La fraise française plébiscitée par les consommateurs
Après une campagne 2021 portée par des consommateurs enthousiastes, l'AOPn fraises de France espère que la baisse du pouvoir d’achat ne va pas refroidir les ardeurs des acheteurs pour la prochaine saison.
Après une campagne 2021 portée par des consommateurs enthousiastes, l'AOPn fraises de France espère que la baisse du pouvoir d’achat ne va pas refroidir les ardeurs des acheteurs pour la prochaine saison.
La campagne 2021 s’est très bien passée pour la fraise française, qui a su séduire les consommateurs par ses qualités locales et organoleptiques. La campagne 2022, officiellement lancée lors du Salon de l’agriculture de Paris en février, ne s’annonce pas encore touchée par les baisses de pouvoir d’achat engendrées par la hausse des coûts de l’énergie. « Pour le moment, la consommation tient, surtout lorsqu’elle est soutenue par des opérations de promotions en magasins. Il faut trouver la bonne équation entre prix, promotions et volumes », explique Émeline Vanespen, directrice de l’AOPn fraises de France, dont les adhérents représentent un peu plus de 50 % de la production française.
La fraise ne se passe pas de transparence
Ce qui est sûr, c’est que la vente des fraises est directement conditionnée à l’aspect du produit. « Les consommateurs français veulent voir le produit, même dans une barquette, il faut de la transparence pour qu’ils puissent la retourner dans tous les sens et vérifier la qualité des fruits ». Ce qui n’est pas sans poser un gros problème avec la loi Agec, qui ne devrait s’appliquer qu’en 2026 pour les fraises. « Ce qui est heureux, reprend Émeline Vanespen, parce qu’aujourd’hui nous avons, en tout et pour tout, zéro alternative satisfaisante. Les fournisseurs n’ont pas encore développé de solutions respectant la transparence attendue par les clients, il faut un emballage qui respecte la fragilité des fruits et tout ce qui se fait par ailleurs a un coût exorbitant. » Le carton –plébiscité notamment par la filière tomates – pose quand même quelques questions. D’après la directrice de l’AOPn, « il fait exploser les coûts de transport, il est plus cher, plus contraignant, prend plus de place… est-il vraiment plus écologique ? On espère vraiment que la loi finira par intégrer les matières recyclables et recyclées ».
Communiquer avec pédagogie
Afin de soutenir la consommation en 2022, l’AOPn a prévu de continuer à communiquer sur les réseaux sociaux et via son site internet comme en 2021, avec l’objectif de rajeunir ses clients. « Nous avons également Florent Manaudou comme ambassadeur et une communication européenne aux moments critiques de la campagne pour soutenir les ventes via des spots radio. » Mais il reste du travail. « Comme c’est un produit assez cher, nous devons convaincre en expliquant le savoir-faire des producteurs, les bienfaits de la fraise pour la santé, sa diversité de variétés et de goûts… Aujourd’hui une fraise sur deux consommée sur le territoire est française. » Il reste donc encore de bonnes opportunités progression.
La fraise bio reste une niche
« La fraise ne se développe pas beaucoup en bio parce que la culture hors-sol n’est pas admise dans le cahier des charges de l’agriculture biologique », commente Émeline Vanespen, directrice de l'AOPn fraises de France. La culture hors-sol est la grande privilégiée pour les fraises parce qu’elle permet une meilleure maîtrise des cultures et facilite la récolte pour les salariés. « Bien sûr, comme il y a une demande, il y a quand même une petite production, notamment en Dordogne et dans les monts du Velay, mais je ne pense pas que cette culture bio de plein champ soit amenée à se développer à grande échelle. »