Lait de vache
La Confédération paysanne plaide pour une régulation dynamique de la production
Moduler la production laitière en fonction du marché et créer une caisse de solidarité où piocher quand une crise se profile : tel est le modèle prôné à l’échelle européenne par le syndicat.
Moduler la production laitière en fonction du marché et créer une caisse de solidarité où piocher quand une crise se profile : tel est le modèle prôné à l’échelle européenne par le syndicat.
« Le prix du lait est le point de départ pour améliorer l’attractivité du métier. Nous savons que l’équilibre entre l’offre et la demande est un des éléments majeurs pour maintenir un prix du lait attractif. D’où la nécessité de mettre en place un système de régulation dynamique à l’échelle européenne. » C’est en ces termes que Laurent Leray, porte-parole à la Confédération paysanne de Normandie, a planté le décor lors du colloque dédié à l’avenir de la production laitière organisé par le syndicat avec le soutien du Cniel et du Criel Normandie lait, le 18 novembre dernier.
Le message n’est pas nouveau. Mais, pour la Confédération paysanne, le contexte actuel renforce la légitimité de sa proposition. D’un côté, le taux de remplacement des départs de chefs d’exploitation risque d’être insuffisant dans les années à venir pour maintenir une bonne dynamique de production laitière en France. D’un autre côté, « nous constatons aussi avec la filière bio que dès que le marché est déséquilibré, le prix du lait chute ».
Indemniser les producteurs incités à produire moins
Pour faire face au déséquilibre entre l’offre et la demande, le syndicat propose une gestion dynamique de la production à l’échelle européenne basée sur un dispositif de tunnel de prix du lait payé aux producteurs. Dynamique dans le sens où, pour réduire, maintenir ou rendre possible l’augmentation des livraisons de lait, ce mécanisme tient compte de l’évolution du marché et du coût de production. Des indicateurs publiés par l’Observatoire européen du marché laitier, le Cniel et FranceAgriMer.
« Nous devons être en capacité d’ouvrir les vannes de la production laitière quand les marchés sont porteurs. Mais l’ensemble des acteurs de la filière doivent pouvoir abonder une caisse de solidarité quand les prix sont hauts », a détaillé Nicolas Girod. Cette caisse servira à indemniser les producteurs lorsqu’ils seront incités à lever le pied sur leurs livraisons quand le prix du lait chute en dessous d’un prix minimum basé sur le coût de production.
Pour le syndicat, ce n’est pas au Cniel ni aux acteurs économiques d’assurer une telle politique, mais à l’Europe. « Il y a un an, il a fallu activer un système de baisse de la production volontaire financé par l’interprofession laitière. Mais nous pouvons imaginer qu’en cas de crise profonde, les fonds du Cniel ne suffiront pas pour gérer la production », a argumenté Laurent Leray.