Aller au contenu principal

La grippe aviaire coûte 500 millions aux filières volailles

Selon l’Itavi, l’impact économique de la crise influenza aviaire 2020-2021 sur le marché national devrait être du même ordre de grandeur que la précédente. Les effets indirects et sur le long terme sont durs à évaluer.

Les volumes de volailles non produits lors de l’épidémie 2020-2021 sont similaires à ceux de 2016-2017, soit 4,7 millions de canards mulards et 5,4 millions de volailles à rôtir.
Les volumes de volailles non produits lors de l’épidémie 2020-2021 sont similaires à ceux de 2016-2017, soit 4,7 millions de canards mulards et 5,4 millions de volailles à rôtir.
© A. Puybasset

L’épidémie d’Influenza de 2015-2016 a coûté 440 millions d’euros à la filière avicole et celle de 2016-2017 plus de 580 millions d’euros. Cette approche économique, réalisée par l’Itavi, est basée sur une estimation des pertes de marchés liées à la non-production de volailles du fait des restrictions sanitaires et à la fermeture des marchés à l’export. Elles n’intègrent pas les coûts de destruction des foyers ni les abattages préventifs. « Ce sont des ordres de grandeur, basés sur une estimation basse », a précisé François Cadudal, économiste de l’Itavi, lors d’un webinaire sur l’Influenza aviaire organisé par l’institut technique.

 

 
L’Influenza coûte 500 millions aux filières

 

Il s’agit à 85-90 % de pertes sur le marché national, principalement affectées au maillon abattage-transformation puis aux maillons élevage, accouvage et aliment. Le reste s’explique par les pertes à l’export réparties par moitié entre le maillon sélection-accouvage et celui de la transformation. Les indemnisations versées par l’État (hors avances) ont représenté 25 à 30 % du montant des pertes de marge brute estimées, soit 126 millions pour l’IA de 2015-2016 et 158 millions pour la suivante. Elles sont surtout orientées vers l’amont (élevage) et relativement peu sur l’aval (entreprises de transformation).

Un premier bilan de la crise 2020-2021

Les volumes de volailles non produits lors de l’épidémie 2020-2021 sont similaires à ceux de 2016-2017, soit 4,7 millions de canards mulards et 5,4 millions de volailles à rôtir. « L’impact économique sur le marché national devrait être du même ordre que celui de 2016-2017 (NDLR c’est-à-dire 530 millions d’euros). Les conséquences sur le marché export pour les productions avicoles hors départements touchés devraient probablement être plus modérées. Certains pays qui avaient fermé leurs frontières lors des épisodes précédents ont accepté le principe de régionalisation. » L’impact est toutefois durable vers des marchés attractifs non réouverts tels que la Chine.

Un effet macro-économique

Ces crises récurrentes ont aussi des effets indirects et de long terme, difficiles à évaluer. « Après la crise de 2015-2016, les exportations françaises de génétique et de foie gras vers les pays tiers ont brutalement baissé pour réaugmenter progressivement sans atteindre leur niveau d’avant. » La crise Covid-19 depuis le printemps 2020 a aussi eu un impact sur les marchés à l’export, qu’il est difficile de dissocier de celui de l’IA.

« Et à plus long terme, ce que l’on n’a pas mesuré, c’est l’effet déclencheur qu’ont eu les épisodes IA sur la restructuration des secteurs avicoles. » L’économiste fait allusion au secteur de la sélection-accouvage ainsi qu’à celui de la transformation du foie gras. Des organisations de production historiques du Sud-Ouest développent un pôle de production dans le Grand Ouest.

Armelle Puybasset

Épizootie 2020-2021 : Des causes clairement démontrées

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié fin mai un premier rapport de retour d’expérience sur l’épizootie 2020-2021. Il analyse en détail ses causes, notamment dans la zone sud-ouest la plus affectée.

Concernant l’introduction des virus (jugée la plus probable chaque quatrième trimestre), seulement deux souches ont été détectées, dont une chez un particulier des Hautes-Pyrénées qui n’a pas été retrouvée ailleurs. L’avifaune résidente ne serait pas impliquée. Les 473 autres foyers du Sud-Ouest sont donc d’origine secondaire, par expansion de la souche originelle.

Les facteurs de diffusion mis en cause entre élevages sont la mauvaise observance des mesures de biosécurité (personnes, matériel…), la non-claustration des canards et la proximité des élevages, ainsi que les mouvements d’animaux morts ou vifs.

Les actions correctives préconisées ont inspiré l’évolution de la réglementation sanitaire sur la biosécurité des élevages et sur la gestion des foyers.

La seconde partie du rapport détaillant les risques d’introduction et de diffusion liés aux différents types d’élevages n’a pas encore été publiée.

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">Accessible par un unique chemin, l’entrée du site d’élevage de Nicolas Verdier est délimitée par une clôture grillagée avec un portail électrique et un grand sas ...</em>
Une biosécurité renforcée pour un site de deux poulaillers de chair neufs

Nicolas Verdier s'est installé à Mansigné dans la Sarthe avec un site de deux poulaillers neufs de 1 800 m2 équipé d'un…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">Nicolas Verdier lors de la porte ouverte : « Mon site de deux bâtiments de 1 800 m2 répond à mes attentes en termes de revenu et de temps de travail.»</em>
« Je vis bien avec mon site de volailles de chair neuf de 3 600 m2 »

Nicolas Verdier s’est installé seul avec deux poulaillers de chair neufs. Grâce à des performances technico-économiques…

<em class="placeholder">Bruno Mousset travaille depuis vingt-cinq ans dans le groupe LDC et pilote le pôle Amont depuis 2020. Auparavant, il a dirigé la société Lœuf (2011-2019), a été ...</em>
« Il nous faut des éleveurs de volailles pour nos sites LDC »

La consommation de volaille a le vent en poupe et particulièrement le poulet. Pour rester dans l’assiette des consommateurs…

<em class="placeholder">Simple ou sophistiquée, la chaudière à biomasse est une bonne solution technique pour réduire la consommation de gaz, mais attention à sa rentabilité.</em>
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre en volailles

Bien que peu émettrices de gaz à effet de serre (GES), les filières avicoles vont participer à l’effort collectif de réduction…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)