estivales, même si les rendements sont très hétérogènes entre régions » peut-on lire dans le rapport de la coopérative. « C’est une année, on peut le dire, catastrophique sur notre territoire avec des volumes collectés en baisse jusqu’à 50 % dans certaines régions » indiquaient Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers, respectivement président et directeur général, d’Axial, devant la presse ce lundi 12 avril.

Côté nutrition animale, « 2020 a connu un développement soutenu de la fabrication d’aliments composés et de minéraux sur tout le territoire, confirmant la performance technico-économique des usines d’aliments de la coopérative. Les aliments simples sont en revanche en retrait, pénalisés par les difficultés d’approvisionnement et la flambée des cours des matières premières à l’automne consécutive de l’insatiable appétit chinois. Par ailleurs, en réponse aux fortes attentes des consommateurs, l’année a été marquée par le développement de la gamme « Tracéal » et l’équipement de « tags » sur les silos des adhérents, apportant des garanties accrues de traçabilité, ainsi que par d’importants travaux en lien notamment avec la branche lait d’Agrial (projet Grand Fermage, plan protéine...). Au final, Agrial a fabriqué 625 000 t d’aliments dans ses usines et a commercialisé 326 000 t d’aliments composés pour bovins et caprins.

Concernant la certification HVE, bien développée dans la branche légumes du groupe coopératif, Arnaud Degoulet explique : « On s’interroge et on se servira de ce que l’on a fait dans les légumes pour potentiellement développer la HVE dans d’autres filières. On y travaille » avant de souligner aussi qu’une « offre sera lancée cette année sur une filière bas carbone en colza ».

Dans la branche boissons (cidres Ecusson, cola Breizh Cola…) le développement du partenariat avec Phare Ouest (annoncé en novembre 2020) se poursuit. L’entreprise bretonne produit aussi la bière Lancelot (environ 70 000 hl). « La part de marché est forte en Bretagne. Nous allons tester la commercialisation, grâce aux réseaux de vente Agrial, sur le reste du territoire national mais aussi à l’exportation au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Retour général sur 2020 et perspectives 2021

En 2020, l’activité globale d’Agrial, qui a fait le choix de la vente plutôt que du conseil à partir de 2021, a réalisé un chiffre d’affaires de 5,957 Mrds€ contre 6,090 Mrds€ en 2019 et un résultat net de 52,1 M€ (contre 68,8 M€).

Les activités ont souffert de la crise sanitaire bien évidemment mais la présence d’Agrial sur divers canaux (30 % GMS France, 19 % GMS hors France, 20 % RHD, 31 % en IAA et autres -comme Rungis par exemple), pour sa partie de ventes de produits alimentaires, a permis de bien résister. Si les ventes en RHD ont reculé de 17 % pour la coopérative (moins que le recul national du secteur), elles ont bien résisté en revanche pour le lait et pour les fromages à pizzas.

Agrial a pu également alléger ses charges fixes (déplacements, évènements…) de 40 M€ tout en assurant la continuité de services pour la vente des intrants et aliments pour animaux pour ses adhérents.

Si les investissements ont été freinés en 2020 (114 M€ au lieu de 174 M€), ils vont reprendre en 2021 avec 180 M€ prévus, essentiellement dans la branche lait (ingrédients, protéine, tour de séchage, nutrition…) avec aussi des perspectives de croissance externe. « Nous sommes confiants, prudents et sereins pour l’année à venir » expliquait ainsi Arnaud Degoulet. L’Assemblée générale d’Agrial aura lieu le 21 mai 2021.

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

<em class="placeholder">Epandage de solution azotée dans une parcelle de blé tendre au stade début montaison.</em>
Pourquoi les prix des engrais risquent de flamber à l’horizon 2026

La mise en place d’une taxe sur les émissions de carbone des engrais importés dans l’Union européenne devrait renchérir le…

Importations de blé : la Turquie va-t-elle prolonger son embargo ?

La Turquie, un des plus importants importateurs mondiaux de blé, a mis en place en juin 2024 un embargo sur ses…

La production française de tournesol 2024 attendue à 1,7 Mt par Agreste

Agreste a publié, le 15 octobre ses dernières estimations de production française pour 2024 en termes de céréales et d'…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

Moins de blé dans le pain : comment l’Égypte compte réduire ses importations ?

L'État égyptien cherche à faire des économies par tous les moyens. Reste à savoir s'il parviendra à atteindre ses objectifs.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne