Influenza aviaire : Les filières canard déçues par le financement de la vaccination
Réunis le 19 août en comité de pilotage (Copil) sur la vaccination contre l’influenza aviaire, les professionnels du canard sont sortis déçus de l’annonce du gouvernement les accompagnant à 70% durant 3 mois.
Réunis le 19 août en comité de pilotage (Copil) sur la vaccination contre l’influenza aviaire, les professionnels du canard sont sortis déçus de l’annonce du gouvernement les accompagnant à 70% durant 3 mois.
A partir de la seconde campagne de vaccination démarrant le 1Er octobre prochain, l’État prendra en charge 70% des coûts générés par les trois premiers mois, a -t-il annoncé le 20 août par communiqué de presse.
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La veille, il était resté sourd à la demande des représentants de la filière canards à rôtir, la plus fragile économiquement, qui avaient continué à réclamer une participation publique à hauteur de 85 % des coûts.
L'interprofession du canard maigre (Cicar) demande aussi 100% de prise en charge pour les accouveurs vaccinant volontairement leurs reproducteurs. Pour assurer une protection pérenne, ces reproducteurs doivent être vaccinés plusieurs fois au cours de leur vie, d'où des surcoûts.
De la colère dans le sud-ouest
En Vendée, Guy-Marie Brochard, le président du Cicar (interprofession du canard à rôtir), s’inquiète de ce désengagement, tandis qu’Éric Coutand, aviculteur et président de la Chambre d’agriculture rappelle que « ce premier arbitrage ne nous convient pas ». Dans le Gers, Lionel Candelon, production de mulard et président d la Coordination rurale 32 est en colère. « Venu fin juin dans le Gers, Bruno Le Maire nous avait assuré que la prise en charge resterait à 85 %. Ce n'est pas tolérable ».
Doublement du reliquat à payer
Selon un rapide calcul effectué par le Cicar, le reste à charge serait d'environ 0,45 € par canard vacciné deux fois, sur la base d’un coût annuel de 90 M€ (contre 100 M€ pour 2023-2024) pour 60 millions de canards, ce qui double la participation des deux filières.
Cette hausse sera plus dure à répercuter en canard maigre. Elle reviendrait à 7 % du prix du vif, alors même qu’il y aurait «plus de 5000 t de filets en stock, plus que pendant le Covid». Le marché du Royaume Uni (15 % de la production) s’est fermé à cause de la vaccination.
En mettant la pression sur les professionnels du canard, l’Etat les renvoie à la mutualisation avec les deux autres filières, œuf et chair, qui ont été les premières touchés par les récents foyers déclarés en Bretagne.