Influenza aviaire : Abattages préventifs dans les Gers
Tandis que l’épizootie s’éteint dans les Landes, un cluster s’est formé dans le Gers depuis une semaine, ce qui a poussé les autorités départementales à ordonner un dépeuplement dans huit communes.
Tandis que l’épizootie s’éteint dans les Landes, un cluster s’est formé dans le Gers depuis une semaine, ce qui a poussé les autorités départementales à ordonner un dépeuplement dans huit communes.
Le dépeuplement préventif de vingt élevages non-foyers, comptant environ 120 000 volailles, a eu lieu dans le Gers du jeudi 25 février au samedi 27. Ils étaient situés dans onze communes de l’Astarac : Barcugnan, Bars, Duffort, Monlezun, Mont de Marrast, Montesquiou, Pallanne, Ponsampère, Sadeillan, Saint Martin, Saint Michel.
Ce territoire est riche en élevages de volailles situé au sud du département et commun avec les Hautes Pyrénées. Fin janvier, ce secteur avait d’ailleurs connu trois foyers dans la partie haute pyrénéenne (à Puydarrieux et Trouley-Labarthe).
Les animaux ont été euthanasiés sur place ou abattus dans l’établissement agréé CE de la Ferme du Puntoun situé à Saint Martin (voir carte). D’ordinaire ce site, repris en janvier 2020 par l’entreprise alsacienne de foie gras Feyel et Artzner, traite de l’ordre de 3500 têtes dans la journée (abattage annuel d’environ 650 000 canards en 2019).
Par ailleurs, l'abattoir Delpeyrat de Vic-Fezensac a été réquisitionné le 25 février pour renforcer les moyens d'abattage et réaliser sans doute plus rapidement l'opération. Il est situé à environ 30 km au nord de la zone.
Ces abattages ont été ordonnés par la Préfecture du Gers le 24 et 25 février, à la suite de la découverte de huit foyers d’influenza aviaire H5N8 à partir du 17 février (icônes noires sur la carte interactive ci-dessous), à commencer par un élevage claustré à Aux-Assat. L’enquête épidémiologique devra déterminer comment ce premier site a pu être contaminé, puis les sept autres. Les communes concernées ont également été vidées de leurs volailles.
Les acteurs locaux craignaient que cette zone dense en élevages soit touchée. C’est pourquoi une zone tampon avait été créée pour empêcher la progression du virus vers l’est. Ce qui n’a pas été sans causer des difficultés aux éleveurs et entreprises situés dans ce no man’s land, dans la mesure où les mouvements d’entrée et sortie de produits de cette zone ont été bloqués, y compris les œufs de consommation.
Dans les Landes, aucun nouveau foyer n’a été enregistré depuis le 6 février annonçait la Préfecture le 22 février. Ce premier bilan fait état de 2,4 millions de volailles euthanasiées ou abattues et 470 élevages concernés.
Les réquisitions des trois abattoirs ont été levées (Gibret, Montaut, Pomarez) et la plateforme d’euthanasie de Pomarez démontée.Les éventuelles nouveaux foyers seront traités in situ.
Les premiers acomptes d’indemnisations ont été versés à 140 éleveurs pour un montant de 4.5 millions d’euros. La zone « océane » où se sont déclarés les premiers foyers est passée en zone de surveillance après un travail de décontamination des élevages des 13 communes concernées.
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