La qualité des maïs ensilages est au rendez-vous
Malgré les aléas climatiques, les maïs affichent des valeurs moyennes correctes(1). Le cru 2019 est plus riche en énergie que celui de 2018, avec une teneur en amidon supérieure.
Malgré les aléas climatiques, les maïs affichent des valeurs moyennes correctes(1). Le cru 2019 est plus riche en énergie que celui de 2018, avec une teneur en amidon supérieure.
1 Des récoltes parfois trop tardives
La teneur en matière sèche moyenne à la récolte, à 33,5% MS, est conforme aux préconisations. Toutefois, l’hétérogénéité est forte et bon nombre de maïs ont été récoltés trop tard : 38 % des chantiers d’ensilage ont été réalisés à plus de 35 % MS. La part la plus élevée de chantiers d’ensilage réalisés à une teneur en MS très élevée (>37 % MS) se situe dans les régions Centre Val de Loire, Bourgogne, Poitou-Charentes et Limousin.
2 Teneur en amidon moyenne mais des fibres digestibles
Globalement, les ensilages de maïs 2019 sont à risque peu acidogène. Les trois quarts des maïs présentent une teneur en amidon inférieure à 280 g/kg MS. La teneur moyenne en amidon est de 29,7±6,3 % à l’échelle nationale, supérieure de 1,5 point par rapport à 2018. Là encore, la variabilité entre les régions est grande. La bonne surprise vient de la digestibilité des fibres (dNDF), avec une moyenne égale à 52,0±4,2 %. Les ensilages précoces y ont contribué, notamment les zones Centre-Est et Ouest qui présentent respectivement des niveaux de dNDF moyens de 54,6 % et 53,6 %. Par contre, les ensilages réalisés dans le Sud-Ouest et en bordure de la Manche (Bretagne, Mayenne, Normandie, Hauts de France) présentent une digestibilité des fibres inférieure à la moyenne nationale en raison d’une durée de cycle plus longue et probablement une utilisation d’hybrides plus typés grain (Sud-Ouest).
3 Des valeurs alimentaires correctes
La teneur moyenne en UFL (0,92±0,03 UFL/kg MS) est en légère hausse (+ 0,02 UFL/kg MS) par rapport à l’année dernière. Un quart des ensilages de maïs présentent une valeur énergétique inférieure à 0,90 UFL/kg MS. L’origine de cette énergie est assez variable selon les régions. On retrouve ainsi des maïs plus typés « amidon » dans les régions en bordure de la Manche et dans le Sud-Ouest, mais avec une fibre un peu moins digestible. Dans le Centre-Est, c’est au contraire la bonne digestibilité des fibres qui permet de compenser la plus faible teneur en amidon pour maintenir une valeur énergétique correcte... Cela étant, on constate aussi de fortes disparités intrazone, sur le niveau d’UFL et l’origine de l’énergie. Alors que la moitié des ensilages se situent en dessous de 247 g d’amidon dégradable par kilo de matière sèche, 14 % sont à plus de 300 g/kg MS ! La digestibilité des fibres est aussi variable, avec un écart-type observé à plus de 4 points ! Malgré un niveau de digestibilité de la matière organique (dMO) légèrement supérieur cette année, l’encombrement moyen des maïs est équivalent de celui de l’an dernier.
Quant aux teneurs en matières azotées totales, elles sont proches de celles obtenues en 2018, avec en moyenne 7,4±1,0% MAT, mais varient de 7,1% MAT dans les régions bordant la Manche à 8,2% MAT dans la zone Centre-Est. Les valeurs azotées moyennes sont égales à 46 g/kg MS de PDIN et 68 g/kg MS de PDIE.
À retenir
Les maïs ensilages 2019 sont légèrement plus riches en énergie que ceux de 2018 pour un niveau d’encombrement équivalent. À même niveau d’ingestion, leur apport énergétique est donc en moyenne légèrement supérieur. Par exemple, l’apport de 12 kg MS d’un maïs moyen 2019 apporte 0,24 UFL de plus qu’un maïs moyen 2018, soit l’équivalent de 0,5 l de lait par vache par jour en plus. Mais ce sont les vaches qui auront le dernier mot…