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La Blanc Bleu travaille à la relance de son label rouge

Depuis bientôt un an, la Blanc Bleu recommence à commercialiser des animaux sous label rouge. Éleveurs et points de vente se mobilisent pour s’inscrire dans cette démarche.

Le rameau français de la race Blanc Bleu dispose d’un label rouge depuis 1989. Il concerne des bœufs de 30 à 48 mois et des femelles de 96 mois au maximum (8 ans). « À l’époque, la marque avait été lancée avec les bouchers. L’année de la vache folle, on comptait jusqu’à 180 boucheries. Avec la baisse en boucheries artisanales, l’activité a peu à peu décliné jusqu’à être réduite à néant, il y a trois ans. Même si la Blanc Bleu est une race bien valorisée, on se retrouve comme les autres races, dans une période de déconsommation de la viande. On a donc cherché à impulser une nouvelle dynamique à cette démarche », note Sébastien Désert, éleveur à Potelle dans le Nord et président de l’organisme de sélection (OS) de la race Blanc Bleu France.

Quinze à vingt éleveurs d’ici deux ans

La première bête a été livrée en magasin le 15 mai 2019. Pour l’instant, une grande surface et quatre éleveurs sont inscrits dans la démarche. « En 2020, on prévoit l’entrée de 10 nouveaux adhérents et d’au moins deux boucheries artisanales. On prend notre temps pour une bonne corrélation entre nombre d’éleveurs et points de vente », souligne Sébastien Désert, avant d’ajouter, « on arrive à remettre de la Blanc Bleu dans des points de vente du berceau de la race. Notre objectif est d’atteindre 15 à 20 éleveurs pour une dizaine de points de vente d’ici deux ans. »

Au total, seuls 60 éleveurs sur la centaine possible sont susceptibles d’être éligibles car l’allaitement au pis est obligatoire pour intégrer le label. Actuellement, deux bêtes labellisées sont commercialisées par semaine.

Une plus-value de 50 centimes le kilo carcasse

« La GMS avec laquelle on travaille aujourd’hui, souhaite un minimum de 500 kilos carcasse. » La plus-value éleveur est de 50 centimes, soit des animaux classés E = commercialisés aux alentours de 6,10 €/kg carcasse. L’éleveur doit reverser une cotisation de 10 centimes du kilo carcasse à l’ODG (Organisme de défense et de gestion) pour couvrir les frais de fonctionnement. Les bêtes doivent être inscrites par l’éleveur quatre mois à l’avance, en lien avec la finition de 120 jours minimum. À ce moment-là, il reçoit une facture de 20 euros par bête inscrite. Une fois l’animal abattu et dans le cas d’une labélisation seulement, 30 euros supplémentaires lui sont demandés.

« La Blanc Bleu est une race typique du magasin. On a basculé en mai dernier en label rouge, en partenariat avec les éleveurs. Les habitudes de consommation ont changé. Notre clientèle apprécie cette hausse de qualité et le fait d’avoir accès à une viande locale. Elle se sent rassurée. L’augmentation légère du prix n’a nullement arrêté le consommateur prêt à manger moins, mais mieux. Les ventes de viande bovine ont fortement progressé. On est passé de 6 bêtes par mois à 8, voire 10. Lors de la dernière animation magasin avec des éleveurs, quatre bêtes ont même été écoulées en deux jours », observe Jonathan Loriaux, chef boucher chez Auchan Petite-Forêt à Valenciennes dans le Nord.

Avis d’éleveur : Sébastien Vitrant, éleveur naisseur engraisseur de 80 mères Blanc Bleu à Chaumont-Porcien, dans les Ardennes. Deux associés pour 229 hectares.

« Diversifier les débouchés »

« S’inscrire dans cette démarche nous offre une diversification de nos débouchés. Dorénavant, une partie des mâles est gardée pour en faire des bœufs. Les autres partent en taurillons. Les bœufs sont commercialisés à trois ans. On passe également des vaches de moins de huit ans. Leur alimentation hivernale de base se compose de pulpe sèche, de céréales aplaties, de tourteaux et de paille mélassée. Je n’ai pas encore fait le bilan des poids carcasse mais pour le moment, on n’a pas de poids carcasse limite. »

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